Espagne, terre d'un Heavy Metal puissant, d'un Hard-Rock racé, et ce, depuis les années 80. Cette passion indéfectible n'a pas montré de fléchissement depuis les années 80, et on peut résolument affirmer que la défection des groupes locaux n'est pas encore pour demain...Les amateurs d'une musique riche, franche et mélodique peuvent donc se réjouir de voir débarquer sur la scène internationale les barcelonais de DAERIA, groupe constitué d'anciens DÖRIA, qui viennent de sortir leur premier album pérennisant la tradition nationale d'un Heavy Metal aux forts relents mélodiques et au tranchant incisif comme une dague en plein cœur du false Metal. Quintette originaire donc de Barcelone ( Angel Ortiz – chant, Víctor Vázquez & Eimel Trejo – guitares, Laura Moral – basse et Joel Marco – batterie), DAERIA s'est donc unifié en 2010, et a patiemment travaillé pour obtenir le son si pur de ce premier longue-durée, qui se place dans une lignée de Metal hautement harmonique aux riffs classiques, le tout agité d'une énergie toute ibère nous ramenant aux grandes heures d'un JUDAS PRIEST hispanique, ou d'un ANGRA délocalisé derrière les Pyrénées. Mais qui dit classique ne dit pas banal, et les compositions présentées sur cet introductif Fenix vont faire se hérisser le poil des aficionados du Hard-Rock du soleil, qui n'est jamais le dernier à réchauffer les cœurs et faire se dresser les poings. Sorti en autoproduction, Fenix dispose d'un son gigantesque parfaitement ancré dans son époque, et distille les hits comme Midas transformait le plomb en or, pour nous offrir une bonne heure de testostérone mâtinée d'une touche de sensibilité latine. Refrains fédérateurs, couplets haut en décibels, breaks fins et soli malins, DAERIA connaît son boulot, et fait tourner l'usine à plein régime, pour un beau résumé de trente ans de sidérurgie Hard-Rock, qui continue aujourd'hui de passionner les foules et de nous mettre des coups de boule.
Mais qu'est-ce qui différencie ce disque du reste de la production actuelle? Son mixage au poil qui laisse de la place à tout le monde? Le niveau de ses instrumentistes qui atteint presque la perfection? Ses chansons simples mais vraiment entêtantes aux motifs accrocheurs? Un peu tout ça à la fois, et sincèrement, en tant que chantre de l'originalité et du décalage à tout va, votre serviteur à pourtant méchamment craqué sur ce Heavy rondement mené, amoureusement ciselé, sorte de mélange entre un ACCEPT vraiment remonté, un PRIMAL FEAR soudainement apaisé, un IRON MAIDEN revitalisé, un ANGRA déchaîné, et un MYRATH expurgé de ses atours orientaux prononcés. Le mélange vous sied? Tout va donc bien dans le meilleur des mondes, puisque le cocktail proposé par cette livraison enflammée est fort en alcool de distorsion, mais allégé par des couches de sirop en vocalises sucrées, mais véritablement investies. Saluons évidemment le travail incroyable accompli par le chanteur Angel Ortiz, qui en plus d'être très photogénique sait se servir d'un micro, imitant parfois quelques légendes de la glotte sans véritablement les piller. Timbre chaud, un peu rauque, qui s'accorde parfaitement du choix de s'exprimer dans sa langue natale très Rock, attitude, petits tics aigus qui s'intègrent parfaitement, et savant numéro qui n'en fait pas trop mais qui harangue le chaland de ses vers charmants. Et si Angel mérite ce premier plan, que dire de ses lieutenants Víctor Vázquez & Eimel Trejo qui tirent tous azimuts, décochant des salves de licks plombés, mais taillés finement pour ne pas écœurer, avant de se faire plaisir en sextolets incendiés pour propulser les chansons dans une dimension supérieure. Ajoutez à ceci de sobres volutes de synthé en contrepoint, histoire d'aérer, et une rythmique solide qui sait frapper et moduler, et vous obtenez un quintette sûr de son fait qui n'a pas hésité à tout lâcher.
Tout lâcher oui, mais avec beaucoup de finesse et d'intelligence. Un simple coup d'oreille au duveteux et précieux « Vacío » et son intro toute en séduction suffit à comprendre que nous n'avons pas affaire à des bûcherons, mais bien à des artisans forgerons, qui ne confondent pas puissance et précipitation, et qui savent nuancer la violence d'émotion. Une fois encore, c'est Angel qui brille et qui retient ses cordes vocales pour leur faire caresser une mélodie fatale, mais il partage le premier rôle avec le batteur Joel Marco, qui s'en donne à cœur joie dans les triples croches et autres syncopes, pour tenter de proposer autre chose qu'une frappe carrée et féroce. Bien sûr, les brûlots d'usage sont tous là, à commencer par le morceau éponyme, qui en plus de cinq minutes nous plonge les oreilles dans un bain bouillant de Heavy Metal entraînant, toujours à la lisière d'un Hard-Rock plus méchant que la moyenne, et brillamment modernisé par une optique subtilement alternative mais pas du tout opportuniste. Et comme les barcelonais n'en sont pas à un paradoxe près, ils flirtent avec les conflits, et enchaînent un titre soft avec une véritable déclaration d'intention, ce « Solo » à l'orée d'un Power Metal domestiqué mais pas castré, qui ose la montée du tempo pour prouver que nous n'avons pas affaire à des rigolos, mais bien à de vrais héros. Et si d'aventure vous cherchiez une dualité légèreté/pesanteur, je ne saurais que trop vous conseiller de vous repaître goulument de « Reina de Corazones », choisi pour être illustré d'une excellente vidéo, et qui manipule avec flair l'art du contre-pied, nous balançant à gauche d'un binaire survolté, pour mieux nous surprendre à droite d'une mélodie aérienne et racée. Mais tel est l'ADN des espagnols, qui survolent un panorama couvrant une surface étendue, et qui jouent brillamment avec les limites pour ne jamais verser dans le radotage de bas étage.
Et entre un « Héroe » qui ose une intro digne d'un DREAM THEATER sous amphétamines, avant de plaquer un riff pur NWOBHM, un « Lestat » syncopé comme le pas d'un vampire s'approchant du cou de sa victime, la guitare en avant et la cadence grandissante, et le final « Gea » qui semble remercier toutes les deux croches l'ACCEPT de Restless And Wild, Fenix a des allures de créature ailée née de cendres encore incandescentes, et qui prend enfin son envol pour déployer sa majesté. Un disque qui agrémente le classicisme d'une touche de contemporanéité bienvenue, et qui prouve s'il en était encore besoin que les espagnols sont toujours les maîtres sur leur propre terrain. Un album à écouter d'urgence pour se convaincre que le Heavy Metal est encore une tendance, et surtout, pour s'abreuver de chansons dynamiques et parfois atypiques, qui placent les DAERIA en pole position d'une nouvelle génération barcelonaise qui a les crocs !
Titres de l'album :
01. Fénix
02. Cosmos
03. Laberinto
04. Luz de Luna
05. Vacío
06. Solo
07. Reina de Corazones
08. Héroe
09. Lestat
10. Gea
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04