Les fans d’HARKONIN vont être rudement contents. Après tout, il est plaisant de retrouver l’un de ses groupes fétiches après un silence de plus de douze ans. Le dernier témoignage de ces américains date en effet de 2010, lorsque leur quatrième long Detest avait été lâché sur le marché de l’extrême. Il est donc tout à fait normal de célébrer en grandes pompes ce retour que plus personne n’espérait, d’autant qu’il s’accompagne d’une déclaration d’intention méchamment belliqueuse.
HARKONIN est né à l’orée des années 2000 du côté de Saint Louis, Missouri, et s’est montré constant dans ses premières années. Pas moins de quatre albums, plus ou moins adoubés par l’opinion populaire, et un parcours impeccable, jusqu’à cette séparation en 2011. Remis sur les rails en 2019, le quatuor a pris ses distances pour composer un répertoire neuf, et c’est avec une fierté teintée d’humilité que les quatre musiciens (Tom Quach - basse, Jason Barron - chant, Jason Asberry - batterie/chœurs et Matt Baker - guitare) nous offrent ce cinquième longue-durée inespéré, mais qui valait le coup d’attendre aussi longtemps.
En jouant les mouches du coche il y a plus de dix ans, le collectif s’attendait surement à ce que l’on oublie son sens de l’hybridation. Mais dès les premières notes de ce Havoc Ritual, la mémoire revient, et on se souvient avec affection de cette façon de détourner les codes du Black Metal pour lui faire épouser les formes d’un Thrash/Death solide et percutant.
Sept morceaux seulement, mais quels morceaux. Entre une basse serpentine qui s’aère en circonvolutions, cette guitare assassine qui ne garde que ses riffs les plus tranchants, et ce chant digne d’un Death Metal de premier ordre, HARKONIN taille dans le gras, mais ne laisse aucune tâche sur le tablier. Et finalement, plus qu’un Black Thrash adoubé par les sites spécialisés, la musique du quatuor s’apparente plutôt à un Metal extrême sans réelle attache, quelque part entre tous les courants de la bestialité nineties.
Entamant sa campagne de reconquête par un morceau ambitieux, HARKONIN se lâche sur l’entame « Purgation Formula », et nous fait descendre dans le purgatoire des oubliés qui souhaitent remonter à la surface pour pécher de nouveau. Pas de pardon donc, le groupe n’est pas là pour se confesser, mais bien pour continuer de propager la bonne parole d’un Black/Death/Thrash savoureux, épais, sombre et oppressant. Porté sur les arrangements grandiloquents, ce premier titre donne le ton d’un album caverneux, mais suffisamment éclairé pour ne perdre personne. Et c’est avec intérêt que nous suivons ces nouvelles aventures, qui dessinent le portait d’un groupe à l’aise avec son passé, et donc tourné vers son avenir.
Aussi efficace qu’il n’est complexe et intelligent, Havoc Ritual provoque, met le talent technique de Tom Quach en avant, cite ATHEIST, DEATH et PESTILENCE, tout en rendant hommage à la troisième vague Black des années 2010. Un peu de BEHEMOTH, un soupçon de froideur suédoise, pour un plat américain relevé, épicé, mais servi congelé. De quoi passer au micro-ondes de la mémoire et ainsi déguster un nouveau plat roboratif.
Parsemé de petites prouesses techniques et d’enchaînements diaboliques, ce cinquième du nom tabasse, charcle, découpe et émince avec précision, tout en restant assez brutal pour contenter les plus énervés. « Virtue In Chaos », « Crawl To Suffer » et « Vacant Allegiance » passent comme dans un cauchemar très détaillé, alternant l’ultraviolence et le Groove d’un Black/Death de tradition, mais sublimé par une interprétation béton. Clairement agencé pour progresser vers un climax prévisible mais attendu, Havoc Ritual titille les sens et agresse les tympans en mode Death formel (« Beyond Our Shallow Grave », sort d’hymne à la CARCASS repris par GRAVE), et en profite pour actualiser un ancien hit (« Heksenbränd »).
Mais c’est évidemment le final dantesque « Scars Of The Hourglass » qui retient l’attention et nous oblige à retenir notre souffle. Si le sablier montre ses cicatrices temporelles les plus profondes, le chronomètre accompagnant l’album se laisse lui aller à une complaisance de durée, et nous permet de nous imprégner de cet esprit aventureux en confluent de plusieurs tendances assumées.
Production épaisse mais précise et claire, interprétation impeccable, imagination raisonnable, HARKONIN s’est donné les moyens de revenir sur le devant de la scène, en proposant un album fort, imposant mais surtout, solide comme un roc dans le désert. La période de sècheresse est donc terminée pour les fans des américains, qui réserveront à n’en point douter un accueil chaleureux à leurs héros trop tôt disparus, mais revenus à la vie.
Espérons que tout ceci ne soit pas qu’un feu de paille ou un dernier baroud d’horreur. Le groupe mérite bien mieux qu’une nouvelle fin abrupte.
Titres de l’album:
01. Purgation Formula
02. Virtue In Chaos
03. Crawl To Suffer
04. Vacant Allegiance
05. Beyond Our Shallow Grave
06. Heksenbränd
07. Scars Of The Hourglass
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Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
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