Quoi de plus efficace qu’un album de Rock n’Roll suédois pour illuminer un dimanche matin gris et pluvieux ? Une énergie débordante, une chaleur éprouvante, un peu comme si l’Australie se baladait au nord de l’Europe pour en changer le climat et offrir aux suédois un été d’enfer, de ceux qui font sortir les bestioles démesurées et remplir les salles de concert.
On ne va pas tourner autour du pot, les BÜRNER avec un tréma sont les dignes héritiers des frères Young, de D.A.D, AIRBOURNE, ROSE TATTOO, PEER GUNT et autres défenseurs acharnés de la sueur dépensée. Trois ans après avoir bien cramé le bitume avec un Baptized in Gasoline sévèrement burné et au pot de détente ninja et guidon torsadé, le trio du froid revient en mode chair à canon pour tirer à boulets rouges sur le Metal tiède et timoré, à grands coups d’hymnes de bar et de garages.
Le casque vissé sur le crane, l’air goguenard et le costume chamarré, le trio explose donc une fois encore tous les compteurs, se comportant comme une bande de Jackass prêts à faire n’importe quoi du moment que c’est dangereux. En citant MOTORHEAD et les RAMONES, les musiciens balisent le terrain mais allument la mèche avec leurs propres allumettes. Et « Warrior » de loucher du côté de « Overkill » pour bien rameuter les potes bikers en mal de Lemmy depuis son décès.
Tout ceci évidemment sent l’essence et la graisse, les mains sales et les cheveux poisseux, mais le bonheur procuré par ces trois larrons n’a cure d’une hygiène irréprochable. Ici, on joue tout à fond, les écrous comme les boulons, pour repartir sur les routes le plus vite possible propager la bonne parole d’un Hard-Rock à l’australienne.
BÜRNER est le type même de groupe que l’on adore dès la prise de contact. Franc, sincère, sans grands moyens techniques mais avec une énergie atypique, pour un passage en revue des riffs les plus fumeux, des chœurs les plus fameux, et des mélodies les plus fielleuses. Embarquons-donc sur le siège passager, en étreignant le pilote de toutes nos forces. Sauf que dans ce cas précis, les motos sont remplacées par des canons, et la route par le ciel. Et autant dire que Hittin´ The Target nous projette loiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin de la cible, quelque part entre Malmö et Canberra.
La régularité d’AC/DC, le binaire effronté, le chant simple et honnête, pour un mélange du genre, entre Rock qui tâche et Hard qui se fâche. Aussi festif qu’une party donnée en l’honneur de MOTORHEAD et KIX, Hittin´ The Target est de ces albums qui se ressentent, qui s’écoutent et qui sont inutilement résumables pour attirer le pilote amateur.
En très peu de temps, soit une petite demi-heure, BÜRNER ne se pose aucune question existentielle, use de la cowbell, du solo concis et pertinent, et du refrain attachant. Avec une base d’arrangements sobres, un développé/couché solide et une sincérité qui fait plaisir à entendre, le trio suédois prouve que même dans le froid, on peut s’agiter pour se réchauffer. Et pas forcément avec une bouteille de jaja bon marché.
Mais essayez plutôt avant d’acheter, même si vous savez que vous pouvez me faire confiance. Envoyez-vous le trépidant « Come Blow The Horn », à faire valser les frangins O’Keeffe, savourez le corsé « Bloodstorm » qui moud MOTORHEAD, ANVIL, RAVEN et les RAMONES en un expresso costaud, et finissez-vous tard le soir sur « Up Shit Creek », binaire incendiaire à donner des suées aux pompiers rodés.
Tout est bon sur ce disque, qui utilise tous les codes du Rock pour rester cohérent sans trop se répéter. Entre les allusions directes aux sources des années 50, les emprunts flagrants aux seventies, et une production moderne mais respectueuse des codes, BÜRNER transforme cette fin d’été 2023 en fête ininterrompue, sans pluie, sans parapluie, mais avec de beaux coups de soleil à la clé, ce qui est loin d’être anodin en Suède.
Du pur austral déguisé en viking, et un Hard-Rock de testostérone qui bétonne. De quoi transformer la messe du dimanche en fête païenne désordonnée mais jubilée, et laisser ses petons dicter le bon tempo. J’aime, tu aimes, nous aimons tous, comme il est impossible de ne pas se laisser aller aux joies rétrogrades d’un excellent Hard Rock n’Roll endiablé et joué sur la piste d’un cirque abandonné.
Nos trois héros du jour attendent donc que vous déclenchiez les hostilités, et vous tendent même le briquet pour les propulser.
Plutôt généreux non ?
Titres de l’album:
01. Beer Before Glory
02. Burnerator
03. Haulin´ Ass
04. Bring Me The Fire
05. Warrior
06. Baptized In Gasoline
07. Soulmate Killer
08. Come Blow The Horn
09. Bloodstorm
10. Up Shit Creek
Suicidal Tendencies, Sepultura, Slipknot... la tournante improbable... ça ferait un bon poisson d'avril, mais c'est vrai....
27/04/2024, 14:11
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !
25/04/2024, 10:28
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
24/04/2024, 14:26
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54