Vous connaissez tous le principe du rasoir d'Ockham. Sinon, en voici une définition satisfaisante :
Si plusieurs propositions sont susceptibles d'expliquer un événement, l'hypothèse suffisante la plus simple est la plus vraisemblable
Donc, appliqué concrètement à la sortie du jour, ça donne quelque chose comme : si ça sonne comme du Hard-Rock, si ça a le goût du Hard-Rock, alors c’est certainement du Hard-Rock. Donc, le trio américain TIME RIFT est un groupe de Hard-Rock dans le sens le plus simple et noble du terme. Qui plus est, vous connaissez peut-être déjà ce groupe de Portland, qui en 2020, en pleine pandémie, avait mis tout le monde d’accord avec son introductif Eternal Rock. No bullshit, in your face, et let’s go.
TIME RIFT, ce sont trois musiciens (Justin Kaye - guitare, Domino Monet - chant et Terrica Catwood - batterie), et trois musiciens, c’est parfait pour un power-trio, ce qu’ils sont assurément. Signés étrangement par Dying Victims Productions, Justin, Terrica et Domino s’en sortent encore avec les honneurs de la façon la plus franche qui soit. En jouant un Rock survitaminé, contaminé par le boogie et accro au binaire à l’infini. In Flight prend donc l’avion qui relie deux villes à conquérir, et qui vole par miracle eu égard à l’âge avancé de son moteur. D’ailleurs, on imagine plus volontiers les trois camarades dans un vieux bus racheté à la Greyhound. Ça sonne plus casher, et ça justifie cette tonalité vintage qui transpire du moindre accord.
Comme une Cherie Currie en goguette avec Marc BOLAN, TIME RIFT nous offre une musique faussement simple, et bourrée de feeling. Ce feeling un peu onirique qui transpire de l’évanescent « Into the Stillness », rêverie de nuit la tête délicatement posée contre la vitre, mais aussi du plus énergique « Thunder Calling », entre HAUNT et FLEETWOOD MAC.
La simplicité n’est pas un crime, et lorsque la nostalgie est modelée par de vrais passionnées, elle découle sur une œuvre attachante, hors du temps, sorte de souvenir seventies relooké old-school new-age. La guitare, bavarde, s’accorde fort bien de ces nappes de chant aussi rauques qu’elles ne sont douces. Pourvu qu’elles le soient, et leur caresse irrite parfois le derme, provoquant une démangeaison Rock pas si désagréable.
Alors que souvent, les passéistes se contentent de citer leurs classiques, les TIME RIFT livrent avec In Flight un plan de vol précis, mais soumis à des fluctuations d’envie. Les soli sont propres, le tout est carré, la production est souple et apporte un confort d’écoute appréciable, mais la saturation ne s’en laisse pas conter. Les riffs sont mordants, la cohésion bouillante, et le trip sans effets indésirables.
Un peu southern, un peu californien, un peu anglais aussi sur les bords, In Flight n’aime rien tant que le contraste entre une base épurée et des arrangements détourés. « The Hunter » bat le rappel de la meute, et nous entraîne dans une course poursuite avec un renard beaucoup plus malin que les autres. Le sang ne coule pas, mais les dents brillent. Dans le noir, c’est étrange, mais on s’y fait puisque la lumière partage la scène avec une lune étrange.
Gorgé de feeling, ce deuxième long est celui de la maturation. Il est direct, autant qu’un simple pas de deux de KIX ou ZZ TOP, subtilement punky, entre une Suzi Quatro en pleine confiance et des GIRLSCHOOL moins cancres et plus attentives. Et on ajoute un peu de wah-wah pour que ça fuzze, on craque le code pour y insérer une ligne de rupture, et roule ma poule, les pignons sont bien huilés.
« In Flight » est un tube, inutile de tergiverser. Domino Monet donne tout ce qu’elle a dans l’âme et le coffre, et Justin Kaye tricote ses cordes comme une grand-mère ses écharpes. Direct, sans ambages, un peu effronté sur les bords, TIME RIFT est un groupe de bar qui pourrait se permettre des festivals de jour évidemment, pour rappeler aux masses l’importance d’un ternaire à la SWEET (« Dancing with the Sun »).
Groovy quand il le faut, intime lorsque les doigts effleurent la peau, In Flight a pu compter sur le talent de Brad Boatright qui a fignolé la deuxième partie du mastering. L’oreille est flattée, le cœur emballé, et « Hellbound » d’appuyer sur la corde sensible Hard-Rock pour bien ferrer les poissons que nous sommes. Bien vu, bien joué, et merci pour le déhanché.
Si plusieurs propositions sont susceptibles d'expliquer un événement, l'hypothèse suffisante la plus simple est la plus vraisemblable
TIME RIFT est un excellent groupe de Hard-Rock. Voilà qui explique pourquoi on l’aime tant.
Titres de l’album:
01. I Am (The Spear)
02. Follow Tomorrow
03. Coyote Queen
04. Into the Stillness
05. Thunder Calling
06. The Hunter
07. In Flight
08. Dancing with the Sun
09. Hellbound
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08/07/2025, 06:08
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Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
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05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55