Facile et compliqué à la fois. Une rupture ? Résoudre une équation à quatre inconnues ? Non. Chroniquer l’album d’une légende qui n’a besoin de personne pour avancer et écrire elle-même ses chapitres, via des interventions musicales régulières.
Exemple.
Que pourrais-je dire sur ASPHYX qui n’ait été déjà écrit des dizaines de fois ? Qu’ils font partie du patrimoine depuis des lustres ? Que leur musique est aussi essentielle que peut l’être celle de PESTILENCE, DEATH ou UNLEASHED ?
Qu’ils étaient là en même temps, avant, pendant tout le monde ? Je crois que vous savez déjà tout ça. Alors le plus simple est de se référer à leur passé, proche si possible, et de laisser les nouveaux morceaux faire le reste.
Le dernier testament offert par Martin et sa bande, Deathhammer, datait de 2012. On y retrouvait évidemment toutes les composantes de ce Death morbide aux douces effluves Doom que le groupe embaume depuis ses débuts.
Il était donc quasiment évident que ce neuvième album studio ne révolutionnerait pas les méthodes de mise en bière, ce qu’il ne fait assurément pas, se contentant des techniques déjà largement éprouvées depuis le début des études médico-légales de Martin et ses acolytes.
Niveau infos, Incoming Death a été enregistré durant l’année 2016, et produit une fois de plus par Dan Swanö, avec un artwork évidemment signé par le trait si caractéristique d’Axel Hermann, dont le graphisme est si intimement lié aux cauchemars éveillés des bataves. Nous restons donc en terrain connu, et finalement, tout ça n’est pas plus mal. Les fans d’ASPHYX formant une horde de morts-vivants fidèles à la voix de leur maître, ces derniers ne seront pas déçus par cette nouvelle tranche de mort putride qui se hisse sans problème à la hauteur des précédentes. Un poil plus haut même, peut-être.
Je l’avoue, Martin Van Drunen, je suis fan. Il est en grande partie responsable de ma passion envers les deux premiers albums de PESTILENCE, de mon intérêt pour le second album plutôt faiblard de COMECON, et de ma fascination modérée pour ASPHYX. Une voix, une attitude, et une fidélité sans failles envers un style qui lui a tant donné et pour lequel il a lui-même tout donné. Ce qui n’empêche pas de faire preuve d’objectivité et de juger ce Incoming Death avec toute l’honnêteté que son écoute requiert. Et cette dite honnêteté me pousse encore à dire qu’ASPHYX sera à jamais à la hauteur de sa réputation. Oui, Incoming Death est convenu, non, il ne décontenancera personne, mais est-ce ce qu’on demande à un style aussi extrême et hermétique que le Death lourd et compact comme une terre de cimetière ? Non. Ce qu’on cherche avant tout, ce sont des riffs gras, des rythmiques à mi-chemin entre épilepsie et battements cardiaques à l’agonie, des lignes vocales grondantes et graves, et des ambiances délétères. Et sous cet aspect-là, ce neuvième album remplit parfaitement son contrat.
« C’est si typique du style ASPHYX. Direct, sans fioritures, basé sur trois riffs, du Death Metal pur »
C’est Martin qui parle de la bombe à fragmentation « Incoming Death », moins de deux minutes de violence instrumentale qui ne cherche pas le diable dans le cœur des innocents, mais qui fonce droit devant, sans se poser de question inutile. Composé par Paul et Stefan pour tester le son du studio, ce morceau lapidaire est en effet symptomatique d’une partie de l’approche du groupe depuis sa résurgence en 2007, mais qui ne décrit pas forcément avec précision le contenu de l’album, in extenso.
Le reste ? Pas mal de parties rapides, un nombre conséquent d’idées lourdes et sales, et surtout, une atmosphère de déliquescence qui prend à la gorge comme le parfum d’une putréfaction avancée dans une morgue abandonnée.
Un nouvel album d’ASPHYX, c’est une extension tacite du disque précédent, avec quelques nouvelles tonalités histoire de ne pas trop se répéter.
Cette formule s’applique bien évidemment ici, mais via des morceaux solides, tassés, qui ne laissent que peu de place au silence et aux respirations. Onze nouvelles odes dédiées à la mort, celle que les soldats voyaient approcher sur les champs de bataille.
On tangue entre les attaques éclair qui ne laissent que peu de chance de survie (« Candiriu », ouverture au riff ample et redondant, « Incoming Death », abordé plus haut), les positions tenues au prix d’un stress énorme sur fond de tempo martial qui se calque sur les pulsations du thorax (« Wardroid », écrasant et suintant de peur, « The Grand Denial », épique et moite, « Subterra Incognita », le plus Doom du lot), et les tactiques hybrides, sur mid tempo maladif (« Forerunners Of The Apocalypse », vilain comme du ENTOMBED atteint de gangrène, « It Came From The Skies », plus PESTILENCE qu’un moignon nécrosé).
Et puis, comme « cadeau » final, une longue suite, « Death : The Only Immortal », qui dans l’absolu pourrait représenter la synthèse la plus parfaite d’un style qui n’en finit pas de mourir, pour mieux renaître à chaque fois.
« And in strange aeons, even Death may die »
C’est un peu l’épitaphe qu’on pourrait graver sur la stèle de la carrière d’un groupe qui pourtant n’est pas encore sur son lit de mort.
ASPHYX, c’est un mélange, une fragrance qui recoupe la puanteur d’OBITUARY, la virulence post-mortem d’un réflexe nerveux de PESTILENCE, et la rigor mortis qui fige les muscles du ENTOMBED des années 90. Sauf que ces trois noms-là ne sont pas des références, encore moins des influences, mais des contemporains.
Avec Incoming Death, Martin et ses trois acolytes prouvent que le Death a encore de belles années à pourrir dans son cercueil déjà bien rongé, et plus concrètement qu’ils ont encore du jus à extirper du cadavre du Metal extrême.
Peut-être pas encore à la hauteur des classiques comme Last One On Earth, mais largement aussi bon que la moyenne de leurs désincarnations.
Titres de l'album:
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04