Groove, Sludge, Doom, Swedish Groove Metal from Hell, comme dirait le Doc, « on s’en balance ». Non ? Si, et nous sommes d’accord sur le principe. Qui s’applique d’ailleurs à ces hordes suédoises pas nées de la dernière pluie, mais de celle qui inondait les nineties de ses gouttes de pluralité qui trempaient de la même façon le Metal, le Nu Metal, l’Alternatif, le Hard-Rock classique, et tout autre extension sans importance. Car l’important voyez-vous, c’est la musique et rien d’autre. Et celle jouée par les suédois de TRANSPORT LEAGUE est fameuse, sans limites d’inspiration, sans querelle de clocher, et pourrait tout aussi bien être datée de 1995 que de 2021. Ce qui est logique somme toute, puisque les origines de ce combo de Partille remontent à 1994, l’une des années charnière en ce qui concerne les musiques amplifiées.
Deux parties de carrière pour ce quatuor qui n’a jamais fait la moindre concession, et qui joue toujours son Metal de la même façon. Aujourd’hui sur le label danois référentiel Mighty Music (depuis 2019 et la sortie d’A Million Volt Scream), TRANSPORT LEAGUE bénéficie donc d’une promotion à la hauteur de son talent unique, et revient deux ans après avec un Kaiserschnitt (césarienne en VF, peut-être une référence à l’accouchement difficile de l’opus ?) qui continue le travail sans forcer, mais avec la même envie nostalgique de se souvenir des racines.
Tony Julien Jelencovich (chant/guitare), Peter Hunyadi (guitare), Dennis Österdal (basse) et Mattias Starander (batterie) nous proposent donc une sorte de best-of de leur carrière, ce que chacun de leur album est en quelque sorte, sans vraiment le faire exprès. Il faut dire que les suédois ont trouvé leur style depuis fort longtemps, la première partie de leur existence couvrant la période 1994-2005 ayant été parsemée de quatre albums, et la seconde, de 2009 à nos jours d’une entrée supplémentaire. Mais alors, pour les néophytes, que joue exactement TRANSPORT LEAGUE ? La référence The Metal Archives parle de Sludge et de Doom, ce qui est partiellement faux et pas tout à fait vrai, alors que la planche promo accompagnant l’album ose le leitmotiv Swedish Groove Metal from Hell qui correspond mieux à l’optique choisie. Disons que le quatuor se complait dans ses racines, et ose le rétro avec flair, pour nous ramener à l’époque où les styles se mélangeaient d’eux-mêmes, et où la presse rivalisait d’inspiration stupide pour créer des étiquettes plus faciles à coller.
A la fin du mois d’avril 2020, nous avons décidé d’abandonner nos sessions de composition et de nous traîner en studio. Le résultat ? Onze morceaux portés par une énergie live, constellés de breaks atmosphériques lourds. En gros, la signature de TRANSPORT LEAGUE
Ainsi parlait non Zarathoustra mais bien Tony Jelencovich, assez content du résultat obtenu. Il faut dire que le leader a de quoi se montrer fier de son nouveau bébé, que personne ne laissera couler avec l’eau du bain. Epaulés dans la tâche par quelques amis musiciens proches, les quatre instrumentistes ont donc élaboré un répertoire traditionnel, qui relie les années 90 à notre nouvelle ère, sans jouer la carte de la nostalgie trop prononcée. On retrouve donc quelques guests fameux au casting, dont ce cher Sal Abruscato (ex-TYPE O NEGATIVE, A PALE HORSE NAMED DEATH), venu donner des couleurs groovy au déchaîné « March, Kiss, Die », mais aussi Christian Sture (HEAL) venu prêter main forte sur le title-track. Ceci étant posé, les mecs n’ont pas vraiment besoin d‘aide pour convaincre, puisque les deux premiers morceaux de Kaiserschnitt suffisent à séduire les plus sceptiques et les moins ignorants.
« Atomic » porte bien son nom, et après une courte intro, incendie tout sur le passage de son dragster de l’enfer, conduit à vive allure. Porté par un riff réminiscent de la gravité des nineties et de ses esprits sombres, ce morceau développe de très beaux arguments groovy, et ramène le spectre d’un PANTERA plus déprimé à la surface des souvenirs. On pense aussi aux belges de CHANNEL ZERO, à nos 7 WEEKS, mais le chant très rauque et personnel de Tony Julien Jelencovich permet d’évacuer les références trop envahissantes. De son côté « Criminal Energy » accélère le tempo, et propose une version assez intéressante du fameux « Immigrant Song » de LED ZEP, avant de virer Nu Metal à la MUDVAYNE/SPINESHANK.
Les gars connaissent donc leurs contemporains, mais s’en distinguent par une variété de ton qui permet quelques fantaisies au niveau des arrangements, comme le démontre avec brio et sifflements « Nailsober ». De tout donc, de la variété dans la concision, de l’homogénéité dans la diversité, un souffle déhanché qui permet au beat d’imposer une cadence non négligeable (« Kaiserschnitt », l’hymne qui porte la tonalité de l’album), ou au contraire, de se plaquer sur un mid entraînant en diable (« March, Kiss, Die »).
Remarquablement produit pour sonner brut mais poli, ce neuvième album des suédois est donc une vraie réussite, qu’on attendait cela dit, le groupe n’ayant jamais vraiment déçu, ni en studio, ni sur scène. Et il n’est pas difficile d’imaginer le massacre live de ce nouveau bouquet de morceaux aux senteurs poivrées, qui vont déchaîner les publics du monde entier.
Pas de véritable surprise, juste du sur-mesure qui colle à la peau, entre lourdeur assez moite (« Sound »), et Doom larvé qui ne demande qu’à germer (« Autumn Moon », du ALICE IN CHAINS revu et corrigé par BLACK SABBATH lors d’un dimanche de pluie à Birmingham), Kaiserschnitt n’est rien de moins qu’un gros catalogue de riffs porteurs, soutenus par une rythmique souple et évolutive (« Death Klinik »). De quoi satisfaire tous ceux qui regrettent la créativité des années 90, lorsque tout était permis, et que le Metal prenait des formes diverses et contradictoires.
Le reste, on s’en balance comme dirait le Doc.
Titres de l’album:
01. Atomic
02. Criminal Energy
03. Me the Cursed
04. Nailsober
05. Titty Coma Status
06. Kaiserschnitt
07. March, Kiss, Die
08. Sound
09. Autumn Moon
10. Death Klinik
11. Unburden Woes
Haaaa le Rock est tout sauf négociable !! Merci pour cette belle critique.Chazz (2Sisters)
17/01/2025, 22:44
Non putain ça fait chier ! Je m'en fout de revoir Rob derrière le micro de mon groupe préféré d'amour !
17/01/2025, 17:03
J'ai cru comprendre que Zetro se retirait pour problème de santé.J'espère que ça ira pour lui.En tout cas avec Dukes sur scène, ça va envoyer le pâte.
16/01/2025, 18:21
Super nouvelle pour moi, le chant de Zetro m'est difficilement supportable. Celui de Dukes n'a rien d'extraordinaire mais il colle assez bien à la musique et le gars assure sur scène.
16/01/2025, 12:15
Eh beh... Étonné par ce changement de line-up. Vu comment Exo était en forme sur scène ces dernières années avec Souza ! Mais bon, Dukes (re)tiendra la barque sans soucis aussi.
16/01/2025, 10:22
Super. L'album devrait être à la hauteur. Beaucoup de superbes sorties sont à venir ce 1er semestre 2025. P.S. : le site metalnews devrait passer en mode https (internet & connexion sécurisé(e)s) car certains navigateurs le reconnaisent comme(...)
15/01/2025, 12:58
Je viens de tomber dessus, grosse baffe dans la gueule, et c'est français en plus!Un disque à réécouter plusieurs fois car très riche, j'ai hâte de pouvoir les voir en concert en espérant une tournée pour cet album assez incr(...)
14/01/2025, 09:27
Capsf1team + 1.Je dirai même plus : Mettre cela directement sur la bandeau vertical de droite qui propose toutes les chroniques. En gros faire comme pour les news quoi : Nom du groupe, titre de l'album et entre parenthèse style + nationalité.
13/01/2025, 08:36
Oui en effet dans les news on voit bien les étiquettes, mais sur la page chronique on a juste la première ligne de la chro, peut-être que ce serait intéressant de le mettre dans l'en-tête.
13/01/2025, 07:59
Capsf1team : tu voudrais que l'on indique cela où exactement ? Dans l'entête des chroniques ? En début de chronique ?Aujourd'hui le style apparait dans les étiquettes que l'on met aux articles, mais peut-être que ça ne se voit pas d&(...)
12/01/2025, 17:38
Poh poh poh poh... ... ...Tout le monde ici à l'habitude de te remercier pour la somme de taf fournie mortne2001, mais là... Là, on peut dire que tu t'es surpassé.Improbable cette énumération.Et le pire, c'est qu'a(...)
12/01/2025, 14:27
Jus de cadavre, putain mais merci pour la découverte Pneuma Hagion. C'est excellent! Du death qui t'envoie direct brûler en enfer.
11/01/2025, 12:16
Merci pour tout le travail accompli et ce top fort plaisant à lire tous les ans. Moi aussi je vieilli et impossible de suivre le raz de marée des nouvelles sorties quotidiennes... Suggestion peut-être à propos des chroniques, est-ce que l'on ne pourrait pas indique(...)
10/01/2025, 09:12
J'aurais pu citer les Brodequin et Benighted que j'avais bien remarqués en début d'année, aussi, mais il faut choisir... Quant au Falling in Reverse, cette pochette ressemble trop à une vieille photo de J-J Goldman dans les années 80, je ne peux p(...)
09/01/2025, 19:49