C’était (presque) hier, et je m’en souviens encore. Je vous entretenais l’année dernière du troisième album des polonais de SCREAM MAKER, que j’avais apprécié et honoré d’une critique enthousiaste, mais j’étais loin de me douter que le groupe de Varsovie allait revenir si vite battre le fer pendant qu’il était encore bouillant. C’est donc un an à peine après le triomphe de BloodKing que le quintet se présente à nous de nouveau, onze morceaux dans la musette, et une confiance affichée totalement justifiée.
Frontiers se frotte donc les mains de joie, et ne tarit pas d’éloges au sujet de ce quatrième long, en treize ans de carrière. Qu’il est loin le temps de Livin in the Past, le premier jet de 2014…De simple espoir de la scène mélodique et hargneuse européenne, SCREAM MAKER est devenu une valeur sure qui accumule les trophées, et qui se permet des tournées en compagnie des plus grands, dont le désormais fameux RONNIE JAMES DIO MEMORIAL.
C’est d’ailleurs à la suite d’une tournée avec ce concept hommage que les polonais se sont remis au travail, pour boucler sans précipitation ce nouveau long métrage, qui de ses quarante-huit minutes toise le reste de la production mondiale, y compris celle de ses frères d’arme du label italien. Toutefois, ne vous attendez pas à une petite révolution, Land of Fire se contentant de synthétiser l’aventure du mieux qu’il le peut, tout en se projetant vers un avenir qu’on prédit fertile.
Au menu, des mélodies évidemment, de gros riffs, des variations subtiles, un chant lyrique, une énergie galvanisante, et une approche personnelle du Heavy Metal mélodique de ces quarante dernières années. En bon poulain de l’écurie Frontiers, SCREAM MAKER met l’accent sur les harmonies, qu’il renforce d’une attitude virile. Les cinq musiciens (Sebastian Stodolak – chant, Michał Wrona & Bartosz Ziółkowski - guitares, Jan Radosz – basse et Tomasz Sobieszek – batterie) sont toujours au diapason, et se permettent même quelques aventures épiques, à l’occasion du superbe « Zombies », qui ne doit pas plus à The Walking Dead qu’aux CRANBERRIES.
Propre, poli, enjoué, motivé et impliqué, ce nouvel album fait la part belle à la franchise harmonique, pour pondre de petits hymnes à la passion, parfois boostés d’un surplus de grosse caisse tirant le tout vers un Power Metal de très haut niveau (« A Nail In The Head »). On sent toute la motivation d’un groupe soudé devant l’éternel, et fan de classicisme ouvragé et amélioré. Pas question une fois encore de se contenter du minimum vintage qui fait vibrer la jeunesse, mais bien de tradition respectée, et amplifiée par un courage instrumental remarquable.
A la manière d’un DIO des grands jours ou d’un Jorn Lande très impliqué, SCREAM MAKER joue sur plusieurs fronts, cite les références avec déférence, et nous propose des progressions très intéressantes, à la limite d’un Power progressif agressif, joué par des enfants d’IRON MAIDEN très reconnaissants envers l’éducation prodiguée par leurs parents.
On se laisse donc facilement emporter par ce torrent de violence subtile, sans avoir à nager à contre-courant pour garder son souffle. Pourtant, ce souffle est mis à rude épreuve par des séances d’apnée prolongées, en version up-tempo hors du canot, les rames encore attachées à la frêle embarcation (« The Rider », plus STRATOVARIUS qu’un solo de Timo Tolkki).
Prévisible mais délicieux, ce retour prématuré n’a rien d’une occupation de terrain. Si le groupe a composé rapidement, il n’en a pas pour autant bradé son talent et bâclé les aboutissants, puisque chaque titre de cette offrande propose justement un atout majeur, comme ces chœurs sur le mélodique et assombri « Dark Side Of Mine ». Quelque part entre un ACCEPT light, un MASTERPLAN calme et un JUDAS PRIEST après la sieste, Land of Fire est un incendie à l’étendue mesurée et aux embrasements contrôlés.
Capable d’emphase comme d’efficacité immédiate, le quintet brûle parfois le kérosène de son empressement Heavy (« Way To The Moon », à cette vitesse-là, l’alunissage ne va pas prendre des années), avant de stabiliser son orbite d’une rotation ferme et lourde (« Land Of Fire »).
Cinquante minutes, ou presque, qui passent comme dans un rêve. On regarde la fusée s’éloigner dans le ciel, et on se prend à rêver de faire partie d’un équipage téméraire explorant les étoiles avant de revenir sur terre, des cadeaux plein les yeux. Entre les saccades typiques du Metal des années 80 (« See the Light »), et l’émotion palpable d’une nostalgie assumée (« Below »), SCREAM MAKER nous chouchoute et nous borde avec une tendresse infinie, sans nous prendre pour des bleus ou de petits capricieux.
Aussi traditionnel que peut l’être un SAXON rêveur, Land of Fire est une étape de plus sur le chemin vers la gloire, passée avec brio et générosité, et drivée par le chant toujours aussi sublime de Sebastian Stodolak. Attendons maintenant de voir ce que les prochaines années vont nous réserver du côté de la Pologne, et si le quintet osera revenir l’année prochaine avec autant d’application et de motivation. Mais je ne serais évidemment pas contre un cinquième longue-durée pour 2024, au jugé de la qualité immense apportée au travail.
De quoi vous faire hurler de passion et de joie. Ce qui de nos jours, n’est pas chose courante.
Titres de l’album:
01. Perpetual Burning
02. Can't Stop The Rain
03. Everybody Needs Illusions
04. Zombies
05. A Nail In The Head
06. The Rider
07. Dark Side Of Mine
08. Way To The Moon
09. Land Of Fire
10. See The Light
11. Below
@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44
Les bénéfices du concert était entièrement reversés à une œuvre caritative. Aucun des groupes présents n'a palpé pour leur concert (en même temps c'était 20 minutes de live par groupe...). Après ça (...)
08/07/2025, 22:42
@SalmigondisJe sais pas si tu veux quelque chose qui fait plus l'unanimité j'ai vu Morbid Angel au bout et c'était de la merde, une prestation robotique au possible, j'ai pris plus de plaisirs sur des trucs plus locaux à la con. Il faut savoir tourn(...)
08/07/2025, 22:28
Mais quelle bande de clodos...tout le monde se branle du batteur sans déconner. Se faire du fric de cette manière c'est franchement pathétique. Massacra est mort et enterré...qu'il le reste pour conserver son statut CULTE. Honte &agrav(...)
08/07/2025, 21:54
Avant d'aller me faire voir ailleurs, je partagerai avec vous cet hommage Fernandelien :"Aux adieux de Black Sabbath, il tremblait pas mal d'la patte.Fais l'Ozzy, assis."
08/07/2025, 21:31
Ben tu m'étonnes, DPD, d'être passé à autre chose. En même temps, quand on a eu ces groupes là comme entités fétiches, on ne peut qu'aller de l'avant. C'est comme partir de zéro (je plaisante
08/07/2025, 21:26
Je comprends juste pas cette envie adolescente permanente de revoir ses groupes de jeunesse. Je veux dire je suis de la génération qui est passé par Korn Slipknot et compagnie mais je suis passé à autre chose.
08/07/2025, 19:55
Lors du dernier concert de Motorhead auquel j'ai assisté, Lemmy était... pathétique (mais pas loin). Et pourtant il était planté sur ses quilles. Alors jouer assis avec Parkinson en bandoulière ? Business is business, la machine à biftons DEVA(...)
08/07/2025, 19:23
@HumungusJe fais une exception pour Motörhead (que je n'apprécie pas plus que ça) parce que Lemmy était sous un haut dosage de drogue/alcool pour tenir le coup et pas s'écrouler sur une chaise.
08/07/2025, 17:31
Je vois pas ce qui est légendaire à un trubo grand-père qui tiens péniblement sur une chaise. Je dois manquer quelque chose. Pour ma part c'est autant ridicule que les concerts avec des stars mortes en hologrammes. Faut vraiment être con.
08/07/2025, 17:18
@LeMoustre : espèce d'abruti... le but du concert, outre le fait que c'était un évènement caritatif, c'était qu'Ozzy puisse faire des adieux en bonne et due forme à la scène, chose qu'il n'avait pas pu réaliser (...)
08/07/2025, 06:08
J'ai pas encore tout regarder mais y a t'il un groupe qui a joué le morceau Black Sabbath ?LeMoustre, pour ce concert je pense que l'émotion et la communion entre groupes et public était plus importante que le reste. A voir les vidéos j(...)
07/07/2025, 22:26
La dernière du Madman ! Déjà vu en live debout et il chantait moins bien que la !
07/07/2025, 18:34
@LeMoustre :Effectivement... Point de vue totalement respectable que celui de ne pas vouloir payer un prix de dingue pour mirer un show proche du pathétique.Mais perso, face à des légendes comme celles-ci, je mets mon impartialité de côté et (...)
07/07/2025, 17:42
Ozzy sur sa chaise hé ben.Bon l'âge nous aura tous mais bon quand même c'est pas cool de voir ça.Moi ça m'aurait emmerdé.Autant un Anthrax, un Maiden ont toujours la peche après tant d'années (quitte &a(...)
07/07/2025, 13:18
j'ai eu l'occasion de les voir en première partie de Seum mi Juin. vraiment bien prenant !
07/07/2025, 12:48