Après avoir perdu mon temps et abimé mes oreilles chastes sur le conformisme lénifiant du dernier SODOM, j’avais cruellement besoin d’une décharge d’énergie haute en riffs et en foi indéfectible. Et en tombant sur le premier album des autrichiens de ROADWOLF, je ne pouvais mieux remercier le destin de son soutien et de sa compréhension. Fondé en 2013 à Wiener Neustadt, et n’ayant produit depuis que des démos et des splits partagés avec HIGH HEELER, WILDHUNT, LIQUID STEEL et DIAMOND FALCON (pour présenter la nouvelle garde Metal autrichienne) et HIGH HEELER, KÜENRING, WILDHUNT, ROADWOLF, HELLREX, MIRACULICKS de l’autre, ne lâchant à chaque fois qu’un seul morceau. Autant dire qu’on ne sait pas grand-chose en 2020 sur ce groupe vantant les mérites d’un Heavy Metal à l’ancienne, rien d’autre qu’il prône justement des valeurs d’un Heavy Metal joué à l’ancienne. Sauf que pour la première fois de sa jeune carrière, ROADWOLF nous livre enfin le fruit de ses réflexions en format longue-durée, avec dix titres acérés et peaufinés, ce qui va nous permettre de juger sur pièce du potentiel de ces musiciens nostalgiques.
Un conseil, n’attendez rien d’autre de cet Unchain the Wolf que ce que son titre et sa pochette promettent. Le quatuor (Mano - batterie, Valentin - guitare, Aigy - chant/basse et Franz Bauer le petit dernier au chant) a en effet lâché les chiens sur les païens, et trucide sans accès de conscience tous les blasphémateurs pensant que le Heavy Metal de l’orée des années 80 devrait être mort et enterré depuis longtemps. On connaît cette philosophie old-school qui embarrasse les bacs numériques depuis près de vingt ans, mais l’intelligence des autrichiens est d’avoir pratiqué un mimétisme troublant, jouant avec la frontière séparant le Heavy du Hard Rock, et n’hésitant pas à avoir recours à des astuces boogie que la NWOBHM avaient fait siennes dès le départ. On retrouve donc de tout sur ce premier effort, du MAIDEN light, du JUDAS calme, du DIAMOND HEAD fidèle, du SAVAGE en version plus rigide, un peu de THIN LIZZY pour la fluidité des harmonies, du TYGERS OF PAN TANG pour le côté plus coulé, soit la quintessence de l’arrière garde des eighties, la source d’inspiration principale de tous les dealers de nostalgie actuels. On pense aussi aux magiques HAUNT en écoutant certaines pistes comme « Curse Of The Gypsy », mais à vrai dire, et malgré des emprunts assez flagrants, les ROADWOLF s’en sortent haut la main grâce à des brûlots de première catégorie comme l’introductif « All Hell is Breaking Loose » qui nous renvoie directement aux chères études Metal de notre adolescence. Avec un riff digne du gluant « Do You Like It » de KINGDOM COME, ce premier morceau est une barre énergisante qui nous expulse quarante ans en arrière, ou un peu moins, et qui accroche l’oreille comme un tube Hard-Rock classique au possible, mais galvanisant.
Et la qualité ne se dément pas sur le reste du disque, qui fait la part belle aux licks entêtants et aux soli incandescents. Les musiciens sont méchamment en place, le timbre légèrement rauque de Franz Bauer est parfait pour cette virilité musicale mâtinée de souplesse harmonique, et « Unchain The Wolf », malgré ses cinq minutes bien tassées ose le jeu du second hit d’affilé, avec ses hurlements canins d’arrière-plan. On pense à SAXON, à SCORPIONS, en gros, à la première ligne de l’armée Heavy, et le résultat est tout bonnement bluffant de fidélité, mais aussi de culot, puisque le quatuor n’hésite pas à s’approprier les méthodes pour les agrémenter de quelques chœurs vraiment bien placés. Alors, avec une mécanique aussi bien huilée, un investissement sans failles, pas étonnant que le groupe passe la rampe avec autant de facilité. Et même en laissant le chrono s’étaler au-delà des quarante-six minutes, le quatuor trouve toujours la bonne approche pour ne pas lasser, entre gueulantes qui vous les remontent à la Rob Halford/Sebastian Bach (« M.I.A (Missing in Action »)), et ambiance mystique avec tocsin à la BLACK SABBATH et volutes de guitares en nappes de souvenir (« Straight out of Hell », qui évoque le meilleur MAIDEN). Pas étonnant dès lors de constater que le groupe a mis son talent au service des premières parties d’ENFORCER, SKULL FIST, BULLET, LIZZY BORDEN, VICIOUS RUMORS, NIGHT DEMON et beaucoup d’autres, et qu’il revendique l’héritage de JUDAS PRIEST mais aussi de SAXON, UFO, DIO et Ozzy.
On se sent terriblement à l’aise dans cet univers familier, on accepte le formalisme sublimé d’une touche de passion, et on dodeline du chef avec entrain en savourant des tranches de vie Heavy et groovy comme ce terrible « Turn it Loose » qui rappelle le meilleur DIAMOND HEAD, ou en nous agitant comme des adolescents au son brûlant de « Wheels of Fire » qui n’envie rien au SAXON de « Motorcycle Man ».
La fête est donc parfaite, même si parfois le gang joue trop ouvertement la carte de la citation, singeant le MAIDEN de « Two Minutes to Midnight » à l’occasion de l’intro de « Never Surrender ». Les appellations sont certes un peu clichés, les badges et les patches sont parfaitement disposés sur les étals, mais l’ensemble évite la beauferie gauche des combos les plus englués dans le passéisme, grâce à son enthousiasme indéfectible et à son talent collectif. On apprécie au passage le flair de Valentin, aussi doué en rythmique qu’en solo, et qui décoche toujours des riffs prenants. De son côté, Aigy fait rouler sa basse comme à la grande époque d’AC/DC et KIX, l’équipe osant ainsi l’hymne définitif en clôture avec « Condemned to Rock » qui résume leur philosophie bien mieux que n’importe quel discours promotionnel.
Excellente surprise donc que cet Unchain the Wolf, sorte de loup sauvage qui hante vos nuits Heavy, qui montre les dents, n’hésite pas à mordre, mais uniquement ses ennemis, en protégeant bien sa meute Metal
Titres de l’album:
01. All Hell Is Breaking Loose
02. Unchain The Wolf
03. M.I.A. (Missing In Action)
04. Roadwolf
05. Straight Out Of Hell
06. Curse Of The Gypsy
07. Turn It Loose
08. Wheels Of Fire
09. Never Surrender
10. Condemned To Rock
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Ben tu m'étonnes, DPD, d'être passé à autre chose. En même temps, quand on a eu ces groupes là comme entités fétiches, on ne peut qu'aller de l'avant. C'est comme partir de zéro (je plaisante
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@HumungusJe fais une exception pour Motörhead (que je n'apprécie pas plus que ça) parce que Lemmy était sous un haut dosage de drogue/alcool pour tenir le coup et pas s'écrouler sur une chaise.
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Je vois pas ce qui est légendaire à un trubo grand-père qui tiens péniblement sur une chaise. Je dois manquer quelque chose. Pour ma part c'est autant ridicule que les concerts avec des stars mortes en hologrammes. Faut vraiment être con.
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