Mais sinon, reste-t-il des musiciens heureux de vivre dans leur époque ? Pouvons-nous encore compter sur un espoir quelconque de voir un style contemporain émerger un jour, où tous les groupes se contenteront-ils de nous refiler des succédanés certes heureux, mais convenus, d’une époque que nous aussi avons parfaitement connue ? Le vintage, l’old-school, je n’ai rien contre, je suis même plutôt client, mais à force de me retrouver catapulté dans les années 80, je vais finir par ressortir ma veste à dossard et recoller mon acné…Et aujourd’hui encore, c’est en cette décennie que ma route a fini, en y rencontrant les anglais d’UNITRA, Kettering, Northamptonshire, qui avec cet EP m’ont font réaliser qu’une décade peut fasciner jusqu’à l’overdose. Fondé en 2016, ce trio (ou quatuor selon les photos) s’évertue donc à recréer les sensations typiques d’une époque magique, et nous offre donc une poignée de chansons, qui selon l’inspiration, lorgnent vers un Thrash abordable, un Heavy variable, un Speed valable, ou un Power Metal agréable. Et de leur look à leurs chansons, en passant par leur pochette et leurs slogans en béton, tout est fait pour s’autoproclamer d’époque, et autant dire que ça fonctionne plutôt bien. Sans aller jusqu’à parler de magie, leur musique étant un peu trop brute pour en arriver là, Lock Up Your Daughters s’abreuve aux bonnes sources pour nous garantir une ivresse en liesse, sans verser dans la tendresse, mais pour vous permettre de juger des intentions de ces ébouriffés, je me contenterai de reproduire ici quelques accroches promotionnelles qui valent leur pesant de philosophie de gentils rebelles.
« Vous aimez la Pop ? Vous aimez la Techno ? Vous aimez le R’nB ? Alors vous n’aimerez pas UNITRA…Nous sommes les prodiges du Thrash old-school. Nous sommes à la musique ce que Ron Jeremy était au Porno, nous sommes une machine à voyager dans le temps qui carbure au sexe, à la rage et à l’alcool ! Nous vous ramènerons à une époque où les seins de Pamela étaient vrais, et ou David Hasselhoff était beau et ne chantait pas. Nous sommes UNITRA, alors planquez vos filles !!! »
Et après écoute de Lock Up Your Daughters, je m’insurge en faux contre certaines de ces assertions. D’une, j’aime la Pop, et je peux aussi apprécier les UNITRA. De deux, David Hasselhoff est toujours beau, et il chante toujours aussi bien (et a toujours chanté de toute façon). Et de trois, personne ne peut égaler Ron Jeremy, dans quel que domaine que ce soit. Et ce ne sont pas ces olibrius qui vont pouvoir usurper son nom et sa réputation pour faire les malins, même si leur Metal frondeur et hâbleur a de quoi séduire quelques thrasheurs en chaleur. Car entre leurs rythmiques échevelées, leurs riffs éprouvés, et leurs vocaux enragés, ces trois anglais pas aussi british qu’ils ne devraient (Max Speed - basse/chant, Marty Jupiter - batterie, Ben "Inverted" Cross - guitare) savent manier la citation dans le texte, et imiter à la perfection quelques cadors d’antan pour s’imposer maintenant. Entre Speed bien barré et Thrash poilu mais soyeux, ce premier EP aux airs joyeux nous ramène donc à l’orée de l’extrême, et se plaît à emprunter aux VENOM, WARFARE, CROSSFIRE, AT WAR quelques recettes, histoire de rendre notre quotidien moins morne. Se sustentant de quelques idées reçues viriles du passé, les trois lascars ne donnent pas dans la finesse et doivent certainement suer un peu des fesses, et ne pas prendre de douche tous les jours, mais entre leur pochette sans velours et leur amour d’un Heavy Metal de toujours, la donne est bonne, et les vingt minutes en leur compagnie passent très vite, même si on reste tenté de se laver les mains une fois la soirée achevée.
Ne vous approchez donc pas de trop près, ces mecs-là giclent, mais savent aussi manier leur instrument…Et les hymnes à la gentille brutalité qu’ils sont capable de torcher nous enivrent de leur allant, à l’image de ce tonitruant « Enforcer », qui après une délicate intro nous explose les naseaux. On pense évidemment à toute la scène allemande de 84/86, mais aussi à quelques homologues belges, et si certains riffs se recyclent d’eux-mêmes avant de finir à la poubelle, ça ne les empêche pas de saluer au passage les DESTRUCTION et leur Speed teuton (« Total Annihilation »). Un peu roublard dans l’esprit, terriblement paillard dans le lit, Max Speed et sa bande nous troussent joyeusement en backstage, nous pénétrant mentalement de leur populisme décibellique intransigeant, mais appliqué sciemment et méthodiquement. Loin de l’orfèvrerie et de la joaillerie, Lock Up Your Daughters se situerait plutôt dans une veine de fête de la bière à l’ancienne, les saucisses bien juteuses et la bière coulant goulue, nous collant une bonne casquette, mais sans gueule de bois. Sans vraiment tergiverser, le trio ondule et sinue parfois, se lovant au creux d’un Heavy aux abois pour mieux mordre au détour d’une embardée Thrash de bon aloi, histoire de nous assurer une écoute sinon épique, tout du moins typique. Solides à leurs postes respectifs, les musiciens assurent pour sortir de leur instrument les sons les moins déviants, réussissant parfois à unir dans un même élan les débuts de LIVING DEATH et VENOM, pour mieux caresser les nostalgiques de la NWOBHM dans le sens de la frange l’instant suivant (« Tyrant Rex », clichesque, mais tubesque).
British but chic ? Pas vraiment, mais pétaradant, exubérant, enthousiasmant, et plutôt marrant, même si leur humour reste au ras des draps qui recouvrent le corps nu d’une pauvre femme lambda. Un simple coup d’œil à leur pochette suffit à appréhender la vilénie de leurs intentions, qu’ils traduisent en musique à la perfection. Et puis avec un hymne à la débauche de la trempe de « (We Are) Unitra »), pas de soucis à se faire, ces mecs-là finiront en Enfer, et nous irons d’ailleurs leur tenir compagnie. Mais une fois sur place, et malgré la fournaise ambiante, je vous garantis une bonne baise d’oreilles, un peu souillées par les éclaboussures, mais détendues après un orgasme de Metal sans boursouflures.
Titres de l’album:
1. Unitrium (The Heaviest of Heavy Metals)
2. Enforcer
3. Violent Storm
4. Total Annihilation
5. Tyrant Rex
6. (We Are) Unitra
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