Huitième album pour l’institution polonaise, qui visiblement n’a nullement envie de ranger sa hache dans la remise. Il faut dire que la foi affichée par Vogg, leader incontournable de la scène est l’une des plus ferventes du circuit Death, et de, depuis le premier album du groupe qui accuse aujourd’hui vingt ans d’âge. Et cinq ans après Anticult et sa charge virulente sous pochette symbolique, DECAPITATED revient remonté comme un gilet jaune affolé par le prix du gasoil. Au menu de ce nouvel album, peaufiné et enrobé dans une production up in time, peu de surprises, toujours cette efficacité chirurgicale presque surhumaine, et ce coulis de riffs tous plus mémorisables les uns que les autres.
Vogg n’a donc rien perdu de son talent et revendique la suprématie de son groupe sur l’ensemble de la new-wave of Death Metal, donnant quelques leçons au passage à des meneurs comme Rogga Johansson, en mélangeant une fois encore puissance étourdissante et fluidité mélodique. Pour fêter ce retour comme il se doit, le groupe a envoyé quelques invitations à des guests de choix, Tatiana Shmayluk des JINJER et bien sûr au compagnon de route Robb Flynn, que Waclaw connait bien pour avoir manié la guitare au sein de MACHINE HEAD ces dernières années.
DECAPITATED étant ce qu’il est depuis longtemps, son leader sait exactement ce que ses fans attendent. Un Death Metal éminemment violent, brutal, mais millimétré, orchestré comme une œuvre majeure, et joué avec les tripes et l’âme. Cancer Culture et son jeu de mot plus ou moins finaud propose donc ce que le groupe a toujours offert, et le chant toujours aussi rauque et vindicatif de Rafał T. Piotrowski met admirablement en relief ces structures évolutives, à la limite d’un Death progressif trop humble pour se laisser aller à des agencements complexes. Mais la technique est là, et « Cancer Culture », hit parmi les tubes met immédiatement la barre à la bonne hauteur : celle de l’excellence, de la légende, et des attentes toujours comblées d’une fanbase choyée.
Rythmique à l’abattage conséquent, à la limite d’une centrale nucléaire en surchauffe, efficacité immédiate, mais aussi gimmicks mémorisables. En passant en revue toutes les caractéristiques de sa carrière, Vogg propose encore une fois un faux best-of de son groupe, et nous offre un paquet de morceaux impressionnant, à l’image de ce terrifiant « No Cure », qui en trois minutes à peine case un maximum d’idées, et même un solo inventif entre deux sons dissonants et une rupture rythmique lourde et inquiétante.
La concision est de mise, et avec ses trente-sept minutes, Cancer Culture a joué la bonne carte, l’impression étant maximale et l’effet pérenne sur l’organisme. Evidemment, un album de DECAPITATED étant ce qu’il est, on ne paraitra pas étonné des choix des polonais qui restent en terrain conquis. Mais le groupe étant le meilleur dans son domaine de Techno-Death groovy comme un Paul Simon passé au Karcher IMMOLATION, ce nouvel album se veut étape sur un long parcours, étape magnifiquement négociée qui nous offre de petites perles come cet étrange « Hello Death », qui rappelle les échanges entre FULL OF DEATH et Nicole Dollanganger. L’astuce d’avoir utilisé le chant clair de Tatiana Shmayluk sur fond d’apocalypse sonore en mode Coppola doté d’un budget confortable est brillante, et transforme « Hello Death » en tube improbable Néo-Death pour jeune génération avide de sensations fortes.
Juxtaposé à ce titre incroyablement inventif, « Iconoclast » sonne très classique, mais pas moins efficace pour autant. Avec cette intro poussée au forceps et cette ambiance lourdement glauque, DECAPITATED s’offre une parenthèse enchantée, et nous écrase d’un mid tempo massif et propulsé par la boite à rythmes humaine James Stewart. Dans le groupe depuis trois ans seulement, James s’offre pour cette première prestation en studio une partition dégoulinant de savoir-faire, et donne le sentiment d’avoir toujours fait partie du groupe. On regrettera évidemment le parti-pris de la production signé Vogg qui compresse la grosse caisse à outrance, mais tout ceci fait partie de l’identité du groupe, et autant l’accepter comme un gimmick inévitable.
Mixé par David Castillo, masterisé par Ted Jensen au Sterling Sound, Cancer Culture est donc une histoire simple de perfection sur la durée. Pas de remplissage pour donner l’illusion de la création intarissable, l’essentiel est dit et joué, et avec brio. On craque pour l’atmosphère poisseuse de « Suicidal Space Programme », on s’agenouille la tête dans les mains pour essuyer l’ouragan « Locked » qui en une minute nous rappelle pourquoi DECAPITATED reste le groupe le plus précieux sur le spectre de l’extrême, et on se dit au-revoir au son de « Last Supper », dernier repas en mode Cène pour remercier les apôtres et leur permettre de rompre le pain tout en s’enivrant de vin au goût de sang.
Urgent, immédiat, intelligent, plusieurs qualificatifs pourraient définit ce huitième tome de la saga DECAPITATED, qui continue de faire tomber les têtes sans pitié. En bourreau Death, le groupe se montre toujours intraitable, et nous gratifie d’une sacrée performance, une fois encore. Classique, mais tellement bon…
Titres de l’album :
01. From The Nothingness With Love
02. Cancer Culture
03. Just A Cigarette
04. No Cure
05. Hello Death (feat. Tatiana Shmayluk of JINJER)
06. Iconoclast (feat. Robb Flynn of MACHINE HEAD)
07. Suicidal Space Programme
08. Locked
09. Hours As Battlegrounds
10. Last Supper
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04