Vous connaissez MADAM X parce que :
Sans vraiment prétendre vous connaître tous, chers lecteurs, je pense pouvoir affirmer que la plupart d’entre vous auront coché les réponses deux, quatre ou cinq. En effet, back in time, les MADAM X étaient donc un groupe pur Heavy Metal de Detroit, constitué des deux sœurs Petrucci (Roxy – batterie et Maxine – guitare), et de deux autres olibrius affublés de coiffures improbables, et faisant de leur mieux pour trouver leur place. On trouve au palmarès de ce quatuor somme toute légèrement oublié dans les arcanes du temps un seul album, celui déjà cité, qui soyons honnête n’avait pas vraiment révolutionné la planète Hard-Rock il y a plus de trente ans. Depuis, chacun a suivi ses propres plans avec plus ou moins de bonheur, et nous étions peu à nous douter qu’ils nous en reviendraient un jour avec une nouvelle offrande sous le manteau. Mais une rencontre fut donc à l’origine de ce comeback des plus incongrus, celle que firent Maxine et Roxy en tombant sur Mark Slaughter, pour un titre hommage à MOTORHEAD dans le cadre de leur VIP Aftershow. Le chanteur de SLAUGHTER les introduisit donc au responsable d’EMP Label Group, Thom Hazaert, qui fut fort heureux d’apprendre que les deux frangines fomentaient un retour sur le devant de la scène via un second LP, que plus personne n’espérait. Je l’avoue, je n’avais que brièvement écouté le premier album de la bande en son temps, et je n’avais pas vraiment craqué sur ce son assez désuet qui se contentait de répéter des recettes Heavy largement éprouvées par des groupes plus inspirés. Je n’espérais donc pas grand-chose de ce Monstrocity qui risquait de répéter les mêmes travers en plus moderne, mais heureusement pour nous, les années passant, les sœurs P ont fini par trouver un angle d’approche un peu plus accrocheur, sinon inédit pour son heure.
Produit par le groupe lui-même, au Metro 37 studios de Rochester Hills, Michigan, et mixé par la pointure Michael Wagener (MEGADETH, METALLICA, SKID ROW, OZZY OSBOURNE) himself, avec un coup de patte de Mark Slaughter, Monstrocity possède le son de ses ambitions, et nous explose à la gueule dès ses premières mesures. Il faut dire que le quatuor renouvelé (Bret Kaiser – chant, Maxine Petrucci – guitare, Chris Doliber – basse et Roxy Petrucci – batterie) a mis le paquet pour nous persuader du bien-fondé de son entêtement, en plaçant d’emblée les pépites Heavy les plus relevées. Le ton s’est durci, et le Thrash est presque farci, dès « Resurrection » qu’un JUDAS PRIEST période Painkiller ou qu’un PRIMAL FEAR n’auraient certainement pas renié. Sifflantes hystériques, riff dynamique, rythmique à propulsion épique, cette entrée en matière pur Power signe du sang un retour des enfers de l’oubli, et son refrain fédérateur et rageur saura convaincre les plus true des plus Metal d’entre vous. Le chant de Bret est salement puissant, modulant, lyrique et envoutant, et Roxy n’a pas oublié comment frapper son kit, laissant de côté ses caresses de toms de l’époque VIXEN. Le single « Monstrocity » et son jeu de mot bien senti enfonce encore un peu plus le clou, à grands coups de percussions vaudou, avant de virer Heavy pas vraiment mou, toujours strié des interventions lacérées de Maxine, qui elle non plus n’a pas perdu son médiator et son talent au fond de son sac à main. C’est brutal, mais mélodique, violent mais sympathique, et on sent bien que le combo avait salement envie de retrouver la lumière après être resté si longtemps cryogénisé dans l’ombre tamisée.
Certes, le propos a changé, mais plus dans la forme que le fond. Celui-ci reste ancré dans une tradition Metal que les titres les plus faibles ou rétro restituent sans complexes. Nous avons donc droit parfois à un travail de réactualisation assez concret, qui fait même penser par instant à des allusions au STRYPER le plus dur en frissons (« Nitrous », dont le mimétisme du chant est assez intéressant…). Mais dans sa version 2017, le concept MADAM X est beaucoup plus captivant, et surtout, dans l’air du temps. En tâtant du riff Néo sans mettre de déo, le quartette se montre bien plus saignant qu’à l’avenant, ce qu’un morceau au groove suintant comme « Freak Parade » démontre sans prendre de gants. Les refrains sont plus travaillés, comme les arrangements et les couches de chant qui se superposent avec flair. Certes, tout n’est pas parfait loin de là, et la madame retombe parfois dans ses travers les plus symptomatiques, en privilégiant des thèmes synthétiques, qui semblent résumer trente ans de Hard-Rock en une ou deux idées (« Die Tryin’ »). Mais nous sommes quand même assez loin de l’époque leather n’silk, et le mauvais goût visuel s’est transformé en inspiration sinon spirituelle, du moins assez efficace pour nous envoyer au ciel. Ou en enfer, comme Roxy se plaît à le dire, elle qui sait très bien de quoi elle parle, et sur quoi elle frappe, tant sa poigne a gagné en puissance tout comme son mouvement de cheville qui maltraite une double grosse caisse qui frétille. Et si les lyrics n’ont pas vraiment gagné en profondeur (« Big Rock Rolls Heavy »), ils accompagnent un Metal assez freaky, qui trépigne et rugit.
Petits clins d’œil pour initiés de la cause qui n’ont rien oublié (« Hello Cleveland », à voir en concert in situ, « Detroit Black », plus convenu, mais au gimmick central charnu), auto promo pour mélodies rebattues mais toujours velues (« Good Stuff », plus léger mais énervé), et ballade sentimentale histoire de pouvoir câliner sa compagne (« Wish You Away »), le panorama est presque exhaustif, et fait se dresser quelques tifs, sans avoir besoin d’abuser de laque. Au passage, le combo en profite pour nous livrer une nouvelle version de son seul hit, « High In High School », qui retrouve une seconde jeunesse et permet de replacer le contexte et les antécédents. Le tout s’écoute donc sans déplaisir, tant MADAM X ne nous a pas pris pour des billes en jouant la carte de la nostalgie débile. Le groupe a soigné son retour en signant un album complet et homogène, qui ne révolutionnera pas plus les mouvances actuelles que son aîné ne l’avait fait il y a tant d’années, mais cette fois-ci, le professionnalisme a parlé, et la sueur à perlé. Vous pourrez maintenant dire que vous les connaissez parce qu’ils ont publié un second LP assez corsé, et plus seulement pour les raisons déjà énoncées dans un avant-propos énuméré.
Titres de l'album:
Haaaa le Rock est tout sauf négociable !! Merci pour cette belle critique.Chazz (2Sisters)
17/01/2025, 22:44
Non putain ça fait chier ! Je m'en fout de revoir Rob derrière le micro de mon groupe préféré d'amour !
17/01/2025, 17:03
J'ai cru comprendre que Zetro se retirait pour problème de santé.J'espère que ça ira pour lui.En tout cas avec Dukes sur scène, ça va envoyer le pâte.
16/01/2025, 18:21
Super nouvelle pour moi, le chant de Zetro m'est difficilement supportable. Celui de Dukes n'a rien d'extraordinaire mais il colle assez bien à la musique et le gars assure sur scène.
16/01/2025, 12:15
Eh beh... Étonné par ce changement de line-up. Vu comment Exo était en forme sur scène ces dernières années avec Souza ! Mais bon, Dukes (re)tiendra la barque sans soucis aussi.
16/01/2025, 10:22
Super. L'album devrait être à la hauteur. Beaucoup de superbes sorties sont à venir ce 1er semestre 2025. P.S. : le site metalnews devrait passer en mode https (internet & connexion sécurisé(e)s) car certains navigateurs le reconnaisent comme(...)
15/01/2025, 12:58
Je viens de tomber dessus, grosse baffe dans la gueule, et c'est français en plus!Un disque à réécouter plusieurs fois car très riche, j'ai hâte de pouvoir les voir en concert en espérant une tournée pour cet album assez incr(...)
14/01/2025, 09:27
Capsf1team + 1.Je dirai même plus : Mettre cela directement sur la bandeau vertical de droite qui propose toutes les chroniques. En gros faire comme pour les news quoi : Nom du groupe, titre de l'album et entre parenthèse style + nationalité.
13/01/2025, 08:36
Oui en effet dans les news on voit bien les étiquettes, mais sur la page chronique on a juste la première ligne de la chro, peut-être que ce serait intéressant de le mettre dans l'en-tête.
13/01/2025, 07:59
Capsf1team : tu voudrais que l'on indique cela où exactement ? Dans l'entête des chroniques ? En début de chronique ?Aujourd'hui le style apparait dans les étiquettes que l'on met aux articles, mais peut-être que ça ne se voit pas d&(...)
12/01/2025, 17:38
Poh poh poh poh... ... ...Tout le monde ici à l'habitude de te remercier pour la somme de taf fournie mortne2001, mais là... Là, on peut dire que tu t'es surpassé.Improbable cette énumération.Et le pire, c'est qu'a(...)
12/01/2025, 14:27
Jus de cadavre, putain mais merci pour la découverte Pneuma Hagion. C'est excellent! Du death qui t'envoie direct brûler en enfer.
11/01/2025, 12:16
Merci pour tout le travail accompli et ce top fort plaisant à lire tous les ans. Moi aussi je vieilli et impossible de suivre le raz de marée des nouvelles sorties quotidiennes... Suggestion peut-être à propos des chroniques, est-ce que l'on ne pourrait pas indique(...)
10/01/2025, 09:12
J'aurais pu citer les Brodequin et Benighted que j'avais bien remarqués en début d'année, aussi, mais il faut choisir... Quant au Falling in Reverse, cette pochette ressemble trop à une vieille photo de J-J Goldman dans les années 80, je ne peux p(...)
09/01/2025, 19:49