Nostalgia pt.1

Hopescure

21/02/2020

M O Music

Voici donc un groupe sympathique recommandé par M&O Music, structure toujours prompte à défendre les valeureux artistes sur la voie de l’excellence et de la reconnaissance. Et dès la lecture de la bio de ces musiciens franco-luxembourgeois, on a envie de les aimer. Car on les sent humbles, investis, et vraiment passionnés par la musique, sans arrière-pensée. Leurs mots sont simples, leur but noble, et leur musique justement aussi riche et complexe que leur attitude n’est claire. Pas d’esbroufe donc ici, bien que le style pratiqué pourrait laisser croire le contraire. Mais tout le Progressif n’est pas élitiste, comme tout le classique ou le Jazz ne sont pas réservés à une élite : il suffit de ressentir et d’apprécier l’art pour s’enthousiasmer d’un premier album au professionnalisme confirmé et à l’inspiration multiple. Comme pour mieux ne pas baliser le terrain, les membres de HOPESCURE préfèrent se réfugier derrière le paravent de la musique de film. Grand bien leur en prend, car leur champ d’action s’en trouve moins restreint, malgré des influences évidentes. Fondé en 2016, le groupe en a gardé sa structure initiale, et s’articule autour d’Andy Abrantes (chant / piano / claviers), Alexandre Klein (batterie), Patrice Diasio (basse) et Kevin Roy (guitares / piano / claviers). Après de nombreux concerts, le quatuor s’est donc attelé à la préparation de son grand soir, en peaufinant un répertoire de grande classe pour se présenter au public sous son meilleur jour. Et ce meilleur jour a donc été défini sur le calendrier grégorien en date du vingt-et-un février de cette belle année 2020, avec la naissance officielle de Nostalgia pt.1. Comme son nom semble l’indiquer, ce premier chapitre est la première partie d’un diptyque, et sans connaître l’ensemble du travail qui sera assemblé prochainement, cette entame est déjà d’un formalisme harmonique remarquable, et d’une netteté incroyable.

HOPESCURE a donc travaillé le fond de sa démarche, et n’hésite pas à utiliser des références pour situer son approche. C’est ainsi qu’outre les B.O, les noms de DREAM THEATER, PORCUPINE TREE, MYRATH et OPETH sont cités, avec pas mal de pertinence d’ailleurs, bien que les franco-luxembourgeois se permettent parfois des pas chassés assez intéressants. Sur ces quatre noms, deux se détachent de lot, ceux de DREAM THEATER et MYRATH, auxquels le spécialiste pourrait ajouter celui de VANDEN PLAS, ou d’ANGRA même parfois, puisque l’art du quatuor est pluriel, et ouvert à toute suggestion. Mais l’art du quatuor est aussi personnel, et les placer sous l’égide de références trop marquées serait d’une injustice crasse. Les musiciens prouvent d’ailleurs sans complexes qu’ils possèdent leur propre univers dès « Liar », qui joue habilement sur plusieurs tableaux. Et le Progressif de se mouvoir aux contours d’une inspiration mouvante, très moderne dans les arrangements, mais intemporelle dans les mélodies. A l’image de sa superbe pochette aux tons verts, Nostalgia pt.1 joue la préciosité en évitant le piège de l’élitisme, et tente de séduire tous les publics sans se vendre de façon éhontée. La mise en place est juste, les nappes de claviers occupent l’espace sans piétiner la guitare qui à ce moment-là est plutôt discrète, tandis que les arrangements contemporains dessinent des panoramas fascinants, spécialement sur les breaks terriblement intelligents. On note assez rapidement les grandes capacités d’un vocaliste qui a du coffre et sait s’en servir, modulant sa voix entre séduction souple et démonstrations de force dans les aigus, tandis que Kevin Roy tire de sa six-cordes des soli rappelant le meilleur Petrucci.

Les boucles harmoniques, délicatement orientales suggèrent les MYRATH, mais sans trop insister ni jouer le folklore, et l’ensemble est d’une équilibre remarquable et d’un dynamisme convaincant, qui n’est pas sans convoquer le spectre des KORDZ. Mais si la délicatesse semble s’imposer en ce début de parcours, la force brute finit par se frayer un chemin aux avant-postes, via « Hate » qui semble émerger de l’époque bénie d’Awake de DREAM THEATER, avec son riff surgonflé et sa redondance. Premier « gros » morceau de ce premier album, ce titre est l’occasion de tisser une large toile, et de placer ses pions sur une surface étendue, et ainsi échapper à une catégorisation trop précise. On est séduit par ces humeurs qui changent, mais qui restent positives, comme un voyage intérieur dans des souvenirs personnels que tout le monde peut partager. La méthode est précise mais libre, les inserts et samples justifiés et pertinents, les breaks arythmiques persuasifs, et l’univers du groupe hypnotique. Même si parfois quelques plans sentent clairement des écoutes répétées des plus grands (le pont à quatre minutes et trente secondes semble décalqué sur l’intro de « The Great Debate » de DT), on sent que les musiciens ont leur propre philosophie, qui s’affinera plus personnellement avec le temps. La cohérence est donc de mise tout au long de l’album, et le parti-pris entre mélodies prononcées et accès de puissance réguliers est plein de flair, avec toujours en exergue des claviers omniprésents, qui rappellent YES, mais aussi la scène Sympho la plus attractive du nouveau siècle. « Love Pt.1 » fait ainsi preuve de beaucoup de tendresse, mais HOPESCURE parvient aussi à surprendre avec des choix moins évidents, et « Transition » de nous éblouir de son métissage Funk, Disco et Prog’ métallique plus traditionnel.  

Toujours à cheval entre formalisme et modernisme, le quatuor propose des pistes intéressantes, et développe son propos lors de longs morceaux, dont « Anger » reste la plus probante des démonstrations. Tout en prônant une utilisation de la technique constante, HOPESCURE parvient à vulgariser le solfège sans le brader, et le rendre ainsi accessible aux moins initiés. Et si les accros reconnaîtront l’importance du parrainage passif de DREAM THEATER, les néophytes sauront tout simplement apprécier un bon groupe de Metal moderne, à l’aise dans son époque, et conscient de ses moyens. Un premier album qui place la barre haute, et qui révèle le visage séduisant d’un combo qui risque de se nicher près de l’élite du Metal progressif européen assez vite.              

                                 

Titres de l’album :

                     01. Liar

                     02. Hate

                     03. Love Pt.1

                     04. Reflection

                     05. Transition

                     06. Pain

                     07. Mislead

                     08. Anger

                     09. Dreaming

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par mortne2001 le 25/06/2020 à 18:22
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