C’était quand la dernière fois qu’on vous a fait le coup d’un jeune groupe de Rock venu nous sauver du marasme ? Les BLACK CROWES ? Les STROKES ? OASIS ? Jack Black ? Non attendez je sais, les GRETA VAN FLEET. Un truc comme ça non ? Généralement, les mioches ont de l’allure, manient le riff comme Molière et/ou Shakespeare le verbe, chopent l’attitude, et hop, les médias s’enflamment et nous revendent le truc comme les nouveaux BEATLES, WHO, STONES, LED ZEP, SABBATH, biffez la ou les mentions inutiles. Moi, la dernière fois que j’y ai cru, c’était avec les STRUTS. Un machin à la QUEEN, un look, un son, de quoi espérer autre chose qu’un bidule manufacturé pour plaire aux masses qui justement, n’aiment pas le Rock à la base. Un peu comme on a bradé nos propres groupes pour se faire accepter par la plèbe, histoire de pouvoir dire une fois en haut des charts, « ah oui, mais nous, on connaissait avant ! ». Les GUNS, BON JOVI, DEF LEPPARD, WHITESNAKE, METALLICA, les RED HOT, et je m’arrête là avant de m’énerver mon MTV de cœur. Bref, le Rock, c’est cyclique, et surtout unique. Pour en jouer du vrai, il ne faut surtout pas se poser la question, et balancer la sauce comme si votre vie en dépendait. La méthode des pionniers, des suiveurs, de la vague British qui dans les années 60 et 70 a à peu près tout défini et réinventé. Satanés anglais, on a beau les railler sur un terrain de foot et les flipper sur un terrain de rugby, ils restent les maîtres incontestés du truc, parce qu’ils l’ont repris à leur sauce. Rien à faire. Et régulièrement, de cette île en îles, surgit un combo crâneur, simple dans les faits, mais efficace dans la forme. Un trio/quatuor/quintet qui a bien écouté Richards, Page, Davies, et aussi les trucs ricains, les LYNYRD, les RAMONES, enfin bref, vous le savez aussi bien que moi. Et depuis quelques temps, les périodiques UK essaient de nous vendre un nouveau rejeton, du Staffordshire qui - excusez du peu - s’est déjà fait inviter sur les tournées de THE CULT, de Phil CAMPBELL et de Glenn HUGHES. Pas mal pour des débutants non ? Sauf que les mecs ont l’assurance des grands, et le son qui tient chaud, et ce, dès le proverbial premier album.
Chapeau.
Dans les faits, les PISTON huilent les pistons, viennent de Cannock, sont cinq (Rob Angelico, Jack Edwards, Luke Allatt, Brad Newlands, Stuart Egan), et ont tout juste publié leur premier longue durée qui joue et jure sur du velours. Du velours parce cossu dans les guitares, mais aussi raide dans les rythmiques, et qui a l’intelligence de ne pas s’éterniser pour bien marquer. Et à peine plus de trente minutes pour un premier jet c’est peu, sauf que ça suffit amplement pour comprendre de quoi il s’agit. De quoi ? De Rock, joué Hard, Classic, Bluesy, enfin toutes les fragrances, et qui rappelle les seventies, les eighties, sans vraiment le vouloir, juste en puisant ce qui s’est fait de mieux dans le genre depuis quarante ans et quelques. En écoutant Piston, on pense à plusieurs papas et fistons, le ZEP pour les riffs qui grattent et caressent, les FACES pour cette façon de ne pas se cacher derrière un paravent de style, les BLACK CROWES pour la traduction dans une autre époque, mais aussi tellement de choses dont les STONES, les GUNS, et toute la légende anglaise contemporaine ou pas. Et croyez-moi sur parole si je vous dis que le truc est à peu près aussi jouissif qu’un groupe unique dégoté dans un bar le samedi soir par hasard. Et pas besoin d’attendre le rappel pour comprendre, puisque « Dynamite » vous donne toutes les clés en deux-minutes et vingt-et-une secondes, un timing Pop à la BEATLES qui tient bien. Riff hyper gluant, chœurs de branleurs, et ambiance bouillante pour une des meilleures entrées en matière depuis des années. Gros son mais qui n’étouffe pas, analogique ce qu’il faut, et l’assurance de passer un moment en excellente compagnie. Bref, du Rock quoi.
Les amateurs vous diront avec un large sourire qu’ils étaient au courant depuis le single « Rainmaker ». Et c’est certain qu’avec un tel cocktail de LED ZEP et de la scène Sleaze californienne des 80’s, il y avait de quoi flamber. Sincèrement, il y avait longtemps que je n’avais pas entendu un truc aussi immédiat et réfléchi à la fois qui se permet de croiser les époques sans les percuter. La voix, un peu rauque mais Rock, les deux guitares qui turbinent en arrière-plan et mixent le FREE, Jimmy et Angus, les chœurs typiquement anglais à la DEF LEP des débuts, c’est impeccable et pourtant méchamment bien trouvé. Du coup, on attend l’arnaque, puisqu’on connaît le principe par cœur. Sauf que justement, il n’y a pas d’arnaque, et que le déroulé continue en jouant les nuances et les digressions, un peu plus FACES et Rock US sur « Go Now » qui n’est pas celui des MOODY BLUES mais qui ramone quand même avec son break sinueux, un poil tendre et romantique lorsque l’acoustique prend le relais juste avant d’exploser dans une gerbe d’électricité (« Carry Us Home »), énergique et up-tempo quand il commence à faire chaud, élastique comme un tube Pop-Rock mais raide comme un balai Punk (« One More Day »), mais qu’elle que soit l’optique, attendez toujours des mecs qu’ils vous lâchent un refrain qu’on retient jusqu’au lendemain. L’astuce ? Facile, faire simple sans être simpliste, piquer à AC/DC de quoi rendre la monnaie à la vague Sub-Pop (« Beyond Repair »), opter pour quelques syncopes et déhanchés (« Blow It Away », rare quand même un groupe de 2019 qui passe sous la barre des trois minutes sans la jouer minimaliste), se contenter d’un binaire qu’on sublime d’une guitare mutine et d’une basse ronde mais assassine (« Let Us Rise » école LOVE/HATE et toute la mode post-Glam des nineties), pour mieux s’offrir une fin de route joyeuse à base de strates vocales sur lit de Funk et de Groove (« Into The Night »).
On peut détester les anglais, surtout depuis quelques temps. Un gouvernement empêtré dans le BREXIT, des tabloïds qui du coup se concentrent sur la maternité et la famille royale, des rugbymen pas toujours élégants mais qui finissent par surclasser, un peu de condescendance aussi dans cette façon de voir la musique moderne comme un truc qu’ils ont inventé. Mais que vous preniez le thé à cinq heures ou le café à treize heures, ils L’ONT inventé bordel, alors inutile de le nier. Et les PISTON continuent de le prouver, s’il en était encore besoin. Pas vraiment. Mais il y a des rappels qui sont quand même importants.
Titres de l’album :
01. Dynamite
02. Rainmaker
03. Go Now
04. Carry Us Home
05. One More Day
06. Beyond Repair
07. Leave If You Dare
08. Blow It Away
09. Let Us Rise
10. Into The Night
La dernière du Madman ! Déjà vu en live debout et il chantait moins bien que la !
07/07/2025, 18:34
@LeMoustre :Effectivement... Point de vue totalement respectable que celui de ne pas vouloir payer un prix de dingue pour mirer un show proche du pathétique.Mais perso, face à des légendes comme celles-ci, je mets mon impartialité de côté et (...)
07/07/2025, 17:42
Ozzy sur sa chaise hé ben.Bon l'âge nous aura tous mais bon quand même c'est pas cool de voir ça.Moi ça m'aurait emmerdé.Autant un Anthrax, un Maiden ont toujours la peche après tant d'années (quitte &a(...)
07/07/2025, 13:18
j'ai eu l'occasion de les voir en première partie de Seum mi Juin. vraiment bien prenant !
07/07/2025, 12:48
Je m'attendais vraiment pas à ce qu'Ozzy tiennent 30 min sur chacun de ses shows...Bon, on peut pas dire que c'était "beau" à voir mais si j'avais eu la chance de gauler une place, j'aurai tout de même été bien con(...)
07/07/2025, 07:36
Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
06/07/2025, 21:25
Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01