Praetor

Praetor

24/02/2023

Autoproduction

Jeune groupe accusant à peine quatre ans d’existence, le collectif luxembourgeois PRAETOR passe aujourd’hui (ou plutôt avant-hier) une étape supplémentaire, trois ans après sa première démo. Mais il faut remonter le temps pour trouver trace de cette sortie, lâchée en février de cette vilaine année, et restée assez discrète malgré une qualité sonore incontestable.   

  

Mais comme il vaut toujours mieux tard que jamais, me voici face à mon clavier pour vous entretenir d’un premier longue-durée frais, aux influences notables et facilement identifiables, qui joue dans la cour des grands tout en assumant son statut d’outsider à peine né. Ces quatre musicien-ne-s (Alex Raising - batterie, Noméie Bourgois - guitare, Sebastien Gouttes - basse et Hugo Nogueira Centeno - guitare/chant) nous offrent donc un bel éventail de leurs possibilités, profondément marquées par la dominance du légendaire Big4, avec en tête de gondole des références à suivre METALLICA et SLAYER, les deux seigneurs, qui se partagent la tutelle de ce premier éponyme, qui cache toutefois un autre jeu.

Celui de la scène nineties, emmenée par PANTERA et CHANNEL ZERO, qui n’aimaient rien tant que distiller leur violence par le tamis de la mélodie, histoire de s’adapter à l’air du temps. Beaucoup d’agressivité donc, mais aussi beaucoup de modulations, pour ne pas se contenter d’un énième Thrash-act anonyme et prévisible. Et si les structures sont simples et les évolutions aisément anticipées, le tout dégage une chaleur au moins égale à une petite canicule du mois de juillet, quelque part entre les trente et quarante degrés.

On remarquera et soulignera la cohésion d’ensemble. Le groupe joue en rangs serrés, propose des intros travaillées, des cheminements logiques mais plaisants, et surtout, des ouvertures sur l’extérieur et la vague Néo-Thrash/Death suédoise des mid nineties.

Cet éponyme méritait donc largement de se voir traité, même plusieurs mois après sa sortie. A cause de ce son très professionnel, merveilleusement équilibré, qui ne lèse ni la basse ni les soli, et qui se veut aussi touffu qu’une tignasse en plein headbanging durant un festival estival. On se prendre d’affection pour cette simplicité de ton et cette recherche permanente du plan choc, sans négliger le B-A.BA de la composition consistant à assurer l’arrière-plan avec des idées classiques, mais toujours efficaces.

Le choix de la concision est aussi le bon, avec un timing total très raisonnable, et des titres qui passent rarement la barre des quatre minutes. L’efficacité était donc de mise, comme le démontre l’entame directe de « No Return », uppercut pleine face qui rappelle la pochette de l’incontournable Vulgar Display of Power, et l’énergie développée par un MOTORHEAD pleine bourre, le tout sous la supervision du METALLICA de ces dix dernières années.

Quelques traces de l’ANTHRAX de John Bush pour faire bonne mesure, mais aussi des accélérations fulgurantes, pour proposer un panel représentatif du Thrash des années 2020. Cette prise de contact, d’une violence incontestable offre donc le visage le plus dur d’une formation somme toute assez pondérée et réfléchie dans ses choix. Et dès « Move On », la facilité pointe le bout de son nez par l’entremise d’un riff très redondant, qui permet à une rythmique décomplexée de se lâcher complètement.

Soulignons d’ailleurs l’excellent travail accompli par la paire Alex Raising/Sebastien Gouttes, qui a brillamment refusé de se cantonner au rôle de marteau-pilon qui la plupart du temps bride l’axe basse/batterie dans le domaine du Thrash. Ici, les graves ronronnent comme à la grande époque du Crossover, la frappe de caisse claire est nette, la grosse caisse rebondissante, et les quatre grosses cordes ne se contentent pas de lier la guitare à la batterie, mais osent jouer des parties individuelles au service du collectif.

Recommandable, ce premier essai est aussi perfectionniste que naïf. Le propre des premières œuvres qui permettent de présenter le travail des jeunes années tout en se tournant vers un avenir mérité. Mélodique mais pas niais pour autant, Praetor est un exercice de style savoureux, presque atemporel, et qui emprunte à Pierre de quoi rendre à Paul. Tous les acteurs mythiques de la génération Thrash boom des années 80 sont là, d’OVERKILL à MEGADETH, de METALLICA à DEATH ANGEL, pour un passage en revue des médailles accrochées aux uniformes.

Et uniforme, Praetor ne l’est pas. Il est varié, aéré, passe de la folie Punk de « Precious Time » à l’attaque au coup de boule de « Screens », et propose des textes qui nous forcent à réfléchir sur notre condition. Bon résultat donc, et les félicitations du jury pour cette folle énergie, qui ne se dément pas pendant cette grosse demi-heure.

Une chronique à la bourre donc, pour un groupe en pleine bourre. Et qui affiche un capital puissance live assez conséquent, et largement de quoi faire fonctionner ses muscles, même en été.

 

 

Titres de l’album:

01. No Return

02. Move On

03. Pitch Black          

04. Mass Extinction

05. Dormant Brain

06. Precious Time      

07. Screens    

08. Enemy     

09. United     

10. Distant Road


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par mortne2001 le 13/07/2023 à 17:36
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