Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, la situation en France n’est pas des plus réjouissantes ou rassurantes. Emeutes, pillages, voitures brulées, forces de police mitraillées, on a même vu un gamin dézinguer une caméra à la kalachnikov, et un autre tomber du toit d’un immeuble détruit par les flammes. Les plaisirs estivaux ne sont donc pas vraiment à l’ordre du jour, et gageons que même l’immanquable Jean-Pierre Pernaut aurait eu du mal à nous entretenir d’une quelconque fête de village ou autre marché local pittoresque.
Oui, c’est le bordel, et certains parlent même de guerre civile. Sans aller jusque-là, reconnaissons que la période n’est guère propice à la flânerie sur les quais, et qu’elle suggère plutôt pas mal de petits matins qui déchantent. Alors, pour faire bonne mesure et me transformer en observateur chafouin de la nature humaine, j’ai décidé de parler d’un disque fulgurant, puissant, méchamment violent qui pourrait servir de bande-son à cette Berezina annoncée.
SPINE vient de Kansas-City, lâche son troisième album, et n’a toujours pas accepté de jouer les prolongations. Douze morceaux pour à peine plus de minutes, c’est un troisième coup de poing en pleine face, un caillassage en règle, et des vitrines qui explosent sous l’impact d’une poubelle en feu.
SPINE, aussi Hardcore soit-il, joue une musique terrassante, sans complaisance, en convergence du Crust, du Powerviolence et autres composantes anarchiques. Le feedback est donc au menu, tout comme les lignes vocales éructées d’une gorge abimée, et le tout à des airs d’hymne absolu d’un soulèvement attendu. Pour faire simple, le bouzin ne prend pas de gants pour vous en coller une, et parvient à réconcilier TOTALITAR et UNSANE, le tout sous le chaperonnage de DEATHBOUND (le plus léger s’entend).
Raices est donc un auto-passage de témoin, et une assertion définitive : SPINE est un haut-parleur branché sur la colère, avec l’espagnol en bandoulière pour rappeler les meilleures révolutions. Antonio Marquez, Alex Tunks, Max Chaney et Dylan Bendetti ne se sont donc pas posé de questions inutiles, et nous parlent de colère, de lumières, d’hiver, d’extermination, de dangers et de traitres, comme un meneur énumèrerait tous ses ennemis pour galvaniser ses troupes.
Tout ceci est donc salement chaotique, bruyant, mais pertinent et plaisant. La batterie sonne comme celle de Lars Ulrich sur St Anger, la guitare lacère avec précision, tandis que le chant vomit sa haine à la face de la bienséance, laissant présager de temps encore plus rudes.
Parfois à la limite du Grind, le quatuor se repose donc sur une production effective et précise, et ne sombre jamais dans le chaos/yaourt, écueil pourtant difficile à franchir. Et comme la plupart du temps, les morceaux ne durent qu’une minute ou moins, la fulgurance de l’ensemble n’en est que renforcée. En gros, vous vous mangez des ramponeaux dans la tronche, mais vous n’avez même pas le temps de répliquer. J’en tiens pour preuve l’implacable « Traitor » (trente-cinq secondes), le cogneur « Exterminate » (trente-neuf secondes), ou l’électrochoc « P.O.C » (quarante-deux secondes) qui sifflent comme des balles trop proches des oreilles.
Du Hardcore joué rapidement, mais qui accepte quelques plans plus posés, histoire de garder un minimum de musicalité. La traduction en décibels de cette situation actuelle, qui n’en a pas terminé avec les exactions et autres profanations de commerces et véhicules privés. On peut choisir de vivre l’histoire en marche et risquer sa vie, ou bien l’observer du dehors, grâce à la colère concentrée d’un quatuor américain, qui sans le savoir, vient de nous peindre un tableau fidèle d’une révolution qui a trouvé son essence dans la violence.
Titres de l'album :
01. Odio
02. Vacio
03. Winter
04. Exterminate
05. Sige La Lucha
06. Traitor
07. Raíces
08. P.O.C.
09. Peligro
10. HTTH
11. Pure
12. Madre Mia
Suicidal Tendencies, Sepultura, Slipknot... la tournante improbable... ça ferait un bon poisson d'avril, mais c'est vrai....
27/04/2024, 14:11
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !
25/04/2024, 10:28
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
24/04/2024, 14:26
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54