Un projet réunissant des membres de PRIMAL FEAR, SINNER et ADAGIO avait tout à la base pour me faire courir le cent mètres en moins de huit secondes, et faire de moi le champion du monde de la discipline. Il faut dire qu’avec un pedigree pareil, et des accointances estampillées Power Metal, l’éruption cutanée me menaçait avant de me frapper de plein fouet, tant je suis réfractaire au style et aux groupes/références susmentionnés. Désolé d’être honnête, mais entre les délires Power de PRIMAL FEAR, le goût prononcé pour le Heavy Metal faisandé de SINNER, et les élucubrations comico-classiques d’ADAGIO, la coupe était pleine, et pas question de Graal ni d’abondance ici, mais plutôt de régurgitation trempant le bout de mes lèvres dans un trop-plein difficile à contenir. Alors, lorsque vent fut lâché de l’union d’Alex Beyrodt (guitare), Mat Sinner (basse) et Francesco Jovino (batterie), alors en compagnie de David Readman (chant), on ne peut pas vraiment dire que le drapeau de mon enthousiasme flotta au-dessus d’un ciel sans nuages. Pourtant, et c’est là qu’on se rend compte que les préjugés stupides ont la vie dure, le résultat dépassa les maigres espérances que je n’avais pas placées dans le projet…Il faut dire que je ne lui en avais accordé aucune, malgré le talent individuel technique des musiciens impliqués…Dès lors, je rengainais mes sarcasmes et mon ironie de surface, pour reconnaitre l’énorme talent d’Alex, le principal songwriter du projet VOODOO CIRCLE, qui en trois albums me prouva que lorsqu’on fait preuve d’un minimum de tolérance et d’ouverture, on est à même de reconnaître la performance d’un musicien hors du commun…De musiciens serait-je tenté de dire, puisqu’après le départ de David (PINK CREAM 69 et ADAGIO), le « nouveau » venu Herbie Langhans (SINBREED, BEYOND THE BRIDGE et SEVENTH AVENUE) démontre lui aussi que sorti de son contexte, sa voix prend toute son ampleur, et s’accorde à merveille des compositions ciselées par le maître lui-même. Et par extension, en toute objectivité, ce nouvel LP de l’hydre à quatre têtes pourrait bien être le meilleur de sa déjà riche carrière…
On savait déjà qu’Alex était fasciné par le Hard-Rock des 70’s, celui lyrique et flamboyant des LED ZEPPELIN, DEEP PURPLE et WHITESNAKE, on connaît désormais sa passion pour celui plus chatoyant et festif des 80’s, dont ce Raised on Rock est souvent truffé jusqu’à la moelle. Soyons d’accord et mettons les choses au point, la discographie des allemands est purement et simplement exempte de faux-pas, et même le plus hypocrite des détracteurs reconnaîtra que chaque disque avait son empreinte, qu’il déteste le style autant que moi le True Metal. Mais ces mêmes détracteurs seront bien obligés de plier le genou face à la passion dégagée par ces treize nouvelles compositions, qu’on croirait interprétées par de jeunes loups aux dents acérées, et non par des vieux briscards qui n’ont plus rien à prouver. Et sans tomber dans l’exagération ou l’emphase, Raised on Rock est selon moi la meilleure raison actuelle de continuer à penser qu’un Hard-Rock simple et léché peut encore être l’exutoire idéal à toute frustration métallique un peu trop persistante. Car après une grosse poignée d’écoutes attentives et fascinées, je ne suis toujours pas parvenu à trouver le moindre point faible à cet album qui ne semble assemblé que de points forts. Et ça, après tant d’années de carrière, c’est un signal qui l’est tout autant et qui ne trompe pas. Et doté d’un mixage et d’un mastering soignés par le maestro Jacob Hansen (VOLBEAT, U.D.O), Raised on Rock a en effet été élevé au Rock, et au Hard-Rock, le vrai, celui que transcendaient les Blackmore, Gillan, Page, Plant et Coverdale il y a de cela quelques années…
Et l’allusion à WHITESNAKE n’est pas innocente…A cause du jeu de guitare de Beyrodt, bien sûr, dont les arabesques classiques évoquent à merveille John Sykes (qui avait beaucoup écouté Blackmore lui aussi, comme ce cher Yngwie…), et qui éloignent d’ailleurs le projet du côté Blues où il semblait prêt à tomber sur les albums précédents. Mais aussi à cause de certaines compositions, qui n’auraient vraiment pas dépareillé sur les albums du SNAKE les plus célébrés par le public (Slide It In évidemment, mais surtout Whitesnake), comme en témoigne le démarquage complètement assumé de « Is This Love » qu’est l’imparable et sincère « Where Is the World We Love »…Ne cherchez pas, tout est là, de la production au phrasé d’Alex, en passant par les chœurs que Mutt Lange aurait pu soigner de son doigté, jusqu’à la voix si symptomatique d’Herbie Langhans, le sauveur selon Beyrodt, qui lui a justement permis de donner à sa musique la nouvelle impulsion qu’il souhaitait…On note donc un léger glissement des 70’s vers les 80’s, comme je le précisais en préambule, et il n’est alors pas vraiment surprenant de retrouver en ouverture de ce bijou une perle comme « Running Away From Love », que BON JOVI aurait pu produire il y a une trentaine d’années, en essayant de reprendre à son compte le « Bad Boys » de Coverdale…Même riff d’acier, même up tempo chaloupé, même sensualité d’acier, pour un résultat qui explose tous les doutes persistants d’un refrain insistant. On notera pour la bonne bouche quelques accents de clavier typiques du Lord le plus enjoué, ainsi que quelques arrangements bien troussés qui nous contaminent en un peu moins de quatre minutes…Avec une entame pareille, les VOODOO CIRCLE savaient parfaitement ce qu’ils faisaient, et si « Higher Love » s’amuse beaucoup de sa talk-box qui a donné bien des nuits blanches à Alex (qui cherchait désespérément le petit plus pour habiller ce morceau), il n’en reste pas moins une transition parfaite vers l’exubérance d’une décade qui avait placé le groove sur un piédestal. On retrouve le flair d’un GREAT WHITE, mais aussi le balancement d’un VOODOO X, avant que « Walk On The Line » ne nous prenne en traitre de son feeling bluesy…Simple réminiscence ou aveu d’impuissance face à un amour immense ? Les deux, puisque celui qui aime le Rock aime forcément le Blues, surtout lorsqu’il est joué aussi dégoulinant de stupre que la bouche d’un Coverdale en pleine séance d’hypnose tantrique…
Mais le pire, avec un triptyque pareil, c’est qu’on pense forcément que la tension va retomber en entraînant avec elle la qualité…Et là encore, rien ne saurait être plus faux, puisque « You Promised Me Heaven » déboule avec son intronitruante, mixant CINDERELLA à COVERDALE/PAGE, précédant de peu l’AOR plus ou moins avoué de « Just Take My Heart ». Ceci combiné à la ballade déjà mentionnée nous offre une première moitié d’album parfaitement parfaite, d’autant plus que l’épidermique « Ultimate Sin » enfonce le clou en affirmant une fois encore son allégeance au roi David. Et si « Chase Me Away » nous refait le coup du coup du samedi soir qu’on finit à la lumière des étoiles, « Unknown Stranger » déboule à cent à l’heure comme un taxi appelé à l’arrache pour terminer la nuit dans un lit aux draps de satin. On pense évidemment au « Highway Star » de PURPLE, et à ce Hard Rock de la décade des masters of Rock, racé, tranchant et policé, qui nous débarrassait les cheveux de pellicules trop encombrantes sous la lune. Mais il est tellement difficile de ne pas poursuivre l’analyse jusqu’à la fin de l’album, puisque l’attention est gardée intacte jusqu’à son terme, malgré un timing méchamment étiré vers l’heure d’écoute…Disons simplement que les derniers instants dissimulent quelques surprises, comme les sextolets enflammés de « Time For The Innocent », peut-être le titre le plus faible de l’ensemble pourtant, et une révélation finale, aussi synthétique que martiale, « There’s More To See » qui de son titre et de son instrumental bondissant avoue une lecture de l’œuvre à prendre à plusieurs niveaux…Oui, il y a toujours plus à voir que ce que l’on a sous le bout du nez, et ce Raised on Rock en est la preuve par A+B…Alors qu’on pensait connaître les VOODOO CIRCLE sur le lobe des oreilles, ils parviennent encore à nous surprendre, en sonnant plus frais et engagés que jamais…De là à partir dans l’hagiographie et terminer cette chronique par une assertion risquée, il n’y a qu’un pas, que je franchis sans le regretter.
Le meilleur album de Hard-Rock de cette pourtant naissante année, et je prends les paris. Mais même si j’y laisse ma chemise, j’aurais gagné une heure de bonheur. Ce qui, au prix de l’espoir, n’est pas cher payé.
Titres de l'album:
Pink Floy et Black Sabbath sont sans doutes les groupes les plus surestimés de tout les temps.
16/07/2025, 08:53
Si tu veux des vieux trucs qui tiennent le coup tu as Joy Division Pornography de The Cure, ou le premier Christian Death. Il y a bien plus intéressant.
16/07/2025, 08:51
Mais quel troll ? au mieux je vous fait chier et j'en rajoute parce que ça me fait marrer, mais je pense tout ce que je poste. J'en ai jamais eu rien à foutre de Iron Maiden que j'ai toujours trouvé médiocre, de même que Black Sabbath dont la quali(...)
16/07/2025, 08:43
@DPD : Tu passes beaucoup trop de temps à justifier tes trolls, mon jouvenceau.
16/07/2025, 07:47
Sinon oui j'apprécie déjà pour les news ou ils sont généralement au taquet, pour les chronique j'ai parfois des goûts différents mais ils font le boulot. Je suis pas là pour sucer mais je suis venu parce qu'il manquait un manqu(...)
15/07/2025, 22:07
Bouhou le monsieur a dit du mal d'un groupe que j'aime il doit être pédé (j'ai du mal à faire le lien mais ok).
15/07/2025, 20:24
@dpd : non, t'es là car c'est le dernier webzine où tu peux commenter et troller sans inscription avec une modération proche du néant. Partout ailleurs, tu te serais fait dégager et tu n'aurais plu qu'à tirer des pipes dans un bois que(...)
15/07/2025, 20:18
Si tu veux du troll tu as un post qui parle de Liturgy (que je n'écoute pas), et de la personnes transgenre derrière le projet en inventant une fantaisie sexuelle bizarre dans laquelle je serais impliqué. ça c'est du troll. Pas ce que je poste.
15/07/2025, 20:04
Pleurs pas tout ira bien, ils s'en remettront. J'ai des critiques, certaines virulentes envers la scène (enfin ce qu'il en reste), et un côté provoc assumé (ceci dit je ne mens pas, je pense vraiment ce que je dit), et je pense que ce soit une mauvaise ch(...)
15/07/2025, 19:59
Quand je vois la quantité et la qualité du travail qui est abattu par ceux qui tiennent ce site comparées à certains commentaires qui s'apparentent au fond de cuve d'une vieille fosse à merde... ça me rappelle que certains webzines / sites sont (...)
15/07/2025, 19:42
Je sais qu'il faut se reconvertir à un certain âge de nos jours, le marché du travail est mouvant et tout sauf garantit dans certaines professions, ceci les animateurs club med sont décidément mal formés de nos jours. Je vais leur en toucher un mot.
14/07/2025, 19:53
@DPD : fais gaffe, avec ton jeune âge, tu pourrais être une cible de choix pour un pédophile de LFI. Remarque, ça te ne choquerait pas beaucoup, vu que tu dois être du genre à sucer en fond de gorge le travelo de Liturgy.
14/07/2025, 19:38
Vous croyez que je suis pas foutu de me taper quelques pubs de cul pour changer d'IP temporairement ? lol.
14/07/2025, 18:32
C'était la blague, genre c'est pas évident avec l'IP en dessous. Il faut tout vous expliquer, lentement si possible.
14/07/2025, 17:53