Si le Black Metal est le genre musical le plus propice aux aventures en solitaire, le Hard-Rock mélodique réserve aussi quelques surprises à ce niveau, autorisant des musiciens autodisciplinés et omnipotents à sortir des albums comme un groupe pourrait le faire. Dernière découverte en date, TERJE, projet solo du célèbre Terje Eide, chanteur, guitariste, compositeur et producteur, dont le concept ON THE RISE est le plus connu à ce jour. Actif depuis les années 80 sur la scène norvégienne, Terje est le type même d’artiste attachant, passionné et incroyablement doué, capable de transcender des mélodies sucrées par une puissance de feu non négligeable.
Lancé en solo après quarante ans de carrière, TERJE montre un visage plus que séduisant, quelque part entre AOR musclé et Hard-Rock non muselé. On reconnaît là la patte du froid d’un pays qui depuis longtemps s’est affirmé sur la scène Heavy mélodique, mais aussi le talent incroyable d’un homme qui seul, peut accomplir autant de miracles qu’un line-up complet. Et une fois encore, le norvégien n’a eu besoin de personne pour élaborer une œuvre dense, attachante, dansante et accrocheuse. A la manière d’un HAYWIRE densifiant sa distorsion pour s’éloigner d’une Pop-Rock un peu trop soft, Terje a sorti les dents, aiguisé les riffs, poli sa production, pour que ce premier numéro sous son propre nom fasse honneur à sa légende.
Légende modeste, mais légende quand même. Entre SURVIVOR, PALACE, H.E.A.T, ECLIPSE et AOR, Recalibrate calibre à nouveau cette musique que les charts aimaient tant dans les années 80, tout en optant pour une approche d’emballage moderne, quelque part entre le meilleur de la scène suédoise, et le mythe californien des années 80.
Le résultat ?
Un album immaculé, incroyablement net et précis, aussi musclé que romantique, et évitant tous les poncifs inhérents à un style qui sombre souvent dans la niaiserie harmonique. Truffé de chœurs simples, blindé de percussions énergiques, Recalibrate est une petite merveille glacée, servie fraîche, et qui rend accro plus rapidement qu’une dose de crack. Sans les effets secondaires évidemment, quoi que la dépendance vous guette en cas d’écoutes trop répétées.
On pense entre deux rêveries à 220 VOLT, JOURNEY, PRETTY MAIDS, mais on s’accroche à cette déclaration d’amour comme une amoureuse esseulée à son oreiller, tant les morceaux sont d’une qualité incroyable, et à même de rivaliser avec les classiques et autres incunables du genre.
Interprète de luxe et compositeur de premier plan, Terje Eide a pris son temps pour battre sous son propre pavillon, et nous gâte de chansons qui tiendront le test du temps, comme ont pu le faire certains tubes de BOSTON, HONEYMOON SUITE, BRIGHTON ROCK ou certains héros de l’écurie Frontiers. D’ailleurs, ce disque mériterait amplement d’être signé sur l’un des labels référentiels, entre AOR Heaven, Melodic Rock Records ou Escape Music.
Mais faisons fi de cette petite injustice pour nous concentrer sur un répertoire fabuleux, qui en dix morceaux courts nous dispense une leçon de Hard-Rock bouillonnant et créatif, et qui atteint son apogée sur le miraculeux « To Be Continued », proto-Hard progressif à la ASIA des eighties, avec en sus une guitare agressive et des syncopes nerveuses.
L’homme est très doué, inutile de tourner autour du pot. Mais il a surtout un flair incroyable pour utiliser les mélodies les plus classiques dans un contexte explosif, tout en acceptant la souplesse de concessions Pop-Rock de temps à autres. Ainsi, « Light Of A New Day », peaufiné, romantique et lacrymal nous ramène à nos premières amours, lorsqu’on tendait maladroitement les lèvres pour embrasser un amour de lycée. Entre émotion et virilité, TERJE revisite les canons de l’AOR le plus adulte, et nous soigne aux petits oignons, entre Hard-Rock de L.A (« All I’ve Got »), et synthétique menaçant et grondant (« On Fire »).
L’artiste le précise lui-même, « Play It Loud ». Avec une telle injonction, inutile de craindre un quelconque atermoiement romantique lénifiant, et le tracklisting ne cède que très rarement à la nostalgie mièvre.
Très enlevé, Recalibrate fulmine comme un taureau dans l’arène, mais séduit comme un playboy glissé dans un bal des débutantes. Loin d’être un débutant, Terje Eide se poserait plutôt comme le DJ en boss final d’un jeu qui n’a que des gagnants, passant sur ses platines le meilleur de la west-coast renforcé d’une énergie typiquement norvégienne.
Savouré, écouté en long, large et travers, Recalibrate ne souffre d’aucune baisse de régime, et se paie le luxe d’une diversité incroyable. Chaque titre possède son âme propre, sans pour autant trahir une cohésion indispensable. Alors, on navigue entre les courants, on se prend par la main, on se lance des œillades comme à la parade d’un flirt d’été, et on craque sans arrière-pensée pour ce Hard mélodique de premier choix.
Peut-être le disque le plus parfait de l’année, et en tout cas, un sérieux chalenger pour les tops de fin d’année. Ce qui ne serait qu’amplement mérité d’ailleurs.
Titres de l’album:
01. Why Don’t We
02. Play It Loud
03. On Fire
04. Recalibrate
05. Rollin’
06. To Be Continued
07. Light Of A New Day
08. All I’ve Got
09. Pathways
10. Rock Your World
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
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26/04/2024, 13:35
Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !
25/04/2024, 10:28
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
24/04/2024, 14:26
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54
Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.
19/04/2024, 15:20