Le coup du duo homme/femme dans le Rock, on nous le fait depuis des années déjà. Qu’on le prenne par un bout (THE CARPENTERS), ou l’autre (THE WHITE STRIPES), le résultat est le même. Un musicien, une musicienne, deux amis, deux amants, frère et sœur, le problème ne se pose pas en termes de combinaison, mais bien d’osmose. Parce qu’à deux, on peut faire la même chose qu’à quatre, si on met la basse de côté, ou la batterie, et qu’on se concentre sur l’essentiel. Ou alors, on garde le duo pour la façade, et on engage un backing band pour sonner plus épais en arrière-plan. Bref, le plus important étant de créer une alchimie, comme les FIRE SAGA et leur « Volcano Man », et en ce sens, les petits nouveaux de THE NOVA HAWKS ne font pas semblant de s’entendre artistiquement comme larrons en foire. THE NOVA HAWKS, c’est en premier lieu la nouvelle signature de Frontiers qui avec ce coup s’éloigne de sa zone de confort. Le label italien, plus volontiers préoccupé par le Hard Mélodique, le Hard tout court, le Power Metal et toute forme de Metal raisonnable a donc fait le pari de proposer à ses acheteurs potentiels une formule différente. Plus roots, plus Rock, moins centrée sur les amplis et la facilité de mise en scène. Et je dois reconnaître que lorsqu’on chronique six ou sept produits estampillés Frontiers à la suite, un album comme Redemption fait un bien fou.
Mais alors, quelle rédemption ? Celle qui prouve l’humilité de la jeune génération mise en face de sa passion pour le Rock des origines ? Le fait de jouer une musique que l’on entend depuis les années 70 en tentant de la faire sonner plus actuelle ? Seuls Heather Leoni et Rex Whitehall ont la réponse, eux qui ont justement parcouru le monde pour nous offrir ce carnet de bord musical composé de dix vignettes rassemblées avec amour.
D’un côté, une chanteuse à la voix profonde, aussi Rock que Soul, avec des inflexions incroyables et des respirations hypnotiques. De l’autre, un guitariste malin, qui tire de son instrument des sons sinueux, glissant, et qui de sa voix de baryton équilibre la sensibilité et la sensualité de sa partenaire. La complémentarité des deux artistes est palpable sur ce premier album, qui a été écrit et composé entre Londres, New-York, les Midlands et Los Angeles. Sacré trip donc que se sont offerts les deux partenaires pour obliger les styles à entrer dans leur moule, et les genres à adopter leur vision somme toute assez puriste, entre Blues électrique et Rock dépouillé de tout gimmick. Ici, on n’a rien à vendre de vraiment radiophonique, on ne s’accroche pas à un courant porteur, et on tente juste de réconcilier la simplicité de la musique à sa richesse d’interprétation. Et dès « Voodoo », on se sent en terrain connu, un peu paumé à la Nouvelle-Orléans, cherchant un bar proposant de quoi boire et danser, et ces percussions tribales nous font rêver d’un peu d’exotisme du sud, avec ce riff simplissime, mais terriblement efficace. En quelques secondes, THE NOVA HAWKS balaie l’esbroufe et les effets de manche, prône une honnêteté de profondeur, et on est immédiatement subjugué par la voix incroyable d’Heather Leoni. On sent la chanteuse capable de nous jeter un sort diabolique, pour nous entraîner dans son fantasme artistique, et nous noyer dans les marais de son imagination. La sensation est agréable, un peu enivrante, comme un néophyte découvrant les bayous ou la musique de Dr John et de Screaming Lord Sutch pour la première fois.
Avant que vous n’alliez plus en avant, je dois vous avertir que ce premier album n’est pas du Hard Rock, même s’il en utilise certains des codes. La slide de « Redemption » peut rappeler les LYNYRD, la voix grave de Rex aussi, mais dès l’entrée en lice des lignes serpentines de Leoni, la donne change, et le Rock s’impose. On retrouve d’ailleurs des influences assez marquantes ici, qui pourraient vous plaire, celles de Nick CAVE et Siouxsie SIOUX sur « Dusty Heart », sorte de BO d’un film de Tarantino, ou celle plus directe des STRIPES via « Witxh ». Mais n’allez surtout pas croire que Redemption est un album sous influences, même s’il en assume certaines. Le duo a assez de réserves pour en éviter les pièges, et si la Soul de « Technicolor » vous rappelle quelque chose de son piano gospel, si la complémentarité des voix nous aiguille encore une fois sur quelques pistes historiques dont Ike et Tina, ou Stevie et Lindsey, c’est tout simplement parce que chaque titre à son cachet et utilise son environnement culturel et naturel pour sonner authentique.
La variété est donc de mise, selon que l’ambiance de New-York ou de Londres prédomine, et le duo se permet parfois des choses plus légères et sautillantes comme ce « Pills » qui vous évite d’en prendre pour être heureux, ou ce « Greed Or Glory » bluesy comme un concert du vendredi dans un bar de Baton-Rouge.
Certains spécialistes auto-proclamés parleront sans doute d’une version assez maligne des classiques des seventies, une version plus calibrée et adaptée au marché actuel qui semble ne jamais se repaître d’assez de vintage assaisonné. Mais en dégustant la distorsion rêche et le chant gorgé de Soul de « Locked Inside », j’ai beau réfléchir, je ne parviens pas à penser aux BLUES PILLS ou aux GRETA VAN FLEET, mais bien aux ALLMAN BROTHERS, peut-être même à Carole KING qui croiserait le chemin de Rick Medlocke, ou à une Tori AMOS perdue dans le sud des Etats-Unis à la recherche d’une réponse. Laquelle ? Le secret de la salsa, ce secret qu’on ne se refile qu’entre initiés prêts à vendre leur âme pour jouer le Rock tel qu’il devrait toujours être joué.
THE NOVA HAWKS n’invente absolument rien mais ne prétend pas le contraire. Les chansons offertes par le duo sont autant de cadeaux sincères dans une époque surfaite qui célèbre Noël comme s’il était prévu tous les jours. Redemption est donc bien une exception dans la production actuelle, et une énigme de taille dans le catalogue Frontiers. Mais une énigme qu’on ne cherche pas à résoudre, et qu’on accepte comme le cadeau qu’elle est, même si le 15 février ne célèbre pas la nativité.
Titres de l’album:
01. Voodoo
02. Redemption
03. Dusty Heart
04. Witxh
05. Technicolor
06. Pills
07. Run Wild
08. Locked Inside
09. Greed Or Glory
10. Love Games (Tuesday's Blues)
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