La phobie des riffs ? Allons vous n’êtes pas sérieux…
Le riff étant la figure reine par excellence dans le domaine du Metal, vous voudriez nous faire croire qu’on peut en être effrayé au pont de sombrer dans la Brit-Pop ou le Ska ? Que nenni puisque nous en sommes bercés depuis notre prime jeunesse et qu’il n’y a rien de plus rassurant qu’un lick méchamment saccadé ou qu’un plan salement syncopé. Et d’ailleurs, en termes de riffs, les grecs de RIFFOBIA en connaissent un rayon, eux qui en presque vingt ans nous en ont pondu un sacré paquet. Mais d’ailleurs, où étaient-ils passés depuis tout ce temps ?
RIFFOBIA, c’est une carrière erratique, mais qu’on pensait sur orbite depuis la parution en 2013 d’un Laws of Devastation lapidaire et classique dans l’hommage. Nous avions découvert à l’époque un combo certes formel, respectueux des traditions mais méchamment efficace et assez symptomatique des éclats nerveux de la scène grecque des années 2010. Trois ans plus tard, c’est un quatuor plus serein et sur de lui qui avait lâché un puissant Death From Above, stabilisant un parcours qui avait pris son temps à démarrer.
Et alors qu’on pensait les rouages bien huilés et la machine rodée…silence radio. Les caméras des stations-service n’affichaient rien de suspect, aucune trace de nos compères, certainement mis au vert ou perdus dans la nature. Les années passèrent sans qu’aucune piste ne soit négligée, mais nul n’était capable de dire où se cachaient nos grecs préférés…jusqu’à ce comeback totalement inopiné en début d’année.
RIFFOBIA, sept ans après sa disparition revenait enfin, les bras chargés de morceaux, et la confiance dans la peau. En effet, après deux albums percutants, le quatuor (Achilleas Theoktistou - basse, Dimitris Makris - batterie, Dimitris Kontogiannis - guitare et Chris Ntelis - chant) osait enfin se reposer sur son propre nom en offrant un troisième album éponyme, chargé de négocier ce virage si dangereux pour une carrière. Aucune erreur n’étant permise à ce stade des opérations, Riffobia se devait de frapper fort et de marquer les esprits…ce qu’il fait de son entame à son terme.
Certes, la nostalgie est toujours aussi présente, peut-être même plus, et les influences de DESTRUCTION et EXODUS tellement palpables qu’on se croirait en road-trip entre Berlin et la Californie. Et lorsque « God of Hate » se présente en mode Thrash fatal, tout le monde retient son souffle avant de laisser partir ses cheveux en hélicoptère possédé par l’esprit de Paul Baloff.
Aussi classique qu’il n’en a l’air, aussi furieux que sa pochette ne l’indique, Riffobia est une sorte de présentoir à riffs qu’on offre à la vue des chalands sur le marché du Metal le moins dilué. Metal de bout en bout, hargneux comme une crise de folie des HOBBS’ ANGEL OF DEATH, teigneux comme un WARFECT qui montre les dents à l’entrée de la salle de répète, ce troisième album est donc celui de la non-maturité, mais aussi celui de l’hommage poussé aux générations antérieures qui ont pavé la voie royale aux suiveurs les plus appliqués.
Si la Bay-Area est toujours reine en Grèce, elle ne refuse pas de s’accommoder pour autant d‘un air plus torride et plus européen. Et même le Big4 s’impose dans les grandes largeurs, RIFFOBIA ne refuse pas l’apport extérieur d’une puissance décuplée et d’une technique affirmée, célébrant le rapprochement entre Gary Holt et Mille Petrozza, sans jamais franchir les limites du bon goût ou basculer de l’autre côté de la frontière qui sépare Los Angeles de Berlin.
Avec ses dix entrées, Riffobia se pose là, et en impose. Les biceps sont saillants, les traits creusés, mais les abdos galbés. On réalise alors après quelques attaques éclair que le quatuor est plus finaud qu’il n’en a l’air, et qu’il est tout à fait capable de fouler un sol plus lourd, à condition d’alléger le pas de quelques idées fluides. On se laisse alors aller à un accès de confiance méritée, et à l’occasion de « Welcome to Hell », on fond pour ces chœurs investis et cette atmosphère de folie, entre politesse de vitesse et enchainements prestes.
Carton plein donc, en considérant évidemment que ce troisième album n’est qu’une addition de plus au dictionnaire vintage qui commence à avoir plus de pages que le bottin de Californie. Mais ne boudons pas notre plaisir, l’exercice étant agréable à défaut d’être ambitieux, et la cohérence affichée par les quatre musiciens est suffisamment joyeuse pour que nous laissions nos scrupules au placard.
On aurait peut être aimé plus de variété, ou plus d’intensité, mais en l’état, Riffobia est solide, constant, enthousiasmant et euphorisant. Pas de quoi sombrer dans la phobie des riffs en tout cas, et même l’inverse. Car avec la nouvelle collection grecque, l’exercice de saccade Thrash reprend du poil de la bête et nous fait bien tourner la tête.
Titres de l’album:
01. The Divine Infinity
02. God of Hate
03. Herald of Pain
04. Merciless
05. Prisoner
06. Consume - Obey
07. Murder
08. Welcome to Hell
09. No Turning Back
10. Soul Collector
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