Max Cavalera, pour les vieux fans de Metal, c'est un peu l'oncle bourré qui vous tient la jambe aux mariages. Le mec hirsute à l'hygiène dentaire plus que douteuse, qui une fois dix ou quinze verres dans le nez vous raconte ses souvenirs de jeunesse et à quel point c'était « moins facile en son temps ». Celui qu'on évite passée une certaine heure pour ne pas avoir droit à des digressions stériles et alcoolisées sur la société d'aujourd'hui, et les fréquentes allusions à l'esprit tribal d'hier, celui-là même qu'il croyait avoir instauré dans sa propre famille et qui lui a pourtant coûté son boulot régulier. Il n'est d'aucun mystère que SOULFLY, à l'instar de MEGADETH est né d'une gigantesque frustration, mais aussi d'un esprit de revanche. Une revanche à prendre contre ses anciens frères d'armes pour leur faire comprendre que l'âme de toute l'affaire est partie avec ses valises, le bébé et l'eau du bain. Et sans vouloir retomber dans la nostalgie carriériste, autant dire que le père Cavalera s'est depuis bien rattrapé, même si l'on a parfois senti qu'une réunion de SEPULTURA avec le line-up d'origine (oui, même avec Paulo, on n'est pas chez les INSUS non plus) serait le plus beau cadeau que le destin pourrait lui réserver. Mais en attendant cet hypothétique jour qui ne viendra sans doute jamais, il faut bien se contenter du parcours annexe du bonhomme qui n'a d'ailleurs plus rien d'annexe depuis fort longtemps. Alors, SOULFLY. Ce groupe catalogué « Adidas Metal » avec mépris depuis ses débuts par la frange la plus extrême, souvent avec raison eut égard au caractère hautement dispensable de certaines de ses réalisations, tenant plus du gag de fin de banquet faussement thug pour impressionner les convives. Sauf que depuis quelques années, notre ami Max a réussi à se hisser à la hauteur de sa légende, que ce soit en ce nom propre ou sous celui de la fratrie CAVALERA CONSPIRACY. Une sorte de retour aux sources, celui-là même bafouillé par tonton Max pendant un mariage qui nous garantissait un nouvel album au moins aussi intense que Beneath The Remains ou Reign in Blood. Certes, nous attendons toujours la performance promise, mais depuis Dark Days, le groupe sans cesse renouvelé nous a pondu des opus sinon majeurs, du moins remplis d'honneur, dont le dernier en date, cet Archangel qui avait secoué les rédactions comme le cocotier d'un Metal radical que Max semblait toujours capable de faire trembler...
Depuis 2015, Max n'a évidemment pas chômé, mais revient plus remonté que Dave Mustaine vers James Hetfield en 1984, et nous offre avec Ritual le onzième LP de la carrière de SOULFLY, et osons le dire, l'un des meilleurs de sa vie. Si les webzines déjà sur le coup ont taxé cette nouvelle réalisation de best-of déguisé de la carrière du Père Noël dreadlocké, il paraît difficile de les contredire tant cet album exsude la violence par tous les pores et fait référence à toutes les étapes franchies par le projet, aujourd'hui plus ou moins stable autour d'une formation hautement compétitive. Outre le fiston Zion toujours planqué derrière le kit, Marc Rizzo s'occupe toujours de la guitare, et Mike Leon de la basse. Et visiblement, les quatre prennent plaisir à jouer ensemble ces compositions qui revisitent l'histoire d'un des acteurs les plus importants de la scène extrême internationale, puisque Ritual, sous son nom de baptême en forme de rituel sacré, se permet des emprunts et des références fameuses pour parvenir à ses fins et prouver que le groupe est toujours une force de frappe conséquente à prendre sérieusement en compte. On n'avait pas connu le groupe aussi remonté depuis longtemps, et les fréquentes escapades en solitaire de Max semblent lui avoir profité, lui qui réussit pour la première fois depuis longtemps à nous surprendre et à forcer le respect, en nous livrant la copie la plus impeccable de sa carrière post-SEPULTURA. Et c'est justement parce qu'il se souvient de ce qu'il écoutait durant sa période de conquête du monde que le brésilien retrouve ses impulsions colériques originelles, spécialement lorsque l'ambiance se durcit au-delà du raisonnable et que ses riffs puisent dans ses propres coffres sur le terrassant « Demonized », qu'on aurait pu trouver sur une forme larvée d'Arise ou sur une ébauche grossière de Beneath The Remains. S'autorisant comme d'habitude des featurings fameux, le tempétueux leader accueille donc à la maison des invités de classe comme Randy Blythe de LAMB OF GOD et Ross Dolan d'IMMOLATION, venus pousser la chansonnette histoire de placer une ou deux blagounettes vocales. Sauf qu'ici, à contrario des calamiteux Primitive ou 3, plus personne ne se marre, spécialement lorsqu'on constate le niveau d'intensité atteint par le SOULFLY de 2018, qui parvient dans les faits à sonner aussi Néo que Death, et aussi moderne que traditionaliste. Et rien que cette attitude mérite le respect, surtout lorsque les chansons suivent et ne se contentent pas de recycler des idées moisies depuis le premier jogging de Jonathan Davis.
Et d'ailleurs, les deux morceaux offrant une tribune à ces illustres guests ne sont rien de moins qu'une boucherie phénoménale pouvant en remontrer à bien des groupes sûrs de leur supériorité, tant ils s'accommodent fort bien de la dualité ambiante, à cheval entre le SOULFLY de Dark Ages et le CAVALERA COSPIRACY d'Inflicted (« Under Rapture », à la soudaine accélération blastée digne des débuts du Death floridien). « Dead Behind the Eyes », syncopé à l'extrême et rappelant de son intro « Sanctuary » des deux frangins Max et Igor fait aussi partie de cette nouvelle caste de compositions sans compromission, et retrouve la mémoire des riffs à moitié mélodiques qui ont fait la légende d'Andreas Kisser. Mais même en occultant ces participations en gimmick, l'album en lui-même tient méchamment la route, alors même qu'il menace d'en sortir à intervalles réguliers de sa vitesse et de son intensité. « Ritual » en entame n'a pas oublié la quête tribale des Roots et Chaos A.D, et nous aplatit d'un des licks les plus accrocheurs extirpés de la guitare du brésilien énervé, nous guidant sur une piste que des éclairs de haine de la trempe de « Evil Empowered » détournent de leur ire purement Néo-Death, la voix de max s'époumonant au-delà du raisonnable pour nous persuader du bienfondé de sa démarche. La production globalement toujours aussi rêche et granuleuse empêche le tout de sombrer dans la nostalgie passéiste ou l'excès d'opportunisme contemporain, et permet à cette rythmique pulmonaire de propulser les idées de son leader dans une dimension de chaos et de fureur. Et le tout déroule avec une emphase qu'on ne pensait plus le père Max capable d'imposer, de l'animosité estampillée SLAYER de « Blood on the Street » à la furie Crust/Punk de « Feedback ! », que le grand Lemmy lui-même aurait adoubé l'air goguenard, mais fier de voir son engeance spirituelle continuer de suivre ses pas. Incroyable démonstration de sincérité enrobée dans un professionnalisme témoignant des longues années de passion du bonhomme, Ritual parvient même à faire passer le passable pour de l'excellence, lors d'un « Bite The Bullet » qui aurait pu trouver asile sur les premiers LPs du combo.
Et même en faisant preuve de partialité au dernier degré, même en arguant du fait que la versatilité de Max le confinait parfois au retournement de veste complet, même en pointant du doigt le caractère anecdotique d'une bonne partie de sa production, ce onzième album de sa tribu se place parmi les plus grands achèvements de sa longue carrière, et prouve que le musicien n'a rien perdu de son acuité, pourvu que les circonstances lui soient favorables. Et c'est sur le velouté instrumental « Soulfly XI » et son tapis de sax que l'agression prend fin, un peu comme si cette tempête incroyable avait bien mérité un moment de calme pour compter les victimes et contempler les dégâts. Alors, oui, je l'admets, parfois, lors des mariages, tonton Max nous les brise avec ses histoires de tribu et ses blessures de guerre. Mais lorsque dans un moment de lucidité, il daigne se souvenir de son glorieux passé pour aller de l'avant et nous prodiguer de sains conseils de violence, il parvient à conserver notre attention et notre respect.
Titres de l'album :
1 Ritual
2 Dead Behind the Eyes
3 The Summoning
4 Evil Empowered
5 Under Rapture
6 Demonized
7 Blood on the Street
8 Bite the Bullet
9 Feedback!
10 Soulfly XI
Bande de vieillards à con à la con, on vous baise matin midi et soir.Fuck Black SabbathFuck Iron MaidenFuck MotördheadEt toute votre scène de merde, on va l'éteindre à la pisse.
13/07/2025, 03:06
Spoiler il y aura un nouvel album de Slayer à un moment ou un autre et ce sera de la merde. Vivement que cette génération 80's crève franchement.
13/07/2025, 01:09
Le dernier Celestia est cool aussi. Je veux dire ça se plaint de moi parce que je pense beaucoup de bien de Chat Pile, vous voulez quoi ? une putain de liste ? foutez-vous la dans le cul et faites l'effort d'avoir la votre ou allez écouter ac/dc ou je sais pas quel autre g(...)
13/07/2025, 01:07
J'aime bien le dernier Cénotaphe et celui de Kaevum (parce que je suis un nazi), bon je pense que vous êtes au lit. J'arrête le spam.
12/07/2025, 23:01
Au passage je pourrais placer du black assez UG qui est mon genre principal j'avoue que c'est pour vous faire chier, mais je le pense vraiment.
12/07/2025, 22:08
C'est quoi la suite ? on va prétendre que Kiss est autre chose qu'une opération commerciale, bien les vieux ? i was made for loving youuuu baby, wow, quel chef d'oeuvre.
12/07/2025, 22:07
Je ne suis en aucun cas un troll, je pense absolument ce que je dis. Désolé de boulverser votre branlette collective, mais entre Black Sabbath et Deafheaven c'est Deafheaven sans hésitation. Sunbather est un album culte, bien plus que tout ce qu'a pondu Black Sabbat(...)
12/07/2025, 22:00
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17