Du nippon qui joue à fond les ballons, c’est plutôt bon. On sait depuis des lustres que les musiciens japonais sont enclins à l’emphase et la grandiloquence, talent hérité de leur tradition théâtrale, et qu’ils peuvent rivaliser avec les meilleures formations du genre sans avoir à se forcer. Et lorsqu’un nouveau venu s’incruste au banquet des arrangements luxuriants, la méfiance positive est de mise. Ce qui est immanquablement le cas des RISINGFALL.
RISINGFALL, quintet formé à Tokyo en 2014 est une sorte de cas d’école crossover, de ces groupes qui rendent hommage à a peu près tout le monde, de BLIND GUARDIAN à THIN LIZZY en passant par DRAGONFORCE et BLITZKRIEG. La nostalgie marche donc très bien au Japon, comme partout ailleurs, et ce premier album vient à point nommé nous rappeler que le marché de l’occasion est florissant même au pays du soleil levant.
Rise or Fall, qui rappelle le « Rise and Fall » d’HELLOWEEN est donc le premier album de cette congrégation sympathique, entièrement dévouée au Dieu Metal et connaissant ses psaumes par cœur. Après deux EP, un live, deux compilations et deux démos, ces musiciens au cœur pur livrent donc leurs théories en format longue-durée, et propose un mélange détonnant et étonnant, entre Power débridé (sic) et Metal appuyé, ce qui a le mérite de pouvoir prétendre fédérer toutes les audiences. Et il n’y a aucun mal à craquer pour cette fougue et cette exubérance, tant les titres sont solides et surtout, variés.
Le problème majeur du Power Metal étant sa tendance à jouer avec les frontières du ridicule en les franchissant parfois allègrement, RISINGFALL est d’autant plus méritant d’avoir joué à ce jeu dangereux sans y laisser des plumes. Car même en étant incroyablement persuasif et euphorique, le combo reste toujours maître de son propos, y compris lorsque le tempo décolle dans les tours pour évoquer un mariage forcé entre BLIND GUARDIAN, HELLOWEEN et SCANNER (« Risingfall », sacré hymne qu’on reprend le front en sueur en surveillant sa petite sœur).
Mais les BPM en folie et les jolies mélodies ne sont pas les deux seules obsessions des japonais, qui tentent parfois de singer les tics les plus symptomatiques du Heavy anglais, entre un MAIDEN japan et un SAXON live au Budokan (« Never Surrender »). De la diversité donc, un minimum de mesure, une technique affutée, un chanteur au timbre perché, et des guitares affamées, voici donc le menu de ce premier long qui ne l’est pas tant que ça, puisqu’il n’atteint même pas les sacro-saintes quarante minutes.
Mais durant les trente-six minutes qu’ils se sont eux-mêmes allouées, les RISINGFALL placent un max de pions, et signe des hymnes d’horizons différents. Ainsi, « Kamikaze » en ouverture, et son subtil clin d’œil à une tradition suicidaire maison nous explose en pleine face et embrase le ciel de son tapping infernal et de sa rythmique pas bancale. On se laisse bousculer avec plaisir, le groupe mettant le paquet sur les effets de manche et les arrangements du dimanche, et lorsque la double grosse caisse écrase tout sur son passage, nos esgourdes en prennent pour leur grade, mais notre enthousiasme est stimulé comme jamais. Immédiatement après, RISINGFALL calme le jeu et se veut plus rockeur, nous décrivant avec fierté les allants motorisés anglais, via un riff tournoyant et une cadence pleine d’allant.
Je ne vais pas tourner autour du pot qui de toute façon est trop rond, mais Rise or Fall n’est rien de moins qu’un condensé de savoir-faire rempli de tubes qu’on fredonne à la fenêtre. Chaque titre tient de l’exploit personnel, et le sens de la composition des originaires de Tokyo est tout simplement bluffant, même lorsqu’il s’aventure sur les souvenirs les plus bucoliques et nostalgiques (« Arise In The Ashes », entre DEEP PURPLE et SIR LORD BALTIMORE, et qui se termine par un solo homérique digne de Jimmy Page).
De tout pour tous donc, pour un album qui n’est rien de moins qu’un témoignage frappant d’un amour sans limites pour le Metal le plus bouillant. D’ailleurs, RISINGFALL termine son discours par une déclaration d’allégeance et un « Master Of The Metal » véloce et féroce, mettant une dernière fois en exergue les qualités de musiciens qui connaissent bien le chemin qu’ils empruntent.
De la passion, un grain de folie, pour un premier long plutôt court, mais qui laisse un goût inoubliable dans la bouche.
Titres de l’album :
01. Kamikaze
02. English Motor Biker
03. Dancing In The Fire
04. Rock Fantasy
05. Risingfall
06. Never Surrender
07. Arise In The Ashes
08. Master Of The Metal
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19