Die in the Vortex

Brain Famine

31/07/2022

Autoproduction

J’étais prêt à lancer une recherche pour personne disparue, à monter une cagnotte sur une plateforme participative, tant je m’inquiétais du (très long) silence entourant les BRAIN FAMINE depuis 2015. A cette époque, je chroniquais déjà leur premier long, Exploding Paranoid Universe, dont je disais le plus grand bien sans savoir qu’il allait être le premier et dernier témoignage pendant de longues années. Et au moment même où je commençais à remplir les formulaires, voilà que le groupe ressurgit de nulle part pour nous rassurer sur son sort, en lâchant enfin une suite valable à son histoire.

Die in the Vortex

Est-ce ce qui s’est passé pour ces originaires de Weymouth, Massachusetts ? Se sont-ils perdus dans le vortex comme Néo s’est engouffré dans la matrice ? Aucune idée, mais ce qui rassure encore plus, c’est l’état de forme affiché par ces lascars qui n’ont en rien oublié comme mélanger Death, Grind et Mathcore.

John Gillis (batterie), Matt O’Rourke (guitare), Chris Leamy (guitare/basse/chant) et Patrick Rennick (chant) se sont donc retrouvés en 2016 pour discuter de l’avenir du groupe, avant de revenir encore plus fort et violent histoire de nous mettre un taquet digne de leur réputation. En autoproduction, les BRAIN FAMINE assument toujours leur statut d’outsiders Noisy, avec huit morceaux pour moins de vingt-cinq minutes de réflexes conditionnés. Des réflexes qui ne datent pas d’hier, et qui remontent aux petits coups de marteau portés sur les genoux du NAPALM des années 90/2000.

Le parallèle entre Shane et les siens et « Caustic Dimension » est à ce pont troublant qu’on pourrait penser à un inédit des années ultra Crust de ND, avec un jeu de batterie comparable à celui de Danny Herrera, et une guitare calée sur la ligne du parti de Mitch Harris. Mais peut-on se plaindre que nos marsouins préférés aient encore une fois choisi les idoles les plus haut-placées pour se démarquer ? Certainement pas, d’autant que l’influence de NAPALM se noie dans l’étang des références, en percutant BOTCH, THE KILL, DEATHBOUND, et en déclenchant une vague de contentement proportionnelle à un tsunami d’amour sur une côte d’admiration.

Violent évidemment, mais précis comme du BRUTAL TRUTH de fête foraine, Die in the Vortex est un Luna Park aux attractions à sensations, de celles dont on ressort la tête à l’envers et l’estomac monté sur vérins. Entre Crust, Grind, Death et Mathcore, la danse est proche de la gigue sous acides, et le ressenti au moins équivalent au désert de la mort en pleine canicule. Sec comme un coup de tric, le coup porté par cet album laisse des séquelles graves sur la santé mentale, toute tourneboulée, qui ne parvient plus à faire la différence entre le fantasme SM et la réalité plus sage.

Effets sonores, trouvailles rythmiques diaboliques, chant renouvelé mais toujours aussi féroce, pour une gigue dansée à fond la caisse. BRAIN FAMINE est toujours un cador du genre malgré les long hiatus imposés, et ce nouvel effort vient à point nommé replacer leur nom sur les lèvres les plus influenceuses. Aussi bon que ne l’était Exploding Paranoid Universe, et même meilleur, Die in the Vortex utilise toutes les possibilités de l’extrême pour jouer avec les limites tout en restant abordable et même ludique (« Inanivore », hymne entonné par les CARCASS et OLD).

L’excellence donc, indispensable avec une disparition inquiétante, une énorme basse grave qui vrombit, des breaks en veux-tu en voilà, une section rythmique ineffable de vélocité et de précision, des guitares déchainées et affamées, et un chanteur qui sait utiliser tous les timbres pour rendre l’écoute encore plus intense. On notera de fait quelques soli très propres, et une envie de remonter aux origines du Death/Grind pour retrouver ce plaisir d’une violence saine, mais socialement responsable. Ce qui nous donne un paquet d’hymnes à croquer à l’heure de l’apéritif, des déferlements de haine concentrée (« Descended From Phantoms », Math/Grind du plus bel effet), et quelques réflexions plus posées mais pas moins concentrées (« Endless March »).

Autrement dit, la perfection dans le genre, avec un nombre de plans totalement hallucinant, et un résultat qui reste en mémoire des heures après écoutes, multiples bien sûr, l’addiction étant totale dès la première injection. Alors, non seulement j’ai gagné du temps administratif et de l’argent collectif, mais les BRAIN FAMINE m’ont même récompensé de ma fidélité en sortant un album incroyablement fou et mature à la fois. Par contre, je tiens à les prévenir que la prochaine fois, je n’attendrai pas sept ans pour m’affoler. Les voilà prévenus. 

  

         

Titres de l’album :

01. Caustic Dimension

02. Die in the Vortex

03. Resign to Bathophobia

04. Accelerated Devolution

05. Inanivore

06. Descended From Phantoms

07. Endless March

08. Led by the Neck


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par mortne2001 le 17/08/2022 à 16:58
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