Si on m’avait donné 1€ (ou 6,55957 francs selon l’époque) à chaque fois que j’ai écouté une chanson baptisée « Never Surrender » ou « Surrender to Love », je serais actuellement l’heureux propriétaire d’un vignoble classé à Saint-Émilion, humant le bois de mes tonneaux et me frottant les mains de mes prochaines ventes. Certes, je le reconnais, ce titre est emblématique d’un certain type de Hard Rock romantique, et il est difficile de passer à côté, mais il pose quand même une problématique intéressante : doit-on s‘intéresser aux textes des groupes de Rock mélodique/AOR/Hard-Rock, sous peine de se noyer dans une mer de glucose dont on a peu de chance de sortir vivant ?
Occultons la question, et focalisons-nous sur LATER SONS, et son premier album, Rise Up. Si ce nom ne vous dit rien, ne vous inquiétez pas, c’est tout à fait normal. Mais en fouillant un peu dans la bio, on trouve des éléments à charge relativement pertinents et encourageants. Car LATER SONS a été formé sur les cendres de LIONCAGE, groupe capable de la scène allemande, et qui trouve aujourd’hui une extension tout à fait crédible, du moins pour ceux qui aiment leur Hard-Rock infusé, et sous perfusion AOR des années 80.
Un casting connu donc, avec dans le rôle des anciens, Thorsten Bertermann au chant, Torsten Landsberger à la batterie, aux claviers et guitares, mais aussi à la production, Markus Knubbe (ex-AVELON) à la guitare, et la section rythmique formé par la dernière paire de LIONCAGE, à savoir le bassiste Arvid Lukas et le batteur Bülent Sezen. En sus de ce générique déjà alléchant, le projet s’est permis quelques guests de poids, dont Sven Lüdke de MOB RULES et Joey Castellini de SKYLINE nous gratifiant de quelques parties de guitare. Pas vraiment un premier rencard, mais plutôt un restau de qualité, de luxe même, puisque les onze pistes de ce premier effort sont toutes de premier choix, entre l’entrecôte saisie à point et l’ortolan sur coulis de morille.
LATER SONS ne bousculera pas l’ordre des choses, mais y mettra son grain de sel. Tous ces musiciens capés ne se sont pas réunis pour vendre des Tupperware, mais bien pour présenter un travail impeccable dans un créneau exigeant, entre le Hard-Rock mélodique moderne et l’AOR estampillé 80’s. Du classique donc, mais interprété avec soin, pour une présentation qui donne le sourire aux oreilles.
« Eye Of The Storm » vaut d’ailleurs à elle seule une écoute attentive de tout l’album, qui contient trois ou quatre morceaux de ce calibre. On reconnaît la patte des fans de JOURNEY, ECLIPSE et autres LIONCAGE évidemment, et si on se croit sous les palmiers américains, la réalité allemande nous rattrape une fois de plus par sa rigueur et son application.
Presque parfait, ce premier album semble indiquer un futur leadership remarqué et justifié. Dès « We Better Run », LATER SONS sort la grosse bertha et nous canarde d’un tir harmonieux très étudié, bien que le côté tempéré de l’affaire puisse rebuter certains. Mais l’équilibre entre la guitare et les claviers, le chant très pur et les chœurs pas si durs font de cette entrée en matière la poignée de main qu’on attendait, scellant une amitié entre un nouveau groupe et son futur public.
De fait, ne vous fiez pas forcément à la première partie d’album, bien que le sautillant « Lady Luck » fédère sans problèmes les adeptes d’aérobic et les dingues des pilates. Ce rythme sautillant, cette bonne humeur ne sont pas sans rappeler l’hédonisme made in eighties, lorsque Jane Fonda et Nancy Reagan s’affichaient dans les médias. Ne prêtez pas attention non plus aux clichés véhiculés par les intitulés des morceaux. Un peu trop attaché au cahier des charges romantique, LATER SONS nous parle d’amour, de tendresse, de rêves à poursuivre, d’objectifs proches, de larmes, de tempêtes à affronter et de pluie de l’âme, comme tout bon groupe de Hard dit « FM » se doit d’aborder.
Mais ce formalisme de surface est rapidement éclipsé par une qualité de composition incroyable. « Last Freedom » se permet de présenter FAIR WARNING à TOTO, alors que « Rise Up » fait office de tube incontournable pour Billboard fantôme. Le calibrage est précis, le professionnalisme aiguisé, mais la fraîcheur est bien présente, ce qui a le don de transformer ce premier album en poème récité avec sincérité.
On en accepte même un interlude acoustique réminiscent des élans de tendresse des années 88/90, pour mieux presser l’accélérateur vers le bonheur de « Hometown Girl », à la basse mutine et aux chœurs utiles.
Bien évidemment, tout ceci est aussi classique d’une setlist de BON JOVI, mais le plaisir est décuplé par la surprise de découvrir un disque peaufiné et pourtant d’un naturel désarmant. Les LATER SONS ont acquis suffisamment d’expérience pour se permettre ce genre de prouesse, et même de nous laisser sur un dernier hit irrésistible (« Good Times, Bad Times », un petit délice avant d’aller au lit).
Rise Up utilise avec beaucoup d’intelligence la métaphore de sa pochette, avec ce tour-bus qui s’envole vers le paradis. La musique est donc toujours l’échappatoire d’une réalité un peu trop âpre, et il faut se rendre à l’évidence :
Heroes never surrender.
Titres de l’album:
01. We Better Run
02. Never Surrender
03. Lady Rock
04. Follow Your Dream
05. Last Freedom
06. Rise Up
07. Family Affair
08. Heaven
09. Hometown Girl
10. Eye Of The Storm
11. Good Times, Bad Times
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31