Un petit conseil d’ami, puisque un lecteur averti en vaut deux. Ne vous fiez surtout pas aux photos promo des SEA OF CONSCIOUSNESS pour juger de la qualité de leur musique. Cette mise en scène forestière un peu grotesque est très loin de traduire en visuel ce que le groupe hollandais formalise en musique, et dessert le groupe aussi efficacement qu’un clip de Billy Squier. Cette petite précision étant faite, passons maintenant à des choses plus sérieuses.
SEA OF CONSCIOUSNESS nous vient de Leyde, ville des Pays-Bas située dans la province de Hollande-Méridionale, et s’épanouit dans un Death Metal ambitieux, entre Progressif et technique, pour le plus grand bonheur des amateurs de solfège qui mettent toujours leur ampli à fond. Sans vraiment toujours se montrer plus original que la moyenne, le quintet parvient tout de même à se montrer intéressant, dans un registre de métissage global complet et bien fondu.
Un poil de PESTILENCE, un soupçon d’AT THE GATES, un gros morceau d’ARCH ENEMY, pour une attaque systématique des sens ne crachant évidemment pas sur un brin de mélodie pour populariser son théorème élitiste. Largement de quoi disséquer durant les longues soirées d’hiver, sans avoir de céphalées. Mené de gorge de papier de verre par une frontwoman salement énervée, SEA OF CONSCIOUSNESS confronte la rigueur du Death Progressif à ses heurts les plus techniques pour produire une musique convaincante, exotique, et attachée à ses racines européennes.
Jeroen Koorn (basse), Stefan Gerritsen & Daniël Sirotski (guitares), Istvan Timmermans (batterie) et Bionda Honings (chant et dernière arrivée) nous proposent donc un premier album plein, certes plus surprenant sur la durée qu’il ne l’est au premier contact, mais toutefois suffisamment étoffé pour mériter sa place dans l’actualité. Si le quintet suit un schéma plus ou moins direct, il n’en emprunte pas moins quelques chemins de traverse, histoire d’être un peu plus imprévisible que la moyenne.
Ces déviations se matérialisent en ponts savamment étudiés et très mélodiques, ou en inserts nostalgiques et harmonieux, comme le superbe « Opposite Side », porté par une guitare en son clair et la voix un peu tremblante de Bionda. Cet intermède est d’autant plus important qu’il succède à l’un des morceaux les plus crus du lot, « From the Ashes », rempli de colère, de noirceur et de précision instrumentale.
La plus grande qualité de ce jeune groupe est sa façon de lier les morceaux entre eux en reprenant les thèmes d’un titre à l’autre. Ainsi, l’enchaînement entre « Opposite Side » et « Reflections » frôle la perfection, et nous laisse divaguer notre Death mélodique au long des côtes scandinaves. En s’écartant quand il le faut de la route agressive pour formuler des désirs plus romantiques, SEA OF CONSCIOUSNESS s’extirpe de la masse grouillante des esthètes Death les plus capés, et nous offre une poésie musicale à la frontière d’un Heavy épique et glorieux.
Sea Of Consciousness est donc un premier album à prendre très au sérieux. Ne ménageant pas les effets sonores pour donner corps à cette vision fantomatique et nocturne parfaitement illustrée par cette pochette nimbée de brume, le groupe pose le décor, et dévoile les contours de son univers musical en prenant soin de ne pas trop éclairer certaines zones d’ombre. D’un autre côté, cet agencement a aussi de quoi surprendre, les premiers titres s’épanouissant dans une violence sophistiquée mais débridée, avant que l’album ne brise le cercle d’un jeu Ambient parfaitement maîtrisé.
C’est donc un disque à géométrie variable qui nous est proposé, loin des attaques systémiques d’un Death Metal aussi violent que complexe. Ne vous laissez donc pas abuser par la linéarité de surface de la triplette introductive, puisqu’elle ne constitue qu’une petite partie de l’univers des hollandais. Comme si le PESTILENCE nineties se transformait soudainement en THE GATHERING évaporé, Sea Of Consciousness joue le contrepied, et se rapproche finalement plus près d’un Metal épique et évolutif que d’un Death touffu et trapu, avec en acmé de cette méthode l’impressionnant et quasiment BM « Solitudo ».
Les humeurs sont donc changeantes, et le résultat passionnant. J’avoue avoir été agréablement surpris par ce disque beaucoup plus versatile que je ne l’aurais pensé, et l’aventure vaut franchement la peine d’être vécue. D’autant que le quintet renoue en fin de parcours avec ses réflexes les plus brutaux, pour nous achever d’un triptyque mortel aux guitares débridées et à la basse cajolée.
SEA OF CONSCIOUSNESS vaut donc beaucoup mieux que cette photo prise au smartphone dans un sous-bois quelconque. Mais mieux vaut un plumage terne qu’un ramage en berne.
Titres de l’album:
01. Sea of Consciousness
02. Misconception
03. From the Ashes
04. Opposite Side
05. Reflections
06. Traversals
07. Solitudo
08. Persistence
09. Torchbearer
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
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26/04/2024, 13:35
Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !
25/04/2024, 10:28
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
24/04/2024, 14:26
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54
Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.
19/04/2024, 15:20