« « Il n’y a plus de bonne musique ». C’est une phrase que nous avons tous déjà entendue, et que nous avons même prononcée. La musique d’aujourd’hui manque d’âme et de passion. Qu’est-il arrivé à SLAYER ? A DEATH ? A PANTERA ? Où sont passés tous ces groupes agressifs en en colère ? »
Pour répondre assez simplement à l’une des questions soulevées par ce quatuor, je dirais que SLAYER existe toujours, et que DEATH n’a pas survécu à la mort de son fondateur/leader. Quant à PANTERA, je pense que ses membres souhaitaient juste faire autre chose, ce qu’ils ont fait au sein de DOWN, ou DAMAGEPLAN avant le décès tragique de Dimebag.
Voilà, de ce côté-là, les choses semblent mises au point.
Mais cette interrogation prouve que les ARAKARA ont une ligne de conduite claire et nette. Celle de jouer un Metal en fusion, dans la plus droite lignée des références qu’ils assument et vénèrent, ce qui vous en conviendrez est un but assez noble.
Pour ce faire, ce quatuor a décidé de se pencher sur le cas d’un Thrash somme toute assez moderne, mais largement assez incisif et fluide pour nous rappeler les plus nobles réminiscences de l’extrême de notre adolescence.
ARAKARA est donc un quatuor (Basse/chant: Brandon Lee, Guitares: Zack Donovan & Vince Van Berkum
Batterie: Shawn Vanderlaan), formé aux alentours de 2014 sous l’impulsion de Vince et Zack, les deux tricoteurs en chef.
Une fois assemblé, le combo a commencé à partager la scène avec quelques noms fameux, dont les TOXIC HOLOCAUST, ou NIGHT DEMON, pour roder son répertoire, et surtout, peaufiner son optique somme toute assez volontaire. Et les bougres ne doutent pas de leurs capacités, puisqu’ils affirment vouloir ranimer la flamme du Metal sans compromis, en jouant une musique agressive, rapide et majestueuse, à l’image des guerriers des tribus dont ils portent le nom.
Je ne doute pas un seul instant de leur sincérité, et à l’écoute de ce second né, je ne remettrai pas en doute leurs capacités à se montrer plus virulents et solides que la moyenne, tout du moins celle des groupes dont ils se servent comme modèles.
Ils citent donc quelques classiques pour situer leur optique, SLAYER, DEATH, EXODUS, PANTERA, METALLICA, mais aussi ANTHRAX, TESTAMENT, OVERKILL, KREATOR, BLACK SABBATH, JUDAS PRIEST, IRON MAIDEN ou DAMAGEPLAN, tandis que Zack et Vince paient leur tribut aux légendes de la six-cordes Dimebag Darrell, Gary Holt, Eddie Van Halen, Tony Iommi, Randy Rhoads, Jake E. Lee, Zakk Wydle, Kerry King, Dave Mustaine et bien d’autres. Et finalement, il est certain que les ARAKARA, s’ils ne sont pas originaux pour deux sous ou un signe du diable, pratiquent une musique implacable, solide et redoutable, et qu’ils se posent en ardents défenseurs d’un Heavy/Power/Thrash de très haute volée, pouvant se reposer sur une paire de guitaristes complémentaires et volubiles, ainsi qu’une rythmique à l’assise stable et écrasante.
Tout ceci suffit-il à enregistrer un bon EP ? Oui, sans aucun doute, et depuis Burial Ground publié l’année dernière, rien n’a vraiment changé, si ce n’est leur son, un peu plus épais et costaud.
La brièveté de Shadow of Violence permet en outre de ne pas s’ennuyer, puisque les quatre barbares ont pris soin de varier leurs thèmes pour ne pas les rendre trop répétitifs, même si la cohésion d’ensemble est manifeste.
On retrouve donc l’ombre de SLAYER qui plane sur des compos punchy et catchy, à cheval entre le Power Metal de PANTERA et les fulgurances de Seasons In The Abyss, le tout traité d’une énergie Punk à la OVERKILL/NUCLEAR ASSAULT, et poli par une aisance instrumentale assez remarquable. Les soli sont tricotés avec envie et rappellent un style conjoint empreint de réminiscences des trémolos de Jeff Hanneman et de la fluidité de Dimebag Darrell (« Digging Graves »), et même si parfois les clins d’œil sont un peu trop appuyés (« l’intro de « Your God » qui sent le SLAYER à plein ampli boosté même avec la porte du studio fermée à clef, et qui prend un malin plaisir à jouer le mash-up entre « Seasons In The Abyss » et « Mandatory Suicide »), le tout sent bon la fierté de jouer un Metal tout sauf timoré.
D’ailleurs, pour ne laisser planer aucun doute, le quatuor commence son méfait par un « Into The Fire » et son intro grandiloquente, se fondant soudain dans un maelstrom de riffs conséquents, avant qu’un plan mélangeant les inspirations SLAYER et METALLICA (la voix de Brandon rappelle méchamment celle du James des années 2000) ne prenne le relais à mi-course.
« Black Magic Marionettes » suit avec la même précision, et lâche un énorme thème syncopé purement Thrash, qui nous titille la mémoire SACRED REICH de Independant, avec un pattern de batterie inspiré de l’instinct félin de Dave McClain, appuyé par une basse claquante très NUCLEAR ASSAULT/OVERKILL.
Mid tempo, refrain catchy, tout est très direct mais peaufiné par des musiciens qui connaissent leur taf, ce que prouve une fois de plus « Shadow Of Violence », le title-track, et ses percussions en procession, épaulées par des guitares vraiment carton.
Alors, des syncopes aux contretemps, des breaks intelligents aux couplets incandescents, tout ici respire le Metal franc et honnête, qui ne cherche pas à finasser mais bien à concasser, vos oreilles de préférence, sans pour autant jouer le jeu de l’outrance.
Et si James Hetfield, Dimebag Darrell, D.D Verni et Dave Lombardo avaient un jour décidé de s’éclater dans un projet Metal commun, le résultat eut sans doute été le même que celui étalé par les ARAKARA sur ce Shadow of Violence.
Et ce deuxième album est plus qu’une simple pièce musicale à l’efficacité redoutable, mais bien une profession de foi et une allégeance au Metal encore brûlant.
« Il n’y a plus de bonne musique » ?
Finalement si. Alors au bout du compte, inutile de s’inquiéter tant que des chevaliers défendront l’authenticité contre les assauts d’une modernité qui parfois oublie le feeling et la sincérité au placard de la séduction forcée.
Titres de l'album:
Lors du dernier concert de Motorhead auquel j'ai assisté, Lemmy était... pathétique (mais pas loin). Et pourtant il était planté sur ses quilles. Alors jouer assis avec Parkinson en bandoulière ? Business is business, la machine à biftons DEVA(...)
08/07/2025, 19:23
@HumungusJe fais une exception pour Motörhead (que je n'apprécie pas plus que ça) parce que Lemmy était sous un haut dosage de drogue/alcool pour tenir le coup et pas s'écrouler sur une chaise.
08/07/2025, 17:31
Je vois pas ce qui est légendaire à un trubo grand-père qui tiens péniblement sur une chaise. Je dois manquer quelque chose. Pour ma part c'est autant ridicule que les concerts avec des stars mortes en hologrammes. Faut vraiment être con.
08/07/2025, 17:18
@LeMoustre : espèce d'abruti... le but du concert, outre le fait que c'était un évènement caritatif, c'était qu'Ozzy puisse faire des adieux en bonne et due forme à la scène, chose qu'il n'avait pas pu réaliser (...)
08/07/2025, 06:08
J'ai pas encore tout regarder mais y a t'il un groupe qui a joué le morceau Black Sabbath ?LeMoustre, pour ce concert je pense que l'émotion et la communion entre groupes et public était plus importante que le reste. A voir les vidéos j(...)
07/07/2025, 22:26
La dernière du Madman ! Déjà vu en live debout et il chantait moins bien que la !
07/07/2025, 18:34
@LeMoustre :Effectivement... Point de vue totalement respectable que celui de ne pas vouloir payer un prix de dingue pour mirer un show proche du pathétique.Mais perso, face à des légendes comme celles-ci, je mets mon impartialité de côté et (...)
07/07/2025, 17:42
Ozzy sur sa chaise hé ben.Bon l'âge nous aura tous mais bon quand même c'est pas cool de voir ça.Moi ça m'aurait emmerdé.Autant un Anthrax, un Maiden ont toujours la peche après tant d'années (quitte &a(...)
07/07/2025, 13:18
j'ai eu l'occasion de les voir en première partie de Seum mi Juin. vraiment bien prenant !
07/07/2025, 12:48
Je m'attendais vraiment pas à ce qu'Ozzy tiennent 30 min sur chacun de ses shows...Bon, on peut pas dire que c'était "beau" à voir mais si j'avais eu la chance de gauler une place, j'aurai tout de même été bien con(...)
07/07/2025, 07:36
Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
06/07/2025, 21:25
Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16