KERATH est un sextet de la ville des abysses, où il n’y a ni avenir, ni foi, ni espoir, ni amour, et aucun sens en général. Mais vous savez, ça nous inspire.
Il est certain que l’Ukraine n’est plus depuis quelques années une destination de voyage privilégiée. Nous savons tous pourquoi, et deux camps d’opposent. Les pro-Poutine, qui revendiquent la souveraineté de la Russie, et les pro-Ukraine qui s’arque boutent sur leur indépendance en criant au massacre organisé. Mais nous ne sommes pas là pour faire de la politique de comptoir, et plutôt pour parler de musique, bien que les deux soient étroitement liés dans le cas de KERATH.
Six hommes cagoulés posant devant des ruines fraiches, les pieds dans la neige, en mode hold-up de grande envergure à venir. Ces six musiciens ont du culot, de l’envie, même si le préambule reproduit ici indique qu’ils ne se font guère d’illusions quant à l’avenir de leur cité. Mais musicalement, la donne est toute autre. Bien que les espoirs s’amenuisent, que la paix s’éloigne et que l’issue du conflit semble terrée dans les gravats, ce premier EP propose une approche très personnelle de l’extrême, que ces ukrainiens jugent avant-gardiste.
Mais l’est-elle vraiment ?
Oui et non. Le fond de l’air est gelé, mais la forme de l’eau reste la même. Sur une base extrême assez classique, entre Death Metal introspectif et contagieux et Hardcore joué le Metal au bide, Skutigera brode des thèmes BM, des fulgurances underground, et pose des interventions incongrues d’instruments à vent pour enrober le tout dans un linge de mystère. Le son est abrupt, plein d’aspérités, loin des productions aseptisées modernes ou de la compression à outrance. D’ailleurs, la batterie sonne comme celle d’un singe mécanique livré à lui-même, tandis que les guitares geignent d’être aussi sous-alimentées en puissance. La distorsion excessive achève de faire le tri parmi les amateurs potentiels, et le résultat est aussi troublant qu’il n’est dérangeant.
Qu’est-ce donc que ce chaos désorganisé que le sextet nous présente comme une œuvre innovante et dictée par les conditions géopolitiques ?
Un marasme pour le moins, qui pourrait illustrer le bras de fer entre l’Ukraine et l’envahisseur russe. Des drones qui flottent et qui frappent de façon chirurgicale, des explosions laissant les immeubles s’effondrer sur les rues abandonnées, et ce silence assourdissant consécutif à chaque catastrophe d’ampleur.
Musicalement, il convenait donc de traduire la peur, l’incompréhension, mais aussi la colère, la haine et l’envie de revanche qui animent tous ceux qui aiment leur pays libre et sans tutelle autoritaire. D’où ce mélange improbable qui produit un cocktail assez casse-gueule pour les palais délicats.
Entre les débuts de Nuclear Blast qui aurait décidé de signer un groupe de proto-Black venu de nulle part, et une esquisse novatrice reproduisant à gros traits la brutalité du quotidien ukrainien, Skutigera, enregistré entre le printemps et l’été 2024 dans les faubourgs des restes de Kalouch est une ode à la vie sous les tirs, les bombes, et les agressions ininterrompues. On retrouve dans ces morceaux sauvages la crudité des sentiments, mais aussi la difficulté de poser en mots un ressenti complexe.
D’où ces constructions pas toujours stables, mais éminemment violentes. « Skutigera », bombe Hardcore/Death amplifiée d’un solo de saxo toujours incongru est l’accueil que cet EP se devait de réserver aux âmes perdues qui aimeraient bien rentrer chez elles.
L’un dans l’autre, une fois soupesé et calibré, Skutigera est une œuvre à part qui n’a cure de l’esthétique classique ou d’une appartenance de genre. A l’image de la peinture de Pieter Brueghel l'Ancien qui orne sa pochette (La Danse de la Mariée en Plein Air, 1566), ce premier format court mélange les styles, les amalgame et les transforme en ronde folle qui enivre les sens. On peut trouver ça bordélique, mais il est impossible de ne rien ressentir à l’écoute de ces morceaux, courts, brutaux, mais emprunts de mélodies Folk.
Ni avenir, ni foi, ni espoir, ni amour.
Dur, mais réaliste.
Titres de l’album:
01. Skutigera
02. Arsenal
03. 21823212321278.1518216917
04. Kargo Kult
05. Teratoma
06. Trudelturum
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Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
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Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55