Vous n’avez pas pu oublier cette mode apparue assez soudainement sur MTV dans les années 90. Ce format assez étonnant permettait à des artistes de proposer une autre facette de leur musique, privée d’électricité, et concentrée sur les cordes, les voix, et une rythmique sobre et étouffée. Les premiers à avoir tenté l’exercice ont été SQUEEZE, Syd Straw et Elliot Easton, le 26 novembre 1989. S’en sont suivi une myriade de groupes, avec en highlight les performances de BON JOVI et NIRVANA, voire même de KISS un peu plus tard. Ce principe a attiré beaucoup d’artistes sur la scène intimiste et a plus ou moins défini l’orientation des nineties. Moins de virilité, plus de sensibilité, et évidemment un testament important, ne serait-ce que pour cette reprise incroyable du « The Man Who Sold The World » de Bowie par Cobain & co.
ALICE IN CHAINS est passé par là aussi, sa musique se prêtant très bien à cet exercice de style. Et des décennies plus tard, des nantais se souviennent avec affection de cette époque, et proposent leur propre version du MTV unplugged. Et c’est magnifique.
DAMAGE DONE s’invite donc aux agapes de la nostalgie, et lit une partition aussi tendre qu’amère, qu’il a baptisée Stranger Skies. Ces cieux étrangers sont ceux qui recouvrent notre mémoire, notre vécu et notre avenir, portant les nuages à bout de vent pour mieux balayer la lande et jouer sur le contraste entre la lumière et la pénombre. La démarche du quatuor est assez simple, et fort bien illustrée par cette pochette en falaises tranchantes : aborder le Rock par son versant le plus séduisant, pour une envolée dans des espaces affranchis de toute contrainte. La seule étant de proposer des morceaux riches, denses, en réminiscence d’une décennie beaucoup plus portée sur l’émotion que la démonstration.
Stranger Skies, le premier album de DAMAGE DONE, embarque les auditeurs dans un voyage introspectif à travers des paysages sonores riches et atmosphériques. S’inspirant d’artistes comme ALICE IN CHAINS, KLONE et PORCUPINE TREE, le groupe crée un mélange unique de Rock Progressif acoustique avec pour motif central l’introspection.
Mêlant la profondeur brute du Rock/Grunge acoustique à des passages aérés et éthérés, chaque morceau explore les thèmes de la découverte de soi, du déracinement et de l’espoir au bord de la folie.
Vaste programme proposé par les nantais, qu’on peine à imaginer sans illsutration sonore. Mais « Abyss » est justement le point d’entrée rêvé dans cet univers fait de guitares fragiles, de nappes vocales planantes, d’une certaine amertume harmonique, et d’une nostalgie de ton qui le confine au mimétisme. Entre ALICE IN CHAINS et STONE TEMPLE PILOTS dans ses moments les plus pastoraux, DAMAGE DONE se fraie un chemin et nous offre presque ce nouvel album d’AIC que le groupe n’a pas pu enregistrer avant la mort de Layne Staley. La comparaison paraît osée - et l’est indubitablement - mais les points communs entre les deux groupes sont si évidents qu’elle est inévitable.
Ceci étant posé, Stranger Skies sait aussi s’éloigner de ses racines, un tout petit peu, pour garder une identité plus propre. « Into The Storm » en est un bon exemple, son acoustique étant moins ciselée et sa puissance plus dégagée. Enrobé dans une production délicate, cet album est une pépite retrouvée dans un vieux coffre usé, que l’on regarde fébrilement de peur de l’abimer. L’intelligence dans l’ascétisme, la richesse des mélodies, la complémentarité des voix, tout contribue à retrouver le parfum étrange d’un Seattle en pleine vague ascendante, lorsque ses cadors trustaient encore les premières pages des magazines.
Ce temps est lointain aujourd’hui, mais revient à la vie entre de bonnes mains. Si de temps à autres la frustration d’une distorsion absente est plus forte que la satisfaction acoustique omniprésente, l’ensemble porte les stigmates d’une blessure ancienne, celle qui selon la légende aurait été causée par NIRVANA, PEARL JAM, ALICE IN CHAINS à la scène Metal alors en pleine domination mondiale. Mais cette blessure est apparue bien avant que ces artistes n’accèdent à un degré de popularité conséquent, et il convient donc de ne pas les blâmer, puisque n’ayant rien à voir avec cette souffrance.
Alors, DAMAGE DONE n’est pas vraiment Metal, voire ne l’est pas du tout. Pas vraiment alternatif non plus, plutôt Rock tirant sur le Classic et le populaire, sans renoncer à une éthique précise. Je mettrai en avant le superbe « Broken » pour étayer mon propos, qui pour le coup se plaint de ne pas avoir été intégré au légendaire Dirt en tant que bonus track cachée.
« A Place To Call My Own » plane pendant neuf longues minutes, densifiant sa progression pour proposer une épiphanie mélodique enjôleuse, et cruelle à la fois. En tant que dernier morceau de l’album, il brise les rêves d’une soudaine montée en puissance, avec riffs électriques et raclage de gorge en règle. Non, Stranger Skies ne cèdera pas un pouce de terrain, et restera jusqu’au bout maître de son destin.
Ce sacré Sting le chantait avec beaucoup d’ironie sur le tube « Money For Nothing ». I Want my MTV. DAMAGE DONE lui en offre une bonne dose, et célèbre les nineties comme d’autres l’avènement de l’antéchrist.
Titres de l’album:
01. Abyss
02. Stranger Skies
03. The Fire
04. Into The Storm
05. Dead End Run
06. Broken
07. A Place To Call My Own
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04