En plus de quinze ans de carrière, ce cher Thomas Eriksen aura prouvé aux amateurs de Black Metal qu’il a tout à fait sa place parmi eux. D’abord, parce qu’il est norvégien. Ensuite, parce qu’il chante en norvégien. Et puis aussi parce qu’il se veut la caution historique du mouvement national, qu’il honore de chacune de ses sorties. Depuis 2013 et la publication de son premier long Isebakke, le musicien n’a que peu ou pas dévié de sa ligne de conduite, abordant le genre avec tout le respect dû aux ainés qu’il invite d’ailleurs à longueur de sillons sur ses longues complaintes. Toujours promu par l’énorme indépendant Peaceville, le musicien de Halden continue donc son parcours en toute confiance, et propose deux ans à peine après Det Svarte Juv une suite tout à fait honorable de ses aventures sombres, et optimisant ses chances de toucher un public de plus en plus puriste. On note en effet que sa musique se colle de plus en plus aux premiers efforts du cru, de ceux qui ont défini la légende dans les années 90 de leur crudité et de leur nihilisme. Pourtant, les morceaux de ce cinquième longue-durée ne sont pas exempts de mélodies et d’ambition. La trademark de leur auteur, qui refuse de se laisser enfermer dans un lo-fi moisi, tout en rejetant toute innovation jugée comme une haute trahison.
Katedralen est en fait une vieille inspiration que j’ai depuis le début de MORK. J’ai toujours eu la vision d’une vaste terre désolée froide et morte et d’une gigantesque cathédrale où les âmes perdues sont gardées pour l’éternité. Je me souviens avoir rêvé qu’il prendrait vie sous la forme d’un concept EP, je suppose que tout comme Det Svarte Juv avait été envisagé à l’époque. Cependant, celui-là n’a pas fini comme un concept album. Katedralen n’est pas non plus un album conceptuel, mais je vois maintenant que tous les morceaux sont parfaitement liés après tout. En fin de compte, toutes les âmes perdues se retrouvent au pied de l’immense cathédrale.
L’album a été composé, joué et enregistré par Eriksen au Likkjelleren Studio et mixé par lui-même et Freddy Holm au Kleiva Studio, le mastering étant à nouveau confié à Jack Control au studio Enormous Door (DARKTHRONE). La sublime pochette à quant à elle été encore une fois réalisée par l’artiste français David Thiérrée, qui a parfaitement illustré la vision de désolation de Thomas Eriksen. Et Katedralen peut donc s’enorgueillir d’être un packaging complet en adéquation avec la thématique choisie par son leader, développant d’anciens arguments tout en les personnalisant de quelques arrangements plus intimes et harmonieux. Ainsi, le grimé Thomas n’hésite pas à utiliser des chœurs spectraux pour instaurer une ambiance inquiétante - voire maladive - tout en moulinant comme un fou sur sa guitare pour en extirper les rifs les plus glaciaux et symptomatiques de la philosophie de base du BM norvégien. Ainsi, sur l’hypnotique « Arv », les mélodies Folk se superposent à une base BM tout à fait formelle, créant un décalage assez intéressant, loin de la linéarité d’un BM trop accroché à ses racines.
Ne le nions pas, l’album est bon, très bon même, et peut même prétendre accrocher une place sur le podium des travaux accomplis par le norvégien. On est immédiatement happé par cette violence soulignée de mélancolie, comme si la résignation de la damnation apparaissait enfin clairement dans le tableau. Ce qui n’a guère empêché le créateur maléfique de nous pondre des titres d’une intensité incroyable, à l’image de l’impitoyable « Evig Intens Smerte » qui n’est pas sans rappeler le BATHORY le moins Viking et le plus accroché à ses dogmes Metal. Une fois encore, Thomas a pu compter sur quelques amis pour le soutenir dans son entreprise de défense du patrimoine national, et nous retrouvons à ses côtés quelques guides néfastes de légende comme Nocturno Culto de DARKTHRONE, Dolk de KAMPFAR ou encore Eero Pövry de SKEPTICISM. Accompagné par ses trois pairs, Thomas s’est donc senti pousser des ailes de démon, et a accentué la portée dramatique de sa musique, qui obtient ainsi la caution « true » qu’elle mérite depuis ses débuts. Mais ce qui reste remarquable dans cette entreprise est la concrétisation tout à fait tangible de la vision de Thomas, qui est parvenu à retranscrire ses émotions et ses intentions avec une clarté tout à fait exceptionnelle.
Ainsi, l’air émanant de ces morceaux semble vicié, et la solitude émerge comme seule compagne possible pour qui s’approchera d’un peu trop près de cette cathédrale. La sécheresse de la production, l’agression constante d’une guitare qui refuse les gimmicks les plus faciles et qui pousse la distorsion crue dans ses derniers retranchements, la simplicité rythmique en opposition à la richesse des constructions, tous les éléments sont en place et incroyablement bien agencés pour nous immerger dans une histoire sombre de damnation éternelle et d’âmes cherchant le repos sans jamais le trouver. Pourtant, l’artiste n’a pas dévié de sa trajectoire, ni n’est rentré en contradiction avec ses albums précédents. On y retrouve la même violence froide, la même pureté de ton, la même intensité naturelle qui nous propulse loin dans le passé, lorsque les icones de DARKTHRONE, IMMORTAL et MAYHEM s’affrontaient pour une parcelle de forêt damnée. « Det Siste Gode i Meg » démontre que MORK, à l’époque, aurait incarné un concurrent plus que sérieux, Thomas éructant à s’en bruler les cordes vocales, tandis que sa guitare se répand en arpèges plus amers qu’un sol aride.
Et plus l’album avance, plus le sentiment d’inéluctabilité nous enfonce dans un destin peu enviable, nous condamnant à errer sous les arcanes d‘un immense édifice perdu dans une lande désolée et abandonnée de l’humanité. « Fodt Til a Herske » retrouve les accents Heavy si chers à IMMORTAL et se permet même quelques accroches thrashy, tandis que le long final de « De Fortapte Sjelers Katedral » rend hommage au DARKTHRONE le plus incorruptible de première partie de carrière. Et après quatre albums et des années d’expérience, on constate que Thomas Eriksen/MORK n’a pas perdu l’absence de foi, et qu’il continue son chemin sans remettre en cause ses croyances. Tant mieux, car le monde des ténèbres a besoin d’hommes comme lui.
Titres de l’album:
01. Dodsmarsjen
02. Svartmalt
03. Arv
04. Evig Intens Smerte
05. Det Siste Gode i Meg
06. Fodt Til a Herske
07. Lysbaereren
08. De Fortapte Sjelers Katedral
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