On regarde la pochette, et on se dit un truc du genre, « Ah, sympa, un groupe Indie qui reprend la pochette de Fabulous Disaster d’EXODUS, sauf qu’on dirait qu’ils regardent un débat sur le PNB en Haute-Volta entre 1956 et 1963 ». Sympa comme approche graphique pour un premier album, sauf que là encore pas de bol, les DIVINE SIDE ne sont ni un groupe Indie, ni un groupe né il y a deux ou trois ans. En effet, les limougeauds existent depuis un bail, depuis 2006 plus exactement sous ce nom complet, après avoir évolué entre 2003 et 2006 sous pavillon DIVINE. System Failure est donc loin d’être leur premier album, et plutôt le troisième d’ailleurs, ce qui lui confère une respectabilité, sans oublier de l’écrire avec tous les points d’exclamation qui vont avec. Le vrai nom de ce troisième effort est donc à l’espagnole, avec la ponctuation devant et derrière, et !!System Failure!! se pose en continuité lointaine du second longue-durée du groupe qui accuse déjà six ans d’existence. Mais on imagine que les originaires de Limoges n’ont pas attendu sur leur canapé les résultats de la Ligue des Champions pendant six ans avant de se remettre au travail, et dès les premiers titres de ce nouveau jet de bile, on pige qu’ils ont composé comme des malades pour accoucher de chansons aussi explosives. Remontons donc dans le temps, en précisant que le premier LP de la bande a vu le jour en 2008, qu’il s’appelait Dive Inside… (les trois petits points sont très importants, ils sont décidément très pointilleux sur la ponctuation), et qu’il mettait le feux aux poudres diverses. Aujourd’hui, douze ans plus tard, le quatuor n’a pas changé son approche mais l’a perfectionnée, et même si ce dernier né n’est pas exempt de défauts, il défouraille bien comme il faut, et se démarque méchamment du reste de la production frenchy et mondiale de son culot et de son melting-pot particulièrement savoureux.
Et pour fêter dignement ce retour après toutes ces années d’absence le quatuor n’a pas lésiné sur les cadeaux, puisque !!System Failure!! ose carrément l‘heure de jeu, et les quatorze morceaux bien tassés. Evidemment, avec une telle profusion, inutile de s’attendre à un parcours sans-fautes, et si pas mal de chansons frappent le cœur de la cible, d’autres la manquent de beaucoup, et la flèche atterrit dans le champ d’à côté. Pas de problème notable à signaler en début de parcours, les DIVINE SIDE alignant les moments de bravoure pour bien accrocher vos oreilles, se permettant même un méchant classique Thrash avec « Frenzy » qui empile les riffs velus et les plans rythmiques charnus. Accélérations dignes d’un Crossover fameux, plans médiums qui concassent les tympans, chœurs bien en place, on sent que les influences ne s’arrêtent pas au Big4 et que les limougeauds ne crachent pas sur un brin de Hardcore pour relever leur sauce. On pense à du SLAYER corsé d’AGNOSTIC FRONT, et d’ailleurs, l’approche des frenchies a tout du Groove un peu déguisé pour ne pas sonner trop moderne. Dès le départ, on peut évidemment souligner ce chant un peu timide qui s’exprime avec plus d’acuité sur les passages clairs que sur les gueulantes estampillés NYHC, la timidité des guitares en solo qui peinent à lâcher des suites mémorisables, mais en dehors de ces quelques griefs somme toute assez mineurs, le reste est largement à la hauteur, et lorsque les musiciens jouent à l’unisson une musique de maçon, la truelle s’agite sous le béton et construit des murs de violence, qui ne sont toutefois pas sans rappeler la vague Fusion française des années 90 (« Idiocraty »).
Avec une moyenne de quatre minutes par morceaux, il est possible de préférer affronter cet album en plusieurs étapes, ce qui permettra de pardonner quelques redites maladroites. Mais lorsque tout est en place et que l’énergie est chauffée à blanc, ça donne de claires et franches invitations au headbanging comme « Wealth of our Soul » qui souffre un peu de ce chant générique, mais dont l’instrumental est au-dessus de tout soupçon. Décidément bien affûté pour rattraper le temps perdu, DIVINE SIDE nous montre son côté le plus agressif et puissant, et lâche des rythmiques écrasantes, avant d’imposer des mélodies plus symptomatiques des nineties, lorsque le Thrash abordait son virage Groove Metal (« Tyler »). Sans se montrer plus inventif que la moyenne, le groupe ne renonce pas à se placer sous un jour créatif, en proposant des diptyques rappelant les HYPNO5E (« Log In » / « Log Out », « Prepare for Peace » / « Prepare for War »), utilisant des samples revendicateurs émettant des opinions bien tranchées (« Log In »), avant de nous aplatir d’une énorme charge Heavy, avec percussions tonitruantes et guitare tranchante (« Log Out »). Et lorsque le combo fait monter la température en accélérant la cadence, le résultat est explosif, même si le mid tempo revient toujours avec beaucoup d‘insistance. Vous l’aurez compris, l’emphase a été mise sur l’efficacité, mais l’album recèle de petites trouvailles dispensées avec beaucoup de flair tout au long du métrage, et on se fait souvent happer par un vortex de véhémence, comme sur ce tempétueux « Sake of Mankind » qui vous permettra d’agiter votre tignasse en connaissance de cause de qualité.
Comme précisé plus en amont, !!System Failure!! souffre d’un handicap majeur qui n’est autre que sa longueur. Certains titres comme « STFU » ou « Bang Bang » n’étaient pas forcément indispensables tant ils se contentent de reproduire des astuces déjà développées de façon plus pertinente en début d’album, et les limougeauds auraient gagné en cohésion en amputant leur troisième effort de deux ou trois chapitres. Mais heureusement, le diptyque final « Prepare for Peace » / « Prepare for War » nous laisse sur une excellente impression, avec cette entame acoustique qui rompt le schéma traditionnel, et cette ultime charge virile qui résume à merveille la démarche plurielle du quatuor, toujours à cheval entre Thrash, Hardcore et Groove Metal. Un retour en grande forme et en grande force donc pour les DIVINE SIDE, toujours aussi attachants et pertinents, et qui délivrent avec ce troisième tome de leur aventure un épisode passionnant de la saga de violence française. Comme quoi, on peut habiter Limoges, être encore partie intégrante de l’underground, et se montrer dix fois plus passionnant qu’un MACHINE HEAD avec cent fois moins de moyens. Dans ta gueule.
Titres de l’album:
01. Machine
02. Leaders & Followers
03. Frenzy
04. Idiocraty
05. Extinction
06. Wealth of our Soul
07. Tyler
08. Log In
09. Log Out
10. Sake of Mankind
11. Bang Bang
12. STFU
13. Prepare for Peace
14. Prepare for War
Suicidal Tendencies, Sepultura, Slipknot... la tournante improbable... ça ferait un bon poisson d'avril, mais c'est vrai....
27/04/2024, 14:11
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !
25/04/2024, 10:28
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
24/04/2024, 14:26
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54