Début 2020, amusez-vous à chercher des informations sur un groupe qui s’appelle MAY THE FORCE BE WITH YOU, je vous laisse deviner sur quels résultats vous tombez…Merci la franchise Star Wars de me pourrir la vie en ce début d’année, surtout que le groupe en question n’est pas du genre disert quand il s’agit de se dévoiler. Alors on fouille, parce que ça en vaut la peine, on finit par dégoter une page Facebook, et même un label, sauf que le dit label est inactif depuis…au moins 2012 si j’en juge son site. Côté sites référentiels, pas plus d’aide, puisque même la bible Discogs ne recense rien à propos du combo après 2011…Alors les MAY THE FORCE BE WITH YOU, on aime la discrétion et l’ombre ? Dommage, parce que l’intensité dégagée par votre musique mériterait beaucoup plus d’exposition qu’un simple lien Spotify lâché en news pas forcément voyante sur votre page. En faisant un bilan succinct, j’ai cru comprendre quelques trucs quand même que je m’empresse de vous refiler. Le groupe nous en vient donc de Selm, ville allemande de l'arrondissement d'Unna en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, s’est visiblement formé en 2005, n’a pas patienté longtemps avant de se faire remarquer discographiquement en lâchant un split avec les JASON en 2006, avant de voler de ses propres ailes l’année suivante avec le EP Discometal Youth. Quatre ans plus tard, c’est enfin le premier long qui trouve le chemin du marché, et The Flood de représenter la dernière trace de vie du combo qui a ensuite plus ou moins disparu des écrans radar. Et c’est ce long silence et l’absence d’informations qui rendent le traitement de The Barrier assez difficile, puisque si les allemands ont longtemps été hébergés par le label Horror Business Records, ils semblent aujourd’hui en totale autoproduction, et seule leur page Facebook atteste encore de leur existence.
Dommage, mais peut-être n’ai-je pas assez fouillé dans les arcanes de la toile. Nonobstant ce manque de pistes, ce second longue-durée (du moins si l’on en croit le net, pas toujours super fiable) est d’une solidité exemplaire, et une sorte de parangon à lui seul. Le parangon d’une théorie de métissage, puisque sous des atours purement Hardcore se cache l’un des efforts les plus pluriels de 2019. Le quintet (Théo - chant, Dave & U - guitares, Malte - basse et Chris - batterie, encore une fois sous réserve de changements non indiqués) prône donc des valeurs de violence et d’efficacité, mais sans pour autant tomber dans les travers du Metallic Hardcore moderne qui ne jure que par la brutalité et l’immédiateté. On trouve dans la musique des allemands de sévères traces de mélodie, ce qui leur permet même parfois de se rapprocher de la scène Core suédoise, avec toujours en emphase cette lourdeur héritée des combos américains. L’exemple le plus frappant en reste « Draggin` On », qui oppose un refrain purement alternatif et des couplets d’une virilité impressionnante. Ce qui l’est aussi, c’est la production, vraiment énorme et servant à merveille ce cocktail de nuances plus prononcé qu’il n’y paraît. Les débats étaient pourtant entamés de la manière la plus véhémente possible, avec en ouverture un tonitruant « Warm Blood, Cold Hands », qui après une lourde intro presque néo-Death s’écarte du droit chemin pour s’aventurer en terre southern et NOLA, offrant ainsi une évolution très intelligente et symptomatique d’une démarche pas si raide qu’à l’ordinaire.
Chant grave et rauque, doublé lui aussi, pour des riffs d’une épaisseur conséquente, des réflexes Metalcore et Deathcore, light pour ne pas gâcher, et la machine avance à bon rythme, mettant parfois en avant une basse claquante et brillante, pour aérer un peu cette atmosphère oppressante et gluante. Sans se montrer révolutionnaires, les MAY THE FORCE BE WITH YOU s’appuient sur une longue expérience pour composer des morceaux accrocheurs et volontaires, la plupart du temps bien Heavy (« Days On The Prowl »). C’est bien sûr une démonstration de force classique, en exact rapport avec le nom de baptême choisi, mais il y a de la finesse là-dedans et surtout, beaucoup d’intelligence, pour faire sonner des morceaux purement Hardcore comme des hymnes modernes subtilement Néo. Loin de la baston de rue, The Barrier respecte le codes du Hardcore tout en les agrémentant de variations moins figées, sans laisser la violence et la vitesse au placard. L’alternance entre les morceaux construits et les saillies plus immédiates est fameuse, et des brûlots de la trempe de « Scraped Knees » font montre d’un instinct belliqueux, comme une revanche qu’on prend sur un destin trop capricieux. Aussi efficaces et convaincants en mid qu’en up, les allemands proposent une collection de riffs assez conséquente, et nous chatouillent les tympans pour nous transporter en terre du milieu, entre Berlin la nuit et New York au petit matin (« Hourglass »). Certes, les automatismes sont parfois un peu flagrant, comme ce désir de casser la vilénie ambiante avec de discrètes harmonies, mais avec une section rythmique inventive et solide, et une paire de guitaristes qui ne parlent pas pour ne rien dire, le quintet ose, fracasse, ramasse, et nous éclate d’une furie à toute épreuve (« The Rain », plutôt acide la pluie quand même), pour mieux nous laisser sur une image contrastée (« Dm-Youth Is Dead », aussi Core que Metal, les deux, mais lourd et poisseux quand même).
Trente-trois minutes pour un tir de barrage savamment dosé, des parpaings lancés à la volée (« Foul Mouth »), et un album qui rompt enfin avec ce long silence pas forcément justifié. MAY THE FORCE BE WITH YOU mérite donc amplement toute exposition dont ils pourraient bénéficier, et The Barrier est le genre de manifeste dont le groupe a besoin pour se faire remarquer. Alors propagez la bonne parole, et mangez-vous ce vilain pain dans la tronche. Son écoute est toujours plus enrichissante que la vision d’une énième suite d’une saga qui s’est essoufflée depuis trop longtemps. Et inutile de leur souhaiter. La force est déjà avec eux.
Titres de l’album :
01 - Warm Blood, Cold Hands
02 - Days On The Prowl
03 - Scraped Knees
04 - Hourglass
05 - The Longest Final Line
06 - Splint!
07 - Draggin` On
08 - The Rain
09 - Withered
10 - Foul Mouth
11 - Dm-Youth Is Dead
Voyage au centre de la scène : interview de Jasper Ruijtenbeek (The Ritual Productions)
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