C’est en 2018 que j’ai fait connaissance avec les polonais de CRYSTAL VIPER, via leur EP At the Edge of Time. Ma prise de contact fut donc plutôt tardive, puisque le groupe de Katowice était déjà en activité depuis 2003, et avait déjà publié la bagatelle de six longue-durée aux fortunes diverses. Depuis son émergence, le combo a connu de sérieux problèmes de stabilité, puisque le line-up actuel n’est en place que depuis 2016 et l’album Queen of the Witches, la chanteuse/guitariste Marta Gabriel étant le seule membre d’origine encore aux commandes du navire. Mais il faut avouer qu’avec une telle frontwoman, la formation a de quoi voir venir depuis le début, et peu importe que ses sidekicks défilent sans interruption, puisque la chanteuse domine depuis toujours de son organe puissant la musique de son groupe. Un groupe fidèle à ses principes, qui depuis ses débuts propose une digression sur un Heavy classique et formel, tout en d’autorisant une petite touche de modernité pas forcément désagréable. Je l’avoue sans honte, At the Edge of Time ne m’avait laissé qu’une impression très mitigée, et si j’avais reconnu les qualités d’un quatuor bien en place, je regrettais d’autant plus son formalisme et son absence totale de culot. Mais depuis ces présentations, le groupe a publié un plutôt bon Tales of Fire and Ice, et c’est donc en pleine forme que nous retrouvons le quintet aujourd’hui.
The Cult allait-il me faire changer d’avis sur le caractère anecdotique de la formation polonaise ? Il semblait en avoir les armes en tout cas, et la pochette, mais encore fallait-il l’écouter plusieurs fois avant d’en être persuadé. Immédiatement, on constate que le groupe n‘a toujours pas changé son fusil d’épaule, et qu’il s’épanouit encore dans un Heavy à tendance Power des plus classiques suivant les traces de STRATOVARIUS, POWERWOLF, IRON MAIDEN et évidemment JUDAS PRIEST. Assez proche des derniers efforts studio du combo, ce huitième album fait donc la part belle à des rythmiques incisives, des riffs ne l’étant pas moins, des mélodies classiques, et des intermèdes plus nuancés incorporant même des harmonies légèrement Folk.
Ced (batterie, BLAZON STONE, CLOVEN ALTAR, LECTOR, MORTYR, PALANTIR, RUNELORD, STARBLIND (live), BREITENHOLD, ROCKA ROLLAS, ex-THE STORYTELLER, ex-STEELWING (live), ex-ANGER BURNING, ex-ÅTERFALL), Eric Juris (guitare), Błażej Grygiel (basse, ex-HEKATOMBA, ex-HELLECTRICITY, ex-JOY MACHINE, ex-EXLIBRIS, ex-SETHEIST), Andy Wave (guitare) soutiennent donc le chant de Marta Gabriel de toutes leurs forces, ce qui donne lieu à un festival de classicisme assez appréciable dans les faits. Réfutant toujours toute théorie d’évolution, CRYSTAL VIPER joue le Metal tel qu’il est pratiqué en Europe depuis les années 80, et continue son opération de séduction des masses nostalgiques. Une opération séduction de plus en plus perfectionnée, ne laissant plus place aux hésitations, et qui aujourd’hui, trouve son acmé avec ce nouvel album qui frise la perfection dans le style.
Si les fans hardcore de la première heure s’accrocheront toujours comme des tiques à la voix incroyable de Marta, les néophytes sauront reconnaître le talent de son backing band qui ne se contente pas de mouliner dans le vide. Entre le lyrisme d’un Heavy à la MAIDEN et la puissance d’un Metal à la JUDAS, le tout agrémenté d’un peu de légèreté Hard Rock, The Cult fait preuve d’un certain flair dans la versatilité, sans trahir son crédo d’origine. Passé maître dans l’art de composer des hymnes immédiats, le groupe sait mettre ses nombreuses qualités en avant, et nous pondre un standard de l’envergure de « Forgotten Land », que le MAIDEN et l’ACCEPT les plus récents auraient bien aimé accrocher à leur tableau de chasse. Si l‘instrumental ne s’aventure que très rarement hors des sentiers battus (allant jusqu’à pomper Steve Harris sur l’intro de « Asenath Waite »), le tout reste très digeste justement grâce à cette diversité de ton qui passe en revue toutes les fragrances du Metal classique des années 80. Et lorsque Marta se décide à pousser sa voix dans ses derniers retranchements, elle peut aisément rivaliser avec les Dickinson et Halford, nous remontant les burnes jusqu’aux naseaux lorsqu’elle s’envole dans les aigus.
Sans chambouler la donne, mais en se reposant sur leurs qualités naturelles, les polonais capitalisent donc sur leurs années d’expérience pour nous livrer un exercice de style ciselé mais encore assez sauvage pour impressionner. Certes, quelques morceaux traînent encore la patte, mais marchent encore sur les trois qui restent en utilisant Marta comme béquille (« The Calling », du sous-DIO un peu réchauffé), et la machine redémarre juste quand il faut pour relancer l’intérêt à la fin de l’album.
« Flaring Madness » balance donc une bonne pelletée de charbon dans la chaudière, et décolle d’un Power Metal de toute beauté, avec lyrisme exacerbé et parties vocales doublées. Avec deux guitaristes qui ne s’en laissent pas conter, et qui accumulent les tierces, les riffs velus et les soli charnus, une section rythmique à l’abattage impressionnant, et une vocaliste en pleine démonstration, CRYSTAL VIPER prouve qu’après presque vingt ans de carrière, l’envie est toujours là. Hargneux comme du RIOT, « Lost In The Dark » nous fait décoller et encaisser 3G comme à la grande époque des STRATOVARIUS et autres ANGRA, tandis que la reprise finale de KING DIAMOND, très fidèle à l’originale (et avec un featuring d’Andy LaRocque lui-même), permet à Marta de se lancer dans une imitation très crédible de la diva macabre.
The Cult va donc permettre aux polonais de grappiller quelques milliers de fans supplémentaires, et d’enfin se faire un véritable nom sur la scène européenne. J’ai retrouvé sur cet album un groupe transcendé, survolté, qui m’a enchanté, et qui peut maintenant compter sur mon soutien pour peu qu’il continue sur cette brillante lancée.
Titres de l’album:
01. The Cult
02. Whispers From Beyond
03. Down In The Crypt
04. Sleeping Giants
05. Forgotten Land
06. Asenath Waite
07. The Calling
08. Flaring Madness
09. Lost In The Dark
10. Welcome Home (KING DIAMOND cover, ft. Andy LaRocque)
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