Solution de facilité, mais pas tant que ça. En effet, il est toujours ardu de chroniquer un EP de cinq titres, spécialement lorsqu’il ne contient que deux originaux, une reprise, et deux versions alternatives. Devrait-on se contenter d’une notule, d’un entrefilet, ou l’œuvre mérite-t-elle une analyse plus complète ? Dans le cas des américains de RED, inutile de se baser sur leur parcours ; The Evening Hate comme dans de nombreux cas promotionnels n’est là qu’en tant que support d’une tournée à venir, en compagnie des référentiels AT THE GATES. Cette tournée de trente-quatre dates passera donc cet hiver par les USA évidemment et le Canada, et face au manque de matériel, le quatuor s’est donc fendu d’un petit format histoire de ne pas aller à la rencontre de leur public sans un minimum de fraîcheur. Il faut dire que nous étions sans nouvelles d’eux depuis 2017 et la sortir de Gone, de quoi laisser les fans sur leur faim. Non que ces derniers aient de quoi se sentir rassasiés par cette poignée de morceaux, mais ils auront au moins de quoi étancher une partie de leur soif, puisque RED leur offre deux morceaux plus une reprise assez bien sentie. Cet EP sert aussi de lancement au groupe pour son nouveau label, Red Entertainment, ce qui leur permet de tester les eaux écartées par Moïse avec prudence et sérénité, d’autant que le produit en question n’est pas dénué d’intérêt. Conceptuellement, les deux morceaux abordent des thématiques différentes. « The Evening Hate», le premier des deux, se base sur une expression utilisée durant la première guerre mondiale, lorsque les soldats cherchaient refuge dans les tranchées pour se protéger. Randy Armstrong, le bassiste du groupe, déclare d’ailleurs en relation avec ce texte que « sans la haine, le monde ne pourrait pas savoir ce que le véritable amour est ». C’est donc à une métaphore à laquelle nous avons droit, que le groupe illustre d’une superbe vidéo et d’un morceau parfaitement dans leur créneau. Car musicalement, les musiciens n’ont rien changé à leur démarche habituelle avec ce mélange de Metal alternatif et de Metalcore.
On retrouve donc cette rythmique millimétrée, ces couplets mélodiques débouchant sur un refrain explosif, méthode qui reste la trademark du groupe. Les arrangements électroniques sont aussi présents, et le quatuor (Michael Barnes, Randy Armstrong, Anthony Armstrong, plus Dan Johnson, nouveau batteur) affirme donc ses positions pour cette nouvelle tournée, en privilégiant toujours l’efficacité d’un Metalcore qui n’en est pas vraiment un, mais dont on retrouve des traces sur les passages les plus musclés. « From The Ashes », autre chanson à message, traite d’un état d’esprit qui nous concerne tous lors de nos passages dépressifs ponctuels. Randy Armstrong en parle aussi plus en détail, affirmant que le morceau représente en quelque sorte « la motivation de se relever, et de transformer nos échecs et nos erreurs en succès et survie ». Autre tube qui cartonnera sur les scènes américaines et canadiennes, cette chanson reste aussi dans la lignée de ce que le groupe a produit depuis le début de sa carrière, et ne représentera pas de cassure nette avec Gone, le dernier LP du groupe. Archétype de ce que le Metal alternatif chrétien US peut produire de plus percutant depuis UNDEROATH, The Evening Hate est donc un interlude sympathique dans la progression du groupe, uni depuis 2004, et qui pour l’occasion se fait plaisir en reprenant un morceau chéri. Cette reprise est donc « Hemorrhage », du groupe FUEL, que l’on trouvait sur leur album Something Like Human paru en 2000 sur Epic, qui permet au quatuor de satisfaire ses pulsions de fan mais aussi d’offrir aux siens une chute acoustique du plus bel effet, leur version gardant intacte l’émotion de l’originale.
Les deux derniers titres n’en sont pas vraiment, puisqu’il s’agit des deux originaux présentés dans des versions différentes, mais « From The Ashes », avec un traitement quasi symphonique y trouve un éclairage différent qui transfigure la composition d’origine au point de presque en devenir une seconde mouture. Sans être une étape importante, cet EP cinq titres est donc un excellent moyen pour RED de revenir au-devant de la scène avant de l’occuper, et de marquer à nouveau son territoire, sans prendre trop de risques. A noter que le groupe a annoncé se lancer très bientôt dans la composition d’un nouvel album, qui risque donc de sortir l’année prochaine. A n’en point douter, ce prochain LP sera de la même trempe que The Evening Hate et contiendra son lot de nouveaux classiques, que les fans du groupe apprécieront à sa juste valeur. En attendant, les américains et canadiens pourront juger de la pertinence de ces deux nouveaux morceaux on stage, sans que l’on s’inquiète trop de leur efficacité.
Titres de l’album :
01. The Evening Hate
02. From The Ashes
03. Hemorrhage (FUEL cover)
04. The Evening Hate (Alternate Version)
05. From The Ashes (Acoustic Version)
Voyage au centre de la scène : Le Metal français des années 80' / Seconde partie
Jus de cadavre 10/06/2024
Moi qui me fout royalement des J.O., je dois bien avouer que c'est un vrai tour de force de la part de Gojira, avec une scénographie pas piquée des vers. Bravo à eux!Par contre, j'espère qu'ils diffuseront la prestation sans commentaire et avec juste(...)
27/07/2024, 11:02
J'ai enfin pu voir la prestation ( décalage horaire oblige) et clairement c'était énorme. Du Gojira bien vénère et avec un son qui claque. Ça fait sincèrement plaisir a voir et entendre. Chapeau !!
27/07/2024, 08:43
Oui, belle ouverture d'esprit au final. C'est pas tous les jours que cette culture là est assumée chez nous, à vrai dire JAMAIS donc ça procure une sensation étrange et puissante. Gros friss(...)
27/07/2024, 07:23
J'y pensais un peu a leur présence. On parle d'un groupe connu et reconnu a l'international et pour une cérémonie qui mettait en valeur la culture française, c'est qu'il ne soit pas présent qui aurait été malvenu.(...)
27/07/2024, 05:45
Voilà, Chair de poule pour moi ! Et énormément de fierté ressentie pour le groupe, pour le Metal français, et la scène Metal dans son ensemble. J'ai adoré ! Et la scénographie était top ! Puis c'était du Gojira pur ju(...)
27/07/2024, 01:13
Il y aura toujours des pisse-froid pour critiquer mais putain, quelle carrière !
26/07/2024, 20:01
J'ai rien contre Agell, mais passer après Wagner, c'est une putain de gageure...A voir (ou plutôt à entendre) ce que cela vaut avec Reagers... ... ...
23/07/2024, 07:43
L'intermède du projet parallèle Corrupter annonçait assez bien cette suite pour le principal. C'est une forme de retour aux sources du Death le plus obscur, mais par un chemin un peu différent que les premières publications du groupe Cévenol au (...)
22/07/2024, 19:23
ce serait sympa un nouvel album de Tiamat !Tiens d'ailleurs, quelqu'un aurait-il un retour à faire de leur concert au Hellfest ?Merci d'avance !
21/07/2024, 13:53
La signature chez Prophecy laissait supposer un changement de style, on n’est plus en effet sûr du black up tempo. Pas sûr qu’ils aient dû garder le même nom.
20/07/2024, 14:45
En même temps, fallait pas espérer qu'ils reprennent 666 millions d'esclaves et de déchets de Peste Noire.
19/07/2024, 15:49