Riding to the End

Soulthern

05/06/2020

Autoproduction

Un genre de zombie rigolard qui chevauche un sanglier démoniaque dans un ciel ardent, le tenant fermement du bout de ses chaînes, voilà qui ne manque pas de cachet quand on propose son premier album. Visiblement, les brésiliens de SOULTHERN voulaient frapper très fort avant même que les fans éventuels ne puissent écouter leur musique, et cette sémillante pochette nous replonge dans le graphisme culoté des années 80. Ce qui tombe à pic, puisque la musique de ce trio à des origines remontant à la même décennie, ce qu’ils acceptent formellement. Fondé en 2012 à Brusque, SOULTHERN résulte donc de l’association de bienfaiteurs Metal Flavio Cavilha à la guitare et au chant, de Lucas Foxx à la basse et de Roberto Batista Barth à la batterie, et après une première démo en 2015, les voici de retour en version longue-durée avec une galette numérique qui a de la gueule. Mais l’habit ne faisant pas le moine, réservons donc nos louanges après l’écoute de morceaux qui eux aussi ne sont pas du genre à jouer la demi-mesure ou la discrétion. Se réclamant d’influences diverses, et avouant leur amour de la NWOBHM via ses représentants IRON MAIDEN, DIAMOND HEAD, JUDAS PRIEST, SAXON, GRIM REAPER, mais aussi pour le Rock des années 70 et BLACK SABBATH, DEEP PURPLE, LED ZEPPELIN, URIAH HEEP, THIN LIZZY, sans oublier les effluves bluesy de LYNYRD SKYNYRD et THE ALMANN BROTHERS, les trois brésiliens balisent un terrain large que la réalité des faits réduit considérablement, le combo évoluant dans un univers Heavy/Speed Metal enjoué et énergique, ce que les premières compositions de Riding to the End trahissent assez rapidement.  

Speed et Power, mais pas que, loin de là. Très en verve, les lusophones ne manquent jamais une occasion de célébrer le Hard-Rock de papa, et citent GRAVESTONE, ACID, mais aussi RUTHLESS, ACCEPT, SAVAGE GRACE, WARHEAD, CROSSFIRE, HELLOWEEN, la vague Speed US des années 84/85, le Heavy Metal anglais de SATAN, et pas mal d’autres choses, pour ne pas proposer une musique trop monolithique et connotée. Ce qu’on note immédiatement, c’est la propreté de cette production, clean au possible, avec une guitare qui rugit en toute quiétude, une basse qui ronfle sans inquiétude, et une batterie qui cogne en longitude et latitude. Bel effort que le groupe a accompli pour conférer à ce LP autoproduit une production professionnelle et compétitive, qui permet d’apprécier les morceaux dans toute leur richesse. Et si la section rythmique fait preuve de solidité et de fluidité, c’est évidemment Flavio Cavilha qui est au centre de toutes les attentions, volubile en solo, stable en riff, et lyrique en gorge. Le frontman de ce power-trio est un leader comme tous les power-trios le méritent, affirmant ses positions, lâchant ses rythmiques avec fermeté et égrenant ses lyrics avec conviction. Son timbre de voix, assez haut perché, rappelle les vocalistes les plus opératiques des mid eighties, mais ne nous brise pas les tympans avec des hurlements suraigus. Aussi à l’aise en mode véloce qu’en mid tempo plus posé, le chanteur/guitariste mène ses troupes vers la victoire, et se montre dominateur sur les rapides « Out of Control » et « Runaway », et ferme sur les standards plus modulés « Rock the Night 'till I Die » ou « Midnight Wild ». Osant la jonction entre toutes les extensions du Hard Rock des années 80, SOULTHERN est une véritable révélation comme HAUNT a pu l’être récemment, et ne se contente pas de retisser des ficelles usées, mais offre des hymnes sincères, pugnaces, mélodiques, et méchamment énergiques.

Certes, l’approche est old-school, le rendu classique, mais l’implication des musiciens et la fraîcheur de leurs chansons font qu’on en oublie cette optique nostalgique, et qu’on aborde l’objet en question avec la ferveur d’un adolescent découvrant les joies de la distorsion. Impossible de résister à une tuerie en règle comme « Christine the Killer », cavalant d’un up-tempo rageur et se voyant gratifié de hurlements probants de la part de Flavio, qui ne ménage pas ses saccades. Les brésiliens profitent même des six minutes de ce morceau pour placer un break en arpèges du plus bel effet, la basse gironde de Lucas Foxx offrant ses courbes à la séduction d’un solo parfaitement ciselé. Et alors qu’on pensait la vitesse de croisière stabilisée, « Pillage the City (With Rock 'n' Roll) » revient à des considérations plus véloces et reprend la cadence Power Metal avec entrain. Après une petite cassure à la MAIDEN, Roberto Batista Barth s’autorise une accélération à la « Overkill », toute double grosse caisse en avant, pour mieux nous redonner de l’allant. Assez proche d’une version sous acides de GRAVESTONE en perfusion EXCITER, ce titre est une dose de nitroglycérine oubliée dans le coffre d’une Camaro roulant plein pot, une sorte d’exutoire fabuleux à la grisaille ambiante qui nous rappelle les meilleures virées avec nos potes, les samedis soirs de beuverie. Mais loin d’être une assemblée de jeunes rustres incapables de s’accomplir autrement que dans l’oisiveté alcoolisée, les SOULTHERN prouvent leur culture pointue des années 80 en nous gratifiant d’un instrumental très syncopé, qui suggère tout autant un amour inconditionnel pour MAIDEN qu’une fascination pour MANILLA ROAD.   

La culture ne s’arrête toutefois pas au monde du Metal, puisque la pénultième intervention nous propose une relecture de Paganini et son « Caprice No. 4 » tout à fait honnête. Mais impossible pour le trio de refermer les débats sans remettre du charbon dans la machine, et « Death Come from the Sky » de boucler la boucle avec fougue, avec près de sept minutes épiques à souhait et typique de frais. Superbe démonstration de passion que ce Riding to the End qui laisse augurer d’une belle carrière pour les brésiliens, très à l’aise dans leur nostalgie, mais surtout, excellents musiciens et compositeurs passionnés.                  

                                      

Titres de l’album :

                     01. Out of Control

                     02. Runaway

                     03. Rock the Night 'till I Die

                     04. Midnight Wild

                     05. Christine the Killer

                     06. Pillage the City (With Rock 'n' Roll)

                     07. Flight into the Night (Instrumental)

                     08. Caprice No. 4

                     09. Death Come from the Sky

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par mortne2001 le 28/12/2020 à 17:18
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J'suis probablement trop vieux, je trouve ça atroce, autant à écouter qu'à regarder.

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Ben, mince alors, c'est un vieux con Akerfeldt, en fait... dommage... après, tant  que la musique est bonne, que demande le peuple ? (Après, je suppose qu'il n'arrivera jamais au niveau de Chris Barnes, mais, bon...)

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Moshimosher

je vois pas, plutôt...

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Moshimosher

Mouais, un peu médiocre son commentaire sur les lyrics videos... perso, j'aime bien avoir la musique et le texte qui défile... c'est pas spécialement élaboré mais je voix pas en quoi c'est minable...

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Miam miam !!!

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Arioch91

Cet album me procure le même effet que le précédent album sorti en 2020 : une pure tuerie !

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Moshimosher

Pas mal, pas mal...

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Bon dieu c'était pas encore assez gros ??   

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JP

Merci pour cette belle chronique.Voici notre site.https://burningdead-official.com/fr/categories/

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Ah pis j'avais même pas vu (encore entendu) qu'il y avait une reprise de GOATLORD !!!Ceci confirmant donc cela.

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Tout ce que j'aime !!! !!! !!!En même temps, venant d'un groupe dont le batteur porte un t-shirt TRISTITIA, ce ne peut-être que bonnard...

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