Il y a des évènements qu’il convient de ne pas manquer, sous peine de passer à côté d’une hype totalement justifiée. Je ne parle pas ici de nouveautés à la mode ou de mastodontes sortant de leur tanière, mais plutôt d’albums méritant une attention particulière, de par la qualité de leur musique. Et assurément, le second long des suédois de SARAYASIGN fait partie de cette catégorie.
SARAYASIGN a débarqué récemment de Suède, avec dans ses bagages, des chansons puissantes, des mélodies entêtantes, et une énergie de tous les diables, maîtrisée à la perfection. Pourtant, en surface, rien ne permet de distinguer l’orchestre de bon nombre de ses contemporains. Une réputation enviable, des musiciens capables, et bien sûr, une tendance à remonter l’éphéméride jusque dans les années 80, pour trouver la bonne date à honorer. Mais même en traitant le dossier sous son angle passéiste, l’opération reste incroyablement bien menée, et le résultat inévitable :
Une claque.
Quatuor d’Örebro, SARAYASIGN porte les armes de son blason avec fierté. Constitué de musiciens hors-pair (Stefan Nykvist - chant, Jesper Lindbergh - batterie, guitare, claviers, boucles et effets, Daniel Lykkeklev - basse, claviers, et Peter Lundin - guitare), il incarne une certaine vision traditionaliste de la royauté musicale suédoise, celle qui règne sur le monde depuis une bonne quinzaine d’années. Mais attention. Pas question ici de passéisme facile et d’hommages rendus avec détachement. Car The Lion's Road, un an à peine après la révélation Throne of Gold prône des valeurs de seigneur, via un Hard n’Heavy de haute teneur en décibels.
On se demande d’ailleurs comment les musiciens ont fait pour revenir aussi tôt avec un album aussi beau. Ont-ils trouvé le secret de la salsa, celle qui transforme une œuvre classique en bijou de grande valeur ? Nul ne saurait répondre à cette question, mais en l’état, The Lion's Road est indiscutablement le meilleur album du cru de l’année, alors même qu’il reste encore quatre mois avant de clore les débats des traditionnels tops.
Pourquoi cet enthousiasme ?
Parce que les suédois, en artisans malins, ont réussi le métissage le plus parfait entre WHITESNAKE, HAREM SCAREM, PRETTY MAIDS, ECLIPSE, et une bonne moitié de l’écurie Frontiers, sans forcer, en se reposant sur leur talent naturel. Et dès les présentations faites par « When All Lights Go Out », le doute n’est plus permis, et SARAYASIGN confirme avec panache tous les bons avis émis à l’occasion de son premier album. Qui est surpassé ici par ces dix nouveaux morceaux aussi cinématiques que dramatiques.
Cinematic Metal, on connaît la formule, qui permet de qualifier n’importe qui n’importe comment. Mais The Lion's Road mérite amplement cette appellation, puisque son Metal nous entraîne dans un ailleurs qu’on imagine dessiné par un scénariste de blockbuster, un genre de Marvel pour les oreilles sans les facilités juvéniles de superpouvoirs déjà dépassés.
Cette façon stupéfiante qu’a le groupe de jouer un Heavy mélodique formel en lui offrant un écrin moderne a quelque chose d’hypnotique. Si les riffs et les soli restent dans une tradition de fond, la production offre à l’album une patine contemporaine immaculée, comme une carapace en titane cachant un cœur en diamant. Capables de jouer des coudes comme de jouer des sentiments, ces quatre esthètes nous offrent une démonstration incroyable de savoir-faire et de passion, que l’on sent exsuder de la moindre note de « The Beginning Of The End » ou « Blood From Stone ».
Pourtant, SARAYASIGN a choisi de relever le défi de la façon la plus risquée. En tablant sur la patience de son public d’une heure de jeu tassée, le groupe a pris la tangente la plus dangereuse, en tâtant de la redondance et des répétitions inévitables. Mais si le fil d’Ariane est facile à suivre, les détails permettent d’éviter la narration fleuve et compacte qui lasse au bout de quelques titres magiques. Ainsi, la délicatesse de « Will You Find Me » permet de faire une petite pause à mi-parcours, avec toujours en arrière-plan ces strates électroniques développées par le batteur Jesper Lindbergh, architecte sonore transformant en cathédrale moderne cette église Metal traditionnelle.
Avec une moyenne de cinq minutes par titre, voire un peu plus, The Lion's Road est très généreux. D’autant que les parts sont bien coupées, et distribuées avec soin. « Everdying Night », qui lance la seconde partie du disque retrouve les riffs agressifs de la génération HAREM SCAREM, couplés à ces mélodies sublimées par le timbre lyrique de Stefan Nykvist, fils spirituel de David Coverdale et Jami Jamison.
D’ailleurs, cette seconde partie sans entracte se montre encore plus savoureuse que la première. Le quatuor a pris grand soin de diversifier son propos sans trahir ses convictions, osant même la noblesse d’un Heavy taquiné de soubresauts électroniques sur le title-track.
Respect des racines, mais ancrage moderne, tel est le crédo de ce deuxième album qui donne une sacrée leçon à son aîné. Avec un sentimentalisme traité façon film noir évitant les clichés d’une rom-com musicale (« Love Will Burn »), et un épilogue épique reprenant un thème du premier album (« Throne Of Gold Part II – A Heartless Melody », l’énorme cerise sur l‘énorme gâteau), SARAYASIGN déjoue tous les pronostics qui le voyaient glisser de son piédestal.
Les suédois y sont fermement attachés, et l’aventure ne fait que continuer. Si la qualité est exponentielle, attention à la succession de chefs d’œuvre.
Titres de l’album:
01. When All Lights Go Out
02. Blood From Stone
03. A Way Back
04. The Beginning Of The End
05. Will You Find Me
06. Everdying Night
07. The Lion’s Road
08. Love Will Burn
09. Hope And The Sorrow
10. Throne Of Gold Part II – A Heartless Melody
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31