Linger Over Linger On

The Great Divide

01/03/2018

Useless Pride Records

Déjà quatre ans que nous étions sans nouvelles des parisiens de THE GREAT DIVIDE, et le temps commençait à se faire long. Il est certain que White Bird, publié en 2014 montrait des signes d'indépendance flagrants, alors que leur premier LP, Tale Of Innocence And Experience, était encore méchamment sous influence deux ans plus tôt. On le savait, les frenchies avaient du mal à s'écarter du tutorat d'un COMEBACK KID qui leur convenait parfaitement (au point que leur premier single s'enorgueillissait du parrainage de Scott Wade himself), mais on les sentait capables de s'extirper de cette ombre tamisant leur lumière, ce que le dernier EP présageait de façon plus affirmée. C'est donc avec plaisir, mais aussi quelques interrogations que nous accueillons ce second longue durée, Linger Over Linger On, qui entérine les espoirs placés en eux, en révélant un visage terriblement plus personnel qui leur sied à merveille. On a désormais beaucoup plus de mal à situer leur Hardcore moderne et légèrement Post sur une carte précise, tant le groupe s'évertue à multiplier les pistes, sans pour autant sombrer dans l'hétérogénéité déplacée ou forcée. Mais entre des couplets vraiment efficaces et des refrains entonnés à plusieurs voix qui font mouche à chaque fois, le bilan est plus que satisfaisant, d'autant plus que le combo parisien à choisi la voie de la concision, en stoppant le timing juste au-dessus de la barre fatidique de la demi-heure. Certes, quelques éléments de ci de là rappellent leurs débuts, notamment dans les passages mélodiques les plus “faciles”, mais les points forts sont tellement probants qu'on excuse encore ces quelques toutes petites erreurs de jeunesse.

Mélodique, le terme est lâché, puisqu'il colle à la peau des THE GREAT DIVIDE. Mais cette propension à diluer la brutalité dans l'harmonie ne doit pas faire oublier que c'est la puissance qui prédomine, la plupart du temps méchamment d'ailleurs, produisant de fait une série impressionnante d’uppercuts Hardcore contemporains, témoignant d'un métier qui commence à rentrer. Impossible en substance de résister à une entrée en matière aussi percutante que « @realDonald », qui de son énorme riff redondant nous met dans le bain, agressif comme une meute de pitbulls affamés, et aiguisé comme une lame inoxydable fièrement exhibée. Le groupe est en place, et la rythmique inventive et bondissante permet toutes les audaces aux guitares, qui ne se privent pas pour s'exprimer, le long de riffs effilés. Le chant est de plus en plus assuré, et la mise en place carrée, pour une démonstration de style et de force qui place l'album sous les meilleurs augures. Mais le groupe n'en a pas pour autant choisi la facilité en frappant coup sur coup, puisque « Anyone Evermore » se la joue Post juste ce qu'il faut pour se rapprocher des DEFTONES première période, tout en accélérant la cadence pour ne pas sombrer dans le contemplatif à outrance. Mais en deux morceaux, les parisiens nous cueillent à froid et soufflent le chaud, histoire de s'excuser de cette absence prolongée. Panaché de chansons qui ne se contentent pas d'un schéma préparé, Linger Over Linger On alterne les ambiances et les durées, et sait distiller l'immédiat comme le développé, et l'instinctif comme le directif. Ne se laissant plus embrouiller par des références un peu trop envahissantes, le groupe taille sa route et lâche quelques pamphlets au passage, servis par un son aux petits oignons au bel équilibre Hardcore de tradition/ Post de saison, pour un melting-pot séduisant et convaincant.

On sent que les musiciens ont travaillé leur copie, qu'ils remettent presque immaculée, mais encore assez souillée pour garder une street credibility, offrant ainsi sur un plateau deux superbes interludes (“Wave I” et “Wave II”), permettant d'effectuer des transitions en douceur entre deux moments de douleur. Lorsque l'humeur est tendue, l'impact est rendu, au centuple, et “The Books” de hurler son urgence, catapulté par un up-tempo méchamment rageur et des lignes de chant toutes en aigreur. Guitares soudainement plus posées, et alternance de violence, pour des thèmes aussi accrocheurs qu'une épingle à nourrice dans le cœur, et “CIFO” de se rapprocher des racines les plus crédibles du genre, au point de se mettre à la colle avec les origines US les plus notables. Sans se mettre à table, les THE GREAT DIVIDE avouent implicitement qu'il était temps de trouver leur propre style, et de le développer pour le rendre quasiment imperfectible. On sent toute la rage des riffs qui taillent dans le gras pour ne disposer dans les plats que les tranches les plus finement coupées, alors que la rythmique nuance et module, avance et recule, pour marteler son beat forcené, ou pour suggérer des instants de calme mérités. Mais même en pratiquant l'ouverture, Linger Over Linger On nous traite à la dure, même si par moments, on sent que les mecs ont envie de séduire, comme le démontre sans honte ce contagieux “Wise”, aux couplets parfaitement Post, et au refrain ardemment Core. Osmose, partage des tâches en tout raisonnement, pour une logique implacable, qui transforme cet espoir en confirmation. Nous savons désormais que le quatuor à les armes pour conquérir l'Europe, et pourquoi pas le monde, en défiant sur leur propre terrain les anglais et les américains.

En variant suffisamment la donne du début à la fin, les parisiens tiennent le rythme et ne le lâchent jamais, se permettant même de l'accélérer lorsque l'intensité le réclame, histoire de nous brûler les tympans d'un “Ubac” vraiment véhément, qui impose un phrasé heurté. Et en final/épilogue, le title-track laisse voguer la pirogue, en reprenant à son compte les principes précédents, mais les étalant sur un timing moins serré pour mieux les asséner. Toujours à cheval entre Hardcore rugueux et mélodique furieux, mais sans avoir à choisir un camp plutôt que les deux, les THE GREAT DIVIDE prouvent que les années passées dans l'ombre ont été mises à profit, et que leur retour risque de déclencher l'euphorie. On se prend à rêver d'entendre ces brûlots sur scène, face à un public bien chauffé, qui reprendra en cœur tous ces refrains bien huilés. La mécanique des fluides joue donc en faveur de Linger Over Linger On qui incarne aujourd'hui un instantané fidèle du groupe qu'il représente, mais aussi celui d'une scène Hardcore mélodique nationale toujours en bonne santé. A la vôtre les mecs!


Titres de l'album:

  1. @realDonald
  2. Anyone, Evermore
  3. The Night
  4. True Friend
  5. Earth
  6. Wave I
  7. The Books
  8. CIFO
  9. Wave II
  10. Wise
  11. Ubac
  12. Linger Over, Linger On

Site officiel

Bandcamp officiel


par mortne2001 le 26/03/2018 à 17:55
80 %    1621

Commentaires (0) | Ajouter un commentaire

pas de commentaire enregistré

Ajouter un commentaire


Derniers articles

DRI (Dirty Rotten Imbeciles)

RBD 14/07/2025

Live Report

Defeated Sanity + HM 2

RBD 09/07/2025

Live Report

Walls of Jericho + Get Real

RBD 02/07/2025

Live Report

Voyage au centre de la scène : PARADISE LOST

Jus de cadavre 15/06/2025

Vidéos

Aluk Todolo + Spirit Possession

RBD 10/06/2025

Live Report

SWR Barroselas Metalfest 2025

Mold_Putrefaction 08/06/2025

Live Report

Anthems Of-Steel VII

Simony 30/05/2025

Live Report

Clinic LI-SA X et Paul GILBERT

mortne2001 29/05/2025

Live Report

The Sisters of Mercy + Divine Shade

RBD 21/05/2025

Live Report

Great Falls + Kollapse

RBD 04/05/2025

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
SEXMASTER

Like him or not, this is big white cock energy!!!

16/07/2025, 09:20

SEXMASTER

This man is spittin' facts !!!

16/07/2025, 09:18

DPD

Pink Floy et Black Sabbath sont sans doutes les groupes les plus surestimés de tout les temps.

16/07/2025, 08:53

DPD

Si tu veux des vieux trucs qui tiennent le coup tu as Joy Division Pornography de The Cure, ou le premier Christian Death. Il y a bien plus intéressant.

16/07/2025, 08:51

DPD

Mais quel troll ? au mieux je vous fait chier et j'en rajoute parce que ça me fait marrer, mais je pense tout ce que je poste. J'en ai jamais eu rien à foutre de Iron Maiden que j'ai toujours trouvé médiocre, de même que Black Sabbath dont la quali(...)

16/07/2025, 08:43

Double Nelson

@DPD : Tu passes beaucoup trop de temps à justifier tes trolls, mon jouvenceau.

16/07/2025, 07:47

DPD

-un manquait, décidément.

15/07/2025, 22:10

DPD

Sinon oui j'apprécie déjà pour les news ou ils sont généralement au taquet, pour les chronique j'ai parfois des goûts différents mais ils font le boulot. Je suis pas là pour sucer mais je suis venu parce qu'il manquait un manqu(...)

15/07/2025, 22:07

DPD

Bouhou le monsieur a dit du mal d'un groupe que j'aime il doit être pédé (j'ai du mal à faire le lien mais ok).

15/07/2025, 20:24

AlK putain de Pote

@dpd : non, t'es là car c'est le dernier webzine où tu peux commenter et troller sans inscription avec une modération proche du néant. Partout ailleurs, tu te serais fait dégager et tu n'aurais plu qu'à tirer des pipes dans un bois que(...)

15/07/2025, 20:18

DPD

Si tu veux du troll tu as un post qui parle de Liturgy (que je n'écoute pas), et de la personnes transgenre derrière le projet en inventant une fantaisie sexuelle bizarre dans laquelle je serais impliqué. ça c'est du troll. Pas ce que je poste.

15/07/2025, 20:04

DPD

+ pas.

15/07/2025, 20:00

DPD

Pleurs pas tout ira bien, ils s'en remettront. J'ai des critiques, certaines virulentes envers la scène (enfin ce qu'il en reste), et un côté provoc assumé (ceci dit je ne mens pas, je pense vraiment ce que je dit), et je pense que ce soit une mauvaise ch(...)

15/07/2025, 19:59

Le fossoyeur de trolls

Quand je vois la quantité et la qualité du travail qui est abattu par ceux qui tiennent ce site comparées à certains commentaires qui s'apparentent au fond de cuve d'une vieille fosse à merde... ça me rappelle que certains webzines / sites sont (...)

15/07/2025, 19:42

Gargan

Très mauvaise idée pour les moissons, la faux enflammée.

15/07/2025, 08:52

DPD

Je sais qu'il faut se reconvertir à un certain âge de nos jours, le marché du travail est mouvant et tout sauf garantit dans certaines professions, ceci les animateurs club med sont décidément mal formés de nos jours. Je vais leur en toucher un mot.

14/07/2025, 19:53

Bricole picole

@DPD : fais gaffe, avec ton jeune âge, tu pourrais être une cible de choix pour un pédophile de LFI. Remarque, ça te ne choquerait pas beaucoup, vu que tu dois être du genre à sucer en fond de gorge le travelo de Liturgy.

14/07/2025, 19:38

Oussama Rabsamen

 @DPD : ça y est, la journée de centre aéré est finie?

14/07/2025, 19:34

DPD

Vous croyez que je suis pas foutu de me taper quelques pubs de cul pour changer d'IP temporairement ? lol. 

14/07/2025, 18:32

DPD

C'était la blague, genre c'est pas évident avec l'IP en dessous. Il faut tout vous expliquer, lentement si possible.

14/07/2025, 17:53