Premier avertissement en préambule : ne confondez pas ces SOLANUM là avec les autres SOLANUM. Nos amis du jour viennent en effet de Sacramento en Californie, alors que les autres sont originaires de Winnipeg au Canada. Ceci étant dit, la méprise ne s’arrête pas seulement à cette homonymie, puisque les deux ensembles s’épanouissent dans la même musique, et proposent à l’auditeur le même genre de Thrash/Crossover. Mais les californiens sont plus enclins à ne pas dénaturer leur Thrash d’une dose de Hardcore, et préfèrent l’attaque franche et lapidaire, ce que le premier vrai morceau de cet album, « The Fall » prouve de sa rythmique effrénée et de ses vocaux acides. Fondé en 2011, SOLANUM a pris un temps considérable pour passer du stade de la démo (éponyme, en 2012) au premier longue-durée, et il leur a fallu huit ans pour accoucher enfin de ce torride The New Genocide, qui en effet semble prôner un génocide auriculaire de masse. Le quatuor encore indépendant (Joe Arellanes - guitare/chant, Udi - guitare, James McLeod - batterie et Jason McLeod - basse) a donc largement eu le temps de réfléchir à ses options, et n’a visiblement pas fait le tri dans son inspiration. Plus de cinquante minutes de musique pour ce premier long, ce qui est assez inhabituel de la part d’un jeune groupe qui préfère généralement la concision. D’où ces onze morceaux dont certains assez longs, et qui s’épanchent dans un Thrash nostalgique des années 80, le meilleur donc, rejoignant ainsi les hordes de l’école old-school qui n’est pas encore finie. Alors donne-moi ta main, et prend mon poing, sors ton short et tes baskets, puisque c’est la fête, et la surprise-partie à de sérieux airs de festival du mosh les cheveux en bataille.
Revendiquant l’inspiration des influences habituelles (TESTAMENT, DESTRUCTION, KREATOR, D.R.I, SLAYER, DEATH ANGEL, IRON MAIDEN, MOTORHEAD, EXODUS, METALLICA, MEGADETH, ANTHRAX, HAVOK), SOLANUM ne met pas en avant l’originalité, mais bien l’efficacité, à tel point qu’on a parfois l’impression qu’un titre dure longtemps alors que nous sommes déjà passé au suivant. Mais l’entrain dont fait preuve la bande est méchamment contagieux, et plus que violent, leur Thrash est fluide et joyeux, et se rapproche des drilles de TOXIC WASTE et D.R.I période 4 of a Kind. Et même si le Crossover n’est pas en ligne de mire, les ACID REIGN ont semble-t-il donné quelques conseils de fluidité à leurs confrères américains, ce qui ne sera pas sans déplaire aux fans de la violence anglaise de la fin des eighties. Le tout tourne à fond, très rond, méchamment canon, se répète évidemment à intervalles réguliers, mais dégage une puissance à décorner Chuck Billy et Scott Ian. Un peu de SLAYER dans les riffs, des clins d’œil réguliers à DESTRUCTION, de petites références à HOLY MOSES, et finalement, une synthèse assez finaude des écoles US et allemande, pour un résultat qui s’il n’est pas encore parfait, reste probant et convaincant dans le rendu. Rois des plans qui s’entrechoquent à vitesse grand V et des saccades bien moulées, les SOLANUM signent donc avec The New Genocide un manifeste de classicisme brutal, qui n’évite pas toujours la redondance, mais qui sonne assez frais pour qu’on en excuse les erreurs de jeunesse.
« One Foot in the Grave » prouve en effet que le quatuor californien a bien écouté la discographie de SLAYER et EXODUS, mais le chant hurlé de Joe Arellanes accorde à l’ensemble une indéniable fraîcheur, se rapprochant des tonalités démentes de Robert Gonnella. Si l’up tempo sied mieux au combo, il se montre toutefois assez à l’aise en mid, même si les titres les plus furieux sont les plus séduisants. Ainsi « Harbinger of Death » remet au goût du jour les sonorités matures de The Legacy de TESTAMENT, agrémentant le tout d’un radicalisme germain coutumier à Schmier et sa bande. Le son général, propre et aigu correspond parfaitement à l’éthique de folie choisie, et les titres passent assez vite, dans tous les sens du terme. Assez inventifs en termes d’arrangements de guitare (les plans qui tournoient ne choient pas, et évoquent volontiers le décollage d’un hélicoptère avec à son bord Gary Holt et Alex Skolnick), et doté d’une rythmique en fratrie qui déménage, SOLANUM incarne avec panache cette nouvelle génération admirative de l’arrière-garde, et qui tient à tout moment à lui rendre hommage. Alors évidemment, pas grand-chose ne vient les différencier de tous les représentants new-age d’une nostalgie effective, mais il y a de la saveur dans cette agression permanente, de la joie aussi, de l’exubérance, et le plaisir de pouvoir enfin s’exprimer sur longue-durée. On pardonnera de fait les emprunts les plus flagrants, les quelques minutes en trop de certains morceaux, et le mimétisme d’une poignée de riffs utilisés avec un peu trop d’insistance. Parvenu aux trois quarts de l’album, l’inspiration semble virer à la redite, et condensé en quarante minutes, l’album eut été un killer de première catégorie, mais comment en vouloir à un groupe d’avoir eu envie de s’exprimer après huit ans d’attente ?
Alors, à chacun de passer les titres les plus convenus, de choisir son hit fatal préféré, sans nier pour autant qu’un peu plus de concision eut été salvatrice. Avec souvent plus de cinq minutes au compteur, les chansons ont tendance à faire du surplace malgré leur vitesse de croisière élevée, et avec une philosophie plus Crossover, les structures en eurent été plus allégées et donc plus digestes sur la durée. Mais il n’en reste pas moins que ce premier album est une carte de visite crédible pour les SOLANUM, qui s’ils n’atteignent pas la folie et l’intensité de leurs cousins canadiens, n’usurpent pas leur nom non plus.
Titres de l’album:
01. Target: You
02. The Fall
03. The New Genocide
04. Wretched Deceit
05. One Foot in the Grave
06. Harbinger of Death
07. A Bond of Flesh
08. Living Atrophy
09. Hang ´Em High
10. The Rotting
11. Dawn of Extinction
Yes, c'est en cours de rédaction. Au camping, nous n'avons pas été impacté par l'orage, pas de dégâts en tout cas.Merci à toi de t'être présenté à moi, c'est toujours cool de croiser des pa(...)
17/05/2025, 18:12
Un report ? Je crois que j’y reviendrai l’an prochain mais deux jours afin de mieux profiter. J’en connais qui ont du moins apprécier le camping avec l’orage du dernier soir
16/05/2025, 06:52
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52