Matin de Noël, et alors que tout le monde est en train de déballer ses cadeaux ou de chercher le meilleur site pour les revendre, je suis devant mon clavier pour vous parler Metal. N’étant pas très porté sur les festivités et les échanges de gratitude un peu faussés, je préfère continuer à faire ce que je sais faire de mieux, traquer la nouveauté pour vous en parler, et vous faire découvrir des groupes méritants. Et ça, c’est mon cadeau de Noël, garanti sans saumon ni foie gras. Et ce matin, j’ai respecté la saison en dénichant des finlandais au long cours, dispensant un enseignement Heavy Metal des plus classiques, qui sort enfin son premier longue-durée après douze ans de carrière. Fondé en 2008 à Lahti, LOANSHARK fait partie de ces ensembles ne cherchant pas à bousculer leur auditoire de leur culot, mais à le faire headbanguer de leurs biscottos. Huit ans après sa première démo éponyme, le quintet (Christian Granroth - basse, Japa Kangas - batterie, Juha Naukkarinen & Juuso Peltola - guitares, Ville Saikko - chant), ose donc enfin franchir le grand pas qui le séparait du professionnalisme, malgré un premier EP publié il y a quatre ans, lui aussi éponyme. Relativement peu d’infos disponibles à propos des finlandais, dont la page Facebook ne s’éternise pas sur ce parcours encore tendre, mais nul besoin d’un historique des faits et gestes pour comprendre que les LOANSHARK sont les garants de ce Heavy Metal rétrograde joué à la nordique, avec une forte influence MAIDEN, et des aspirations mélodiques tangibles.
Tous les morceaux de ce The Queen of Hearts ont été composés par LOANSHARK, et l’album a bénéficié des soins de Mikko Timonen pour l’enregistrement, de Leo Lehtonen pour le mixage, avec un mastering signé Matias Ahonen et un graphisme de pochette conçu par Anu Bring. Une belle équipe donc pour une osmose palpable dès les premiers titres, et qui trouve son apogée sur le premier tube « Burning Out ». On se replonge alors dans les Noëls passés, ceux que nous avons célébrés dans les années 80 en recevant en cadeau des vinyles historiques de l’époque. D’ailleurs, la superbe pochette vintage de The Queen of Hearts nous renvoie aux plus beaux emballages des années 83/86, avec son trait grossier, ses couleurs prononcées, et son goût pour une mise en scène mystique, avec cette reine fantomatique chevauchant un crocodile au même anneau nasal que Rachel Bolan. La brume, les teintes bleutées, l’ambiance fantastique plantent le décor, et le groupe n’a plus qu’à dégainer ses hymnes au Heavy Metal pour nous embarquer dans un voyage fait de fantasmes inassouvis, de foi Heavy, et de délires à base de monstres et autres créatures de la nuit nous entraînant dans une chute délicieuse.
Pas de décadence toutefois, du classicisme, beaucoup de formalités, mais une énergie incroyable, et un flair incomparable au moment d’assurer des transitions entre Hard carton et Heavy bouillant. Le meilleur exemple en reste le diabolique « Red Light Overload » qui se met à cavaler comme un dératé pour nous proposer un feu d’artifices en soli incandescents, dans le même cru de dualité que le MAIDEN de la grande époque. On sent que les anglais sont l’influence majeure des finlandais, mais n’ayez pas peur du plagiat. Tout d’abord, parce que la voix principale de Ville Saikko n’est vraiment pas calquée sur les intonations de Dickinson, et qu’elle reste assez nasillarde et aigue pour apporter une touche légèrement glam à l’ensemble, sans que le projet ne plonge dans le poudrier Sleaze. Ensuite, parce que le groupe sait garder ses distance avec l’emphase de MAIDEN pour se concentrer sur son efficacité la plus directe.
Passant sans vergogne mais avec talent d’un burner Heavy à une chevauchée Speed dans les marais, LOANSHARK fait étalage de ses capacités, et couvre un spectre assez large d’inspiration. Et en découvrant le débridé « The Final Hour », on comprend que les cinq musiciens se sentent suffisamment à l’aise pour oser toutes les nuances, se montrant convaincants dans tous les domaines. C’est donc à un Metal explosif et énergique auquel nous avons droit, ce Metal qui a converti tant de fidèles dans les eighties et qui continue de fédérer lors des festivals les plus puristes. Mais ne voyez aucune condescendance dans cette assertion, puisque les finlandais font preuve d’assez de lucidité pour ne pas s’embourber dans un passéisme trop gênant. Navigant entre petites escales et longues distances, le groupe reste la plupart du temps dans des balises raisonnables, en se ravitaillant régulièrement, avant sur la fin de son voyage de laisser les voiles se bomber pour aller plus loin que l’horizon. C’est ainsi que ce premier album se termine par trois morceaux assez épiques, et en tout cas évolutifs et construits, dont le signal du départ est brillamment incarné par « When The Blind Leads The Blind » et son intro délicieusement lyrique.
Coups de boutoir de la rythmique, avant que les deux guitares ne lâchent leurs riffs les plus incendiaires, l’atmosphère se réchauffe et l’air devient vite irrespirable, d’autant que « Chicanery » impose le scaphandre pour supporter la pression de sa basse galopante et de sa batterie insistante. Et c’est en piochant une dernière fois dans le coffre à astuces de la bande à Steve Harris que les finlandais clôturent leur première odyssée, via « Till The City Sleeps » qui ne risque pas de laisser les mégapoles endormies.
Sans oser franchir le cap séparant l’hommage du salut plus personnel, les LOANSHARK présentent un visage plutôt séduisant, même si la production de l’album, un peu étouffée et générique peine parfois à mettre en relief les attaques les plus virulentes. Mais pour un premier pas dans la cour des semi-grands, le groupe a assuré ses arrières, et s’ouvre des perspectives intéressantes.
Titres de l’album:
01. The Queen Of Hearts
02. Passion Is Calling
03. Burning Out
04. Red Light Overload
05. The Final Hour
06. When The Blind Leads The Blind
07. Chicanery
08. Till The City Sleeps
Haaaa le Rock est tout sauf négociable !! Merci pour cette belle critique.Chazz (2Sisters)
17/01/2025, 22:44
Non putain ça fait chier ! Je m'en fout de revoir Rob derrière le micro de mon groupe préféré d'amour !
17/01/2025, 17:03
J'ai cru comprendre que Zetro se retirait pour problème de santé.J'espère que ça ira pour lui.En tout cas avec Dukes sur scène, ça va envoyer le pâte.
16/01/2025, 18:21
Super nouvelle pour moi, le chant de Zetro m'est difficilement supportable. Celui de Dukes n'a rien d'extraordinaire mais il colle assez bien à la musique et le gars assure sur scène.
16/01/2025, 12:15
Eh beh... Étonné par ce changement de line-up. Vu comment Exo était en forme sur scène ces dernières années avec Souza ! Mais bon, Dukes (re)tiendra la barque sans soucis aussi.
16/01/2025, 10:22
Super. L'album devrait être à la hauteur. Beaucoup de superbes sorties sont à venir ce 1er semestre 2025. P.S. : le site metalnews devrait passer en mode https (internet & connexion sécurisé(e)s) car certains navigateurs le reconnaisent comme(...)
15/01/2025, 12:58
Je viens de tomber dessus, grosse baffe dans la gueule, et c'est français en plus!Un disque à réécouter plusieurs fois car très riche, j'ai hâte de pouvoir les voir en concert en espérant une tournée pour cet album assez incr(...)
14/01/2025, 09:27
Capsf1team + 1.Je dirai même plus : Mettre cela directement sur la bandeau vertical de droite qui propose toutes les chroniques. En gros faire comme pour les news quoi : Nom du groupe, titre de l'album et entre parenthèse style + nationalité.
13/01/2025, 08:36
Oui en effet dans les news on voit bien les étiquettes, mais sur la page chronique on a juste la première ligne de la chro, peut-être que ce serait intéressant de le mettre dans l'en-tête.
13/01/2025, 07:59
Capsf1team : tu voudrais que l'on indique cela où exactement ? Dans l'entête des chroniques ? En début de chronique ?Aujourd'hui le style apparait dans les étiquettes que l'on met aux articles, mais peut-être que ça ne se voit pas d&(...)
12/01/2025, 17:38
Poh poh poh poh... ... ...Tout le monde ici à l'habitude de te remercier pour la somme de taf fournie mortne2001, mais là... Là, on peut dire que tu t'es surpassé.Improbable cette énumération.Et le pire, c'est qu'a(...)
12/01/2025, 14:27
Jus de cadavre, putain mais merci pour la découverte Pneuma Hagion. C'est excellent! Du death qui t'envoie direct brûler en enfer.
11/01/2025, 12:16
Merci pour tout le travail accompli et ce top fort plaisant à lire tous les ans. Moi aussi je vieilli et impossible de suivre le raz de marée des nouvelles sorties quotidiennes... Suggestion peut-être à propos des chroniques, est-ce que l'on ne pourrait pas indique(...)
10/01/2025, 09:12
J'aurais pu citer les Brodequin et Benighted que j'avais bien remarqués en début d'année, aussi, mais il faut choisir... Quant au Falling in Reverse, cette pochette ressemble trop à une vieille photo de J-J Goldman dans les années 80, je ne peux p(...)
09/01/2025, 19:49