Tiens, voilà du bourrin. Joli entrée en matière pour un groupe qui ne prend pas de gants, et fonce bille en tête histoire de nous exploser la nôtre. Comprenez. Je ne suis pas versé dans la chose Technical Death que je juge aussi roborative qu’un quatre-quarts fourré au Nutella. Le Deathcore m’ennuie au plus haut point, et semble avoir dit tout ce qu’il avait à dire le jour même où il l’a dit. Mais il y a des exceptions à chaque règle. Ainsi, les tarés de POOLSIDE AT THE FLAMINGO, outre leur nom qui a de quoi attirer les furieux à cheveux longs, pratiquent une musique foncièrement violente et décomplexée, qui quelque part, a su me contenter. De là à expliquer pourquoi, il y a sans doute un long laïus que je ne coucherai pas. Sur papier en tout cas. Mais forcément un peu, sinon, pourquoi cette chronique ?
Disons que leur sens du maximum en un minimum de temps m’a vraiment plu. Tellement que j’en suis encore tout mouillé, et pourtant, rien de neuf sous la tripaille, les viscères sentent encore la découpe en shredding, et les tripes hument les blasts en training, qui usent du trigger comme d’autres de l’autotune rêveur. Alors, ça blaste ? Oui, à fond, et ça riffe, mignon, pour une grosse calotte dans le dos d’une vingtaine de minutes qui vous colle la tronche dans vos propres excès, de ceux que l’on admet la nuit, en petit comité. Quant à savoir si l’on écoute du Death, du Deathcore, du Technical machin ou du Truccore, on s’en fout, tout le monde est d’accord.
Les POOLSIDE AT THE FLAMINGO viennent donc de Longmont, dans le Colorado, et se sont visiblement formés aux alentours de 2005. Une seule trace de sortie, en 2007, via les bons services d’Epitome Productions, pour un This Will End Badly de très bon augure, qui pourtant en préfigurait de très mauvais. La preuve, depuis, le silence, ce qui dans le cas d’un groupe porté sur l’outrance est toujours un peu facheux. Mais les musiciens (Scotty – chant, Rudy – batterie, Danny – guitare et David – basse) se sont accrochés, malgré l’adversité, un nouveau label à trouver, et trois années complètes d’inactivité. Nous les retrouvons donc aujourd’hui l’esprit revanchard et le regard goguenard, armés d’une nouvelle bombe prête à éclater, sobrement intitulée The Sound Below. Et justement, il est comment ce son d’en-dessous ? Plutôt du genre à passer au-dessus, sur les côtés et même à travers, puisque l’emphase a été mise sur la puissance et la folie, et que ces huit morceaux en moins de vingt minutes racolent large et retentissent profond. Nous évoluons donc en terrain multiple, qui montre des traces de pas Deathcore, Grind, et Technical Death pour un gros coup de balai dans la tronche, qui prend quand même la peine de ne laisser aucune miette. Autant le dire tout de suite, malgré mon aversion à l’approche avouée, j’ai été quelque part conquis par ces poussées de fièvre qui ont bien failli me la donner. Ça joue très vite, ça joue très fort, mais ça fait des efforts pour rester ludique et accrocheur. Les parties de guitare ont abandonné toute mesure, et le chant est évidemment mi caverneux mi plantureux, tandis que la rythmique s’amuse beaucoup à casser les mesures pour caser le maximum de plans en démesure. Techniquement, c’est du costaud, mais c’est aussi composé bien comme il faut pour nous surprendre, nous bousculer, et nous en donner pour notre argent.
Musicalement, ça groove, ça plombe, ça accélère sans arrière-pensée et ça s’écrase sans regarder, mais les riffs sont touffus, les astuces techniques fournies, et les blasts garnis. On peut penser à beaucoup de choses en écoutant ce The Sound Below, mais je me garderai bien de plaquer des références trop évidentes histoire de vous mâcher le boulot. Disons juste que si un réfractaire comme moi y a trouvé son compte, les fans l’auront bon. Et même les autres.
Les morceaux sont brefs, mais disposent tellement d’éléments qu’on a parfois le sentiment d’en écouter trois ou quatre en même temps, même si les trois minutes sont bien l’ultime seuil à ne pas franchir. Tout ou presque est dit dès « Epic Wolf Shirt », qui de ses accents SUFFOCATION, ARREAT SUMMIT, THE FACELESS ou NECROPHAGIST place la barre de la brutalité technique très haute, et définit la route à suivre, dont le groupe ne déviera que très rarement jusqu’à la fin. Le schéma est toujours le même, entre shreds de dingue, polyrythmie à l’avenant, alternance de tonalités de chant, et blasts qui arrosent de sauce le plat déjà fort pimenté. On peut ne pas comprendre et ne pas aimer, mais difficile tout de même de se lasser, puisque le LP atteint tout juste le gros quart d’heure avant de la boucler.
C’est évidemment répétitif, légèrement hypnotique, mais sur une durée aussi peu élastique, le plaisir est réel, et la puissance torrentielle.
A vous de connaître vos propres limites, mais dans un créneau Technical Deathcore, les POOLSIDE AT THE FLAMINGO parviennent quand même à mettre la plupart des auditeurs d’accord. C’est pas non plus une question d’urgence ou de vie ou de mort, mais ça mord, et ça comble un trou entre deux chroniques plus sérieuses. Alors allons-y, et ne jouons pas les blasés. Comme je le disais, « tiens, voilà du bourrin ». Et ça, c’est déjà bien.
Titres de l'album:
Une vidéo de poseur : Mes vinyles les plus underground... / David Martin
Jus de cadavre 13/12/2020
Pour ma part, je dois avouer que, n'ayant que le premier mini-album et les deux albums suivants, Moonspell, que j'ai pu apprécier (et apprécie toujours pour ce qui est des albums que j'ai... surtout Wolfheart), n'est pas vraiment resté à porté(...)
22/01/2021, 13:33
C'est triste mais je ne trouve plus rien d'intéressant chez MOONSPELL, cela m'apparaît comme un encéphalogramme plat. Première déception 2021 !
22/01/2021, 07:51
Nan mais je suis d'accord, les riffs et la voix sont biens, mais... passez une oreille sur le solo sérieux.... ça ferait débander un mammouth.
21/01/2021, 20:09
Que c'est bon, ce son ! Le Doom/Death est un des genres de metal que je préfère, mais c'est plutôt dur d'en trouver (surtout du bon). Encore une belle découverte !
21/01/2021, 19:19
Ah putain ouais ! Y en a qui se sont fait sucrer leur vidéo pour moins que ça je pense sur YT !
21/01/2021, 18:06
Vraiment bien foutu, que ce soit au niveau des paysages sonores que de la prod. Je me bois bien écouter ça sur un beau vinyl, installé dans un chesterfield râpé, faisant tournoyer gentiment un cognac dans son verre, le lévrier à poils ras m'app(...)
21/01/2021, 16:54
Réponse de Roseline : Cest quoi ce truc de sauvage, je comprends rien, par contre je sais que j'ai ordre de dire non, non ,non car le médicale buisness désire étendre son marché jusqu’à fin 2021, le temps de se goinfrer un peu encore pu(...)
21/01/2021, 14:31
Une tentative de coup d'état... on était plus proche du cirque Pinder que d'un putsch.
21/01/2021, 12:45
une tentative de coup d'État avec agression sur forces de l'ordre, avec pour consequences 5 morts, t'as le droit de penser que c'est moins grave que des vitrines cassées et quelques vols, mais bon je partage pas vraiment cet avis.Je suis loin d'excuse(...)
20/01/2021, 20:41
Le metal est loin de ce résumé a Napalm Death ouvertement gauchiste, il y a de tout bord politique clairement, et perso je ne juge pas une personne sur ses idées politiques, je m'en branle complet. Tu peux avoir des idées plus ou moins proche de Schaffer(partie ex(...)
20/01/2021, 18:23
La booze est bien acide et mes neurones me coulent dans le cœur... Une bien bonne distillation que voici ! A écouler dans le noir...
20/01/2021, 17:41