Je me souviens, lorsque j’étais ado, d’après-midis passés chez moi avec un pote ou deux. Généralement, la conversation tournait autour du Metal et des dernières sorties, mais si l’un d’eux avait le malheur de me parler de Cindy ou de Mme Chombier, surnommée « gratte-choune » et professeur de mathématiques émérite, je collais Reign in Blood ou Pleasure to Kill à fond histoire de leur faire fermer leur sale bouche. J’étais trop à fond dans le genre pour supporter ces digressions ineptes et stériles, et j’étais connu pour mon intransigeance en matière de violence musicale. Aujourd’hui, alors qu’un de mes proches tentait une approche verbale, j’ai enfilé mon casque et je me suis envoyé le premier album des équatoriens d’ARKOXIA. Même crime, même punition, et une fois reparti l’air fort marri, l’intrus me laissa enfin seul avec ces musiciens somme toute assez sympathiques, assez en tout cas pour nous confier leur premier effort en comptant sur notre instinct Thrash. Formé en 2014, le combo n’est pas vraiment généreux en informations, ne disposant que d’une page Facebook et de quelques notes sur des sites plus ou moins pas complets du tout. Mais qu’importent les tuyaux, seule la musique importe, et celle proposée par ce quatuor est du genre à ramoner les cheminées des châteaux inoccupés depuis la fuite de Marie-Antoinette à Varennes.
Les membres d’ARKOXIA l’avouent eux-mêmes sans ambages, si tu veux du corsé, c’est à leur porte qu’il faut frapper. Et quelques cinq années après leur premier témoignage pro (Nueva Degeneración, simple démo, mais costaud), Sebastian Peña (guitare), Julio Peña (chant), Juan Esteban Salgado Cordovez (batterie) et Javier Rey (guitare) s’en reviennent encore plus remontés qu’à l’époque, pour nous servir encore bouillant un pur album de Crossover, tenant tout autant du radicalisme en vogue en Amérique du Sud qu’en Hardcore bien frappé du continent du Nord, et plus spécialement de New-York. Alors, évidemment, les mecs font parler la poudre mais ne l’ont pas inventée, mais entre des riffs performants et classiques, un chant délicieusement revendicateur, et une rythmique qui n’hésite pas à appuyer sur l’accélérateur, le rendu est formel, mais efficace. Dès le début de ce très franc Thrash Bomb, on comprend que le centre d’intérêt ne sera pas la distanciation avec la vague old-school, mais bien le respect payé à un style ayant fait ses preuves depuis les mid eighties.
A la manière d’un MUNICPAL WASTE ayant découvert les joies mosh d’un S.O.D ou d’un EXCEL, les ARKOXIA jouent fast n’straight, et nous assomment immédiatement d’un tempo épileptique souligné de saccades de guitare infernales. A ce titre, « Thrash Bomb » en est une qui vous explose à la tronche sans prévenir, et un véritable hymne Crossover comme seuls les GAMA BOMB sont encore capables d’en pondre.
Justifiant une utilisation de leur langue natale, les équatoriens jouent donc la carte de la sécurité, ce qui les empêche évidemment de se mettre en avant. Mais on apprécie quand même cette densité, cette furie vraiment sincère, et ces guitares un peu aigrelettes qui copient les meilleurs thèmes de l’époque. Le chant de Julio Peña, aux roulements de « r » savoureux, fait le lien avec la scène la plus Hardcore du versant Thrash, impression renforcée par l’utilisation permanente de chœurs de footballers. Mais loin de se contenter de fumer les tympans et de se barrer, le quatuor module, ose le mid tempo épisodique, écrase les pieds sans repasser les t-shirts, et développe une certaine variété dans la violence. On s’en rend compte en avançant dans l’album, qui distille alors des compositions plus longues et ambitieuses, avec quelques démonstrations en solo assez fumeuses. Si « Megamuerte » n’est pas MEGADETH, elle n’en exhale pas moins un délicieux parfum américain très prononcé, avec en tête de gondole ces riffs qui tournoient comme des vautours autour du cadavre de la société. « ACAB » garde le même rythme, et gonfle les entournures, conférant à cette première partie d’album une vélocité non négligeable. De son côté, « Diarrea Social » profite d’une décélération pour se mettre à la colle avec les racines Punk, mais toujours avec cette nuance de soli totalement Metal qui ne sont pas sans rappeler les interventions de Rocky George au sein de SUICIDAL TENDENCIES.
Le rythme est donc trouvé, et la croisière file bon train, mais lorsque le temps le permet, l’équipage n’est pas contre une poussée dans les nœuds, avec un « Hiprockers » bien corsé, et surtout, plus conséquent au niveau des plans. Quelques cassures mélodiques avec basse proéminente permettent d’apprécier le potentiel des instrumentistes et de faire une pause dans la brutalité ambiante, mais le but avoué de l’œuvre est bien de nous serrer la gorge jusqu’à l’asphyxie, histoire de nous priver d’oxygène. Saluons toutefois ce sens du groove qui nous permet d’échapper à une mort trop rapide, et surtout, à ces possibilités dégagées à l’occasion de « Toxic Head », plus ambiancé, mais qui sait pousser les machines pile au bon moment.
Rien de bouleversant donc de la part des , mais une solidité dans la composition, et beaucoup de célérité dans l’exécution. Un album nostalgique, délicieusement métissé, qui se laisse écouter sans déplaisir, même si la première division vintage semble encore largement hors de portée. Mais un album suffisamment puissant pour éloigner les emmerdeurs, ceux qui viennent vous tenir le crachoir avec des conversations toutes plus lénifiantes les unes que les autres. Et puis de toute façon Cindy était moche.
Titres de l’album:
01. Thrash Bomb
02. Hishpa
03. Megamuerte
04. ACAB
05. Diarrea Social
06. Justicia Ciega
07. Hiprockers
08. Toxic Head
09. A.T.M.M.
10. Xannax
Je m'attendais vraiment pas à ce qu'Ozzy tiennent 30 min sur chacun de ses shows...Bon, on peut pas dire que c'était "beau" à voir mais si j'avais eu la chance de gauler une place, j'aurai tout de même été bien con(...)
07/07/2025, 07:36
Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
06/07/2025, 21:25
Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50