J’allais entamer ma chronique avec une formule à l’emporte-pièce, pleine d’ironie. Un truc du genre :
« Dans la catégorie « j’aurais pu être BENEDICTION à la place de BENEDICTION si j’étais né trente ans plus tôt, les gagnants sont les Allemands de MANIC ADRIFT, seuls dans leur catégorie”
Sauf que parfois, je laisse le bon sens l’emporter sur les impressions, et que j’ai revu ma copie. Non que les accointances qui me paraissaient évidentes à la première écoute aient laissé place à des certitudes différentes, mais elles ont été atténués par une analyse plus en profondeur de l’album en question.
Niveau vérité, les MANIC ADRIFT sont bien Allemands. Ils sont bien arrivés un peu moins de trente ans après BENEDICTION, et jouent un Death primaire et barbare que les anciens comparses de Barney affectionnaient particulièrement.
Mais…
Puisqu’il y a un mais, au-delà des ressemblances, il y a aussi des dissemblances. Certes, ces jeunes germains sombrent dans un Death poisseux et…sombre, certes, ils jouent un Death vraiment primal et sauvage, sans artifices, mais ils ne se contentent pas de ça, heureusement pour vous et moi.
Après une première démo/premier EP paru(e) en 2013/214 (selon les sites et les points de vue), deux ou trois ans ont été nécessaires pour élaborer cette première sortie presque longue durée qui surprend de ses qualités et de ses hommages parfois assez déguisés.
Quatuor (Nils Stückradt – chant, David Engel – guitare, Manuel Engel – batterie et Lukas Gräfen – base), MANIC ADRIFT est un groupe pour le moins déstabilisant, et pourtant stable sur ses fondations. En choisissant de ne pas choisir entre les effluves putride d’un Death des origines et les émanations toxiques d’un Hardcore à tendance Crust plus contemporain, ils nous prennent à rebrousse-poil et finissent par nous bluffer de leurs variations tous sauf convenues.
Je parlais de BENEDICTION en ouverture, d’autres webzines ont cité un peu au hasard DISMEMBER et OBITUARY, mais ces références ne font qu’entériner l’hypothèse d’un revival Death qui est finalement assez viable. Oui, les Allemands aiment le style, le jouent avec respect, mais l’agrémentent de trouvailles personnelles, un peu Doom parfois, souvent Core mais toujours enracinées dans le Metal le plus malsain et froid. Le son global, légèrement voilé ajoute à l’ambiance délétère qui s’échappe des sept pistes, et de fait, Towers devient un produit tout à fait compétitif, qui dame le pion à des sorties bien plus ambitieuses. Nous avons même droit à des intermèdes mélodiques absolument probants qui rappellent les atmosphères déclinées par les CANDLEMASS (« Towers »), immédiatement contredites par des accélérations sadiques chantées d’une voix assez stridente et animées de soli typiques de l’école Anglaise de la fin des années 80.
Nostalgique, un tantinet vintage, mais tout sauf passéiste, telle est la musique proposée par les MANIC ADRIFT. Elle est finalement plus complexe et organisée que le premier morceau ne le laissait transparaitre (« Poem For The War », plus Death qu’une pareille entame, tu meurs, mais comme c’est aussi le but), et de fil en aiguille de morceau en titre, se densifie, se diversifie, et se transforme en Crossover plutôt bien senti qui écarte certaines pistes pour en proposer d’autres.
Climat éprouvant, mélodies amères, vitesse modérée, riffs qui se partagent entre mélodies acides et litanies morbides, l’ensemble dégage un parfum assez prenant et séduisant disons-le, qui pourrait se concevoir comme une jonction entre l’apprentissage Death initial et la mélancolie d’un MY DYING BRIDE, avec quelques exceptions notables à cette règle.
Prenons par exemple et pour exemple « Fiend Within ». Riff accrocheur et presque digne de PRONG, mid tempo addictif, on nage en plein hors sujet, lorsque soudain le Death repointe le bout de son linceul alors que les BPM montent dans les tours.
C’est assez bluffant, d’autant plus que l’alternance des plans continue son travail de sape pendant trois minutes, rapprochant même le groupe d’une mouvance Indus/Death charmante.
A contrario, ou par extension, « The Oath » joue à la traîne et se vautre dans la fange d’un Doom ténébreux sur une bonne partie de sa durée, avant qu’un Crust très maîtrisé ne s’empare de la conclusion. Les comparaisons deviennent alors très complexes à établir, et MANIC ADRIFT révèle alors sa véritable nature versatile, très éloignée des conclusions hâtives que nous étions prêt à tirer d’une écoute superficielle.
On sait que le Death peut être très pesant et malsain, mais lorsque les Allemands ralentissent le rythme, ils s’en éloignent pour verser dans la poésie d’une musique plus riche et fertile que d’énièmes divagations morbides, un peu comme si le FROST de Into The Pandemonium se comparait au MY DYING BRIDE de Turn Loose The Swans.
« Circle » singe les tics les plus Heavy du CARCASS le plus induit, et aménage des espaces vraiment groovy, alors que le final « Benevolence Of Suffering » n’est que Death macabre aux fragrances maladives. Epilogue de six minutes en forme d’allégeance au Metal de la mort, comme un ultime pied de nez au moment de refermer ce tome dédié à la diversité.
Alors non, Towers n’est pas l’œuvre d’un groupe sous influence, en tout cas pas seulement. Il s’en dégage une atmosphère étrange qui m’empêche de classer les MANIC ADRIFT dans une catégorie bien précise.
Du Death, du Crust par touches fugaces, du Doom, le tout traité et assimilé avec subtilité pour un rendu délicat mais néanmoins costaud.
Bien loin d’une rigueur germanique, ce premier LP démontre de belles qualités d’ouverture, et nous perd sur des pistes extrêmes certes, mais abordées avec patience et intelligence.
Je rengaine donc mes formules toutes faites, et je souligne la pertinence d’un groupe qui sait ce qu’il veut, sans vraiment se préoccuper de ce que nous voulons.
Titres de l'album:
@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44
Les bénéfices du concert était entièrement reversés à une œuvre caritative. Aucun des groupes présents n'a palpé pour leur concert (en même temps c'était 20 minutes de live par groupe...). Après ça (...)
08/07/2025, 22:42
@SalmigondisJe sais pas si tu veux quelque chose qui fait plus l'unanimité j'ai vu Morbid Angel au bout et c'était de la merde, une prestation robotique au possible, j'ai pris plus de plaisirs sur des trucs plus locaux à la con. Il faut savoir tourn(...)
08/07/2025, 22:28
Mais quelle bande de clodos...tout le monde se branle du batteur sans déconner. Se faire du fric de cette manière c'est franchement pathétique. Massacra est mort et enterré...qu'il le reste pour conserver son statut CULTE. Honte &agrav(...)
08/07/2025, 21:54
Avant d'aller me faire voir ailleurs, je partagerai avec vous cet hommage Fernandelien :"Aux adieux de Black Sabbath, il tremblait pas mal d'la patte.Fais l'Ozzy, assis."
08/07/2025, 21:31
Ben tu m'étonnes, DPD, d'être passé à autre chose. En même temps, quand on a eu ces groupes là comme entités fétiches, on ne peut qu'aller de l'avant. C'est comme partir de zéro (je plaisante
08/07/2025, 21:26
Je comprends juste pas cette envie adolescente permanente de revoir ses groupes de jeunesse. Je veux dire je suis de la génération qui est passé par Korn Slipknot et compagnie mais je suis passé à autre chose.
08/07/2025, 19:55
Lors du dernier concert de Motorhead auquel j'ai assisté, Lemmy était... pathétique (mais pas loin). Et pourtant il était planté sur ses quilles. Alors jouer assis avec Parkinson en bandoulière ? Business is business, la machine à biftons DEVA(...)
08/07/2025, 19:23
@HumungusJe fais une exception pour Motörhead (que je n'apprécie pas plus que ça) parce que Lemmy était sous un haut dosage de drogue/alcool pour tenir le coup et pas s'écrouler sur une chaise.
08/07/2025, 17:31
Je vois pas ce qui est légendaire à un trubo grand-père qui tiens péniblement sur une chaise. Je dois manquer quelque chose. Pour ma part c'est autant ridicule que les concerts avec des stars mortes en hologrammes. Faut vraiment être con.
08/07/2025, 17:18
@LeMoustre : espèce d'abruti... le but du concert, outre le fait que c'était un évènement caritatif, c'était qu'Ozzy puisse faire des adieux en bonne et due forme à la scène, chose qu'il n'avait pas pu réaliser (...)
08/07/2025, 06:08
J'ai pas encore tout regarder mais y a t'il un groupe qui a joué le morceau Black Sabbath ?LeMoustre, pour ce concert je pense que l'émotion et la communion entre groupes et public était plus importante que le reste. A voir les vidéos j(...)
07/07/2025, 22:26
La dernière du Madman ! Déjà vu en live debout et il chantait moins bien que la !
07/07/2025, 18:34
@LeMoustre :Effectivement... Point de vue totalement respectable que celui de ne pas vouloir payer un prix de dingue pour mirer un show proche du pathétique.Mais perso, face à des légendes comme celles-ci, je mets mon impartialité de côté et (...)
07/07/2025, 17:42
Ozzy sur sa chaise hé ben.Bon l'âge nous aura tous mais bon quand même c'est pas cool de voir ça.Moi ça m'aurait emmerdé.Autant un Anthrax, un Maiden ont toujours la peche après tant d'années (quitte &a(...)
07/07/2025, 13:18
j'ai eu l'occasion de les voir en première partie de Seum mi Juin. vraiment bien prenant !
07/07/2025, 12:48