Avec une pochette pareille, on pouvait s’attendre à tout. Ces tons roses et violets, ces androïdes futuristes, cette ambiance étrange et séduisante à la fois pouvaient guider sur la piste d’un Metalcore décomplexé, d’un Hard Rock mélodique et chaloupé, ou d’un Metal moderne mordant et mordu. La réalité des faits est toute autre, et assez difficile à décrire d’ailleurs. Les RAVAGE ne sont pas forcément faciles à classer, ce qui doit les réjouir, et s’épanouissent dans un genre de Hard-Rock relevé, ambitieux, riche, et positivement inclassable. Enfin, n’allons pas jusque-là. Disons simplement que dans leur cas, il y a bien more than meets the eye.
Peu d’informations à vous prodiguer, RAVAGE étant assez discret sur la toile. Tout au plus puis-je vous aiguiller vers une page Facebook assez peu fournie, qui ne dévoile ce premier album que par petites touches. Mais est-il besoin d’en savoir trop pour apprécier ce disque fait maison et élaboré avec passion par l’ingénieur du son Kev de Brauvau Records ?
Non, il suffit de l’écouter, et de constater que ses concepteurs sont loin de se contenter d’un album supplémentaire à rajouter à la déjà trop longue liste des nouveautés.
Uncanny Valley est donc une surprise bien de chez nous, mais qui aurait pu voir le jour en Angleterre, en Allemagne, en Australie ou en Belgique. Un Heavy Rock de première bourre qui se la tire lui-même pour avancer en terrain miné, celui du Hard Rock n’Roll classique, mais émaillé de petites trouvailles surprenantes. Et ce qui l’est, assurément, c’est la durée de certains morceaux, qui basés sur une poignée de riffs capables s’étendent au-delà des sept, huit ou neuf minutes, un timing assez rare dans ce créneau.
RAVAGE dans les faits rappelle le meilleur du Rock joué dur français, avec en point de mire des guitares débridées, mais respectant les impératifs d’une distorsion propre, et une section rythmique binaire solide, qui soutient les morceaux sans forcer. Alors, évidemment, impossible de jouer la carte de l’originalité à outrance, puisque la construction de ce disque reste d’un formalisme indéniable. Mais le plaisir retiré de ces chansons faussement simples mais réellement ambitieuses permet d’éclipser les quelques défauts de fabrication, notamment au niveau des soli, un peu maigrelets, dont la fréquence se noie dans celle du riff porteur.
Avec ses cinquante-six minutes de métrage, Uncanny Valley sonne comme la conclusion d’un travail acharné. Un travail effectué sur les sonorités, l’ouverture d’esprit, et la rage d’un Rock joué aux tripes, avec une sincérité désarmante, mais un objectif haut. Pas question de lâcher une dizaine de brûlots identiques pour flatter dans le sens du poil les fans d’AC/DC ou des RAMONES, même si le fond de l’air y est aussi chaud. Non, les frenchies se plaisent à tester la frontière séparant le Hard-Rock direct et le Heavy Metal traditionnel, ce que l’on sent sur certains chapitres comme le flamboyant « Burning Brains », qui serre discrètement la main de Steve Harris et Bruce Dickinson dans les loges du Ruskin’ Arms.
Incongruité plaisante, ce premier tome d’une jeune carrière comblera les attentes des mordus d’énergie. Basé la plupart du temps sur un binaire souple et simple, Uncanny Valley se place aux côtés des 7WEEKS, de MALLORY, des anciens de DIRTY SIDE, mais aussi quelque part entre LITTLE BOB et MANIGANCE, un no man’s land réservé aux soldats les plus capés, qui élaborent leur plan de bataille avec soin sans vraiment craindre la réaction de l’adversaire.
Et la rage transpire de ces aventures, qu’elle soit matinée d’une cowbell amusée (« Leave It Back »), ou allusive à la scène Heavy Rock des seventies, lorsque les artistes français commençaient à prendre des libertés avec leurs sources d’inspiration (« Dust And Ashes »).
Pas vraiment Progressif (pas du tout même), mais évolutif, Uncanny Valley sonne live, humain, sincère et respectueux d’un public qui n’aime rien tant qu’applaudir ses héros on stage, un vendredi soir quelque part en France. Un vendredi soir qui laisse filtrer les émotions sans les refouler à l’entrée, et qui tangue au son d’une guitare acoustique sensible qui introduit une énième histoire de vie sur la route, ou toute autre considération nostalgique (« Man Of Steel »).
Il est donc assez amusant de confronter cette musique authentique et intemporelle à cette pochette futuriste qui donne des envies de cadeau de Noël pour enfants pas vraiment sages. Certainement pas le graphisme le plus adapté à ce disque énergique, bien dans son époque, mais complètement conscient de l’importance de ses racines. Des racines Rock n’Heavy, pour une sacrée dose de sueur en studio. Du travail honnête, une mise en place carrée, il n’en faut pas plus pour se motiver.
RAVAGE risque d’en faire chez les amoureux d’un Hard-Rock classique, mais authentique.
Titres de l’album:
01. Ground Zero
02. Hurry
03. The Crown
04. Burning Brains
05. Iron Dance
06. Leave It Back
07. Dust And Ashes
08. Man Of Steel
09. Fighting Spirit
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@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant...
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@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44