COVID, couvre-feu, COVID, sorties repoussées, COVID, confinement, COVID, attestation de sortie, léger mieux, vous pouvez bouger mais…COVID, re-couvre-feu, COVID, reconfinement…Tout ça commence à ressembler à une vieille rengaine entonnée par une chanteuse de rue décatie à la robe fanée. Mais puisqu’il faut bien s’adapter à son époque, les groupes ont posé leur mouchoir plein de larmes sur les concerts éventuels, pour s’enfermer en studio en respectant les distances de sécurité, prenant acte de dates de sortie sans cesse modifiées pour s’adapter au marché. Mais cette absence de musique live aura produit une quantité impressionnante de matériel studio, les musiciens n’ayant rien d‘autre à faire qu’enregistrer leurs idées pour pouvoir un jour les défendre sur scène. Les anglais d’INGLORIOUS n’ont pas échappé à cette règle, eux qui ont vu leur quatrième album repoussé par deux fois. Et c’est aujourd’hui avec un certain soulagement teinté de fierté que le groupe renouvelé nous présente le quatrième tome de ses aventures sous la forme d’un LP complet, riche, et d’une énergie renouvelée. Il faut dire que ce We Will Rise formalise le remplacement des trois/cinquièmes du line-up, avec l’arrivée de trois nouveaux musiciens venus soutenir les deux têtes pensantes habituelles.
C’est ainsi que le chanteur Nathan James et le batteur Phil Beaver ont accueilli à bras ouverts trois nouvelles recrues, les deux guitaristes Danny Dela Cruz et Dan Stevens et le bassiste Vinnie Colla. Et ce soutien estampillé 2021 a fort à faire pour garder la légende à flots, et lui permettre d’affronter la tempête pandémique de 2020. Avec trois albums depuis sa formation en 2014 (Inglorious en 2016, Inglorious II en 2017 et Ride to Nowhere en 2019), INGLORIOUS est devenu l’un des fers de lance de la scène Hard-Rock européenne. Son chanteur Nathan James, loin d’être inconnu au moment des faits avait déjà collaboré à divers projets d’envergure, dont l’orchestre de danse TRANS-SIBERIAN ORCHESTRA et l’hommage à SCORPIONS initié par le grand Uli Jon Roth. Avec un tel vocaliste à la barre, le projet était condamné à jouer une musique de qualité, et c’est exactement ce qu’il fit (avec en ces temps reculés Wil Taylor, Drew Lowe, et Colin Parkinson), recueillant les louanges de légendes de la scène anglaise comme Brian May, qui les avait gratifiés d’un honorifique « jeune DEEP PURPLE avec un sacré chanteur ». Un tel parrainage pourrait être lourd à porter pour certains, mais à nouveau sur les rails, Nathan James et Phil Beaver assument totalement avec un nouvel album brillant, qui ne dénotera pas dans leur discographie.
Les arguments promotionnels étalés par Frontiers, qui une fois encore soutient le groupe, témoignent de l’enthousiasme de musiciens pas si mécontents de leur sort, ou qui en ont tiré le meilleur parti. Chacun y va de son dithyrambe, de ses compliments déguisés, et de sa joie avouée, comme si cette situation avait réveillé la partie la plus créative sommeillant en eux. Enregistré à Cardiff avec le producteur capé Romesh Gogandoda (BRING ME THE HORIZON, BULLET FOR MY VALENTINE, MOTÖRHEAD), We Will Rise a donc des airs de phœnix renaissant de ses cendres pour prendre son envol dans un ciel noirci par les soucis et la peur. Affichant un taux de satisfaction optimal, Nathan James parle de ce disque avec un entrain notable, et donne même le sentiment que cette expérience fut la plus agréable de sa carrière de musicien :
« Le processus d’écriture pour cet album fut l’expérience la plus agréable et détendue de ma carrière d’auteur. Nous avons vraiment pris du bon temps, et nous n’avons pas essayé de nous imposer des chansons qui ne fonctionnaient pas. L’une de mes chansons préférées est « She Won't Let You Go », que j’ai écrite avec Danny bien avant qu’il ne fasse partie du groupe. »
Certes, les discours promotionnels étant ce qu’ils sont - et toujours les mêmes - on serait à même de douter de la sincérité du chanteur. Mais en écoutant ce quatrième album, la vérité éclate au grand jour, et l’enthousiasme dont parle le vocaliste devient évident au fur et à mesure des pistes. Visiblement, l’apport de sang neuf et les circonstances pour le moins particulières ont galvanisé les deux leaders, qui proposent ici une musique fraîche et résolument optimiste. Comme si le groupe voulait conjurer le sort et rendre un peu de soleil à cette époque nuageuse et tourmentée, We Will Rise sonne sinon neuf, tout du moins frais et dispo, avec en exergue une cohésion de groupe totalement bluffante. D’ailleurs, outre le bonheur de Nathan, le guitariste Dan Stevens se fend aussi d’un sourire verbal assez convaincant :
« Je suis très fier de cet album. Les séances d’enregistrement étaient très organiques, et on trouve même sur l’album une chanson dont le riff fut capté pendant un soundcheck. L’osmose dans le groupe était palpable dès les premiers jours, et je pense que la musique le reflète. »
Et en découvrant les onze morceaux de cette nouvelle livraison confinée, l’impression se confirme : We Will Rise est un album joyeux et heureux. Sans s’éloigner du style qui a fait sa réputation, le groupe remet sa couronne sur le tapis, et emprunte une nouvelle fois aux grandes figures du Hard Rock leurs astuces et leur talent. On sent pas mal de LED ZEP au détour des riffs (« Messiah » aux cocottes de guitare très mutines), pas mal de WHITESNAKE, mais aussi des allusions aux anciens de RAM JAM (« Medusa » et son riff sudiste à la « Black Betty »). Le spectre de Coverdale se montre parfois sous son jour le plus rassurant sur la superbe demi-ballade « Eye Of The Storm » qui prouve s’il en était besoin que le talent incroyable de Nathan est toujours intact, et la variété étalée par cette réalisation permet au quintet de présenter son travail le plus ouvert à ce jour. Les deux nouveaux guitaristes se sont formidablement bien intégrés, au point de laisser croire qu’ils font partie de l’aventure depuis ses débuts, et l’album offre un véritable festival de hits.
Je placerai en avant en toute subjectivité le sublime « My Misery » et son refrain explosif, « He Will Provide » et son énergie exubérante, « God Of War » pour son déhanché de basse à la Glenn Hughes, mais chaque fan aura son moment de gloire favori. Pour une fois, les arguments publicitaires censés vous persuader de la qualité supérieure d’un œuvre n’avaient rien d’exagérés. INGLORIOUS a trouvé une seconde jeunesse et a tiré le meilleur parti d’une situation compliquée. Mais We Will Rise leur permettra un envol live de toute beauté, transportant les foules dans des cieux enchantés.
Titres de l’album:
01. She Won't Let You Go
02. Messiah
03. Medusa
04. Eye Of The Storm
05. Cruel Intentions
06. My Misery
07. Do You Like It
08. He Will Provide
09. We Will Meet Again
10. God Of War
11. We Will Ride
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Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
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05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
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Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
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Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55