Sortant épuisé d'une grosse semaine avec un concert à l'extérieur au milieu, il fallait que l'affiche me motive pour y retourner à nouveau après un mois de mai plutôt intense de ce côté. Mais nous sortons d'une telle disette ! Avec le covid je n'avais pas vu de Death old-school depuis au moins trois ans, alors que c'est l'un de mes styles de prédilection.
Le concert n'avait pas eu beaucoup de promotion et, n'ayant pas réussi à vraiment identifier l'orga' qui n'était pas celle de la Secret Place, j'ai acheté ma place en arrivant. J'aurais préféré le faire avant pour soutenir, vu que maintenant la question des préventes est redevenue problématique. Les gens ont repris l'habitude de se décider au dernier moment après les restrictions sanitaires, mais cela ne va pas favoriser l'offre de concerts hors des grosses tournées dont la rentabilité n'est pas douteuse.
L'affluence dans la cour de la Secret Place était néanmoins correcte et rassemblait des gens de la génération des groupes annoncés, avec quelques fans de la jeune vague extrême actuelle. Le Death Metal est toujours bien là, mais force est de constater qu'à part quelques passionnés pointus, la troisième génération de fans a retenu surtout de la première les grands classiques inspirateurs. Enfin, on retrouvait ainsi quelques personnes qu'on n'avait pas vu depuis l'arrivée du cousin de la grippe dans nos vies.
Pour nous décoincer, LECKS INC. revenait depuis Marseille. Nous avions un vague souvenir de les avoir déjà croisés ici en ouverture de Combichrist il y a quelques années. Cette fois ils étaient en formation à quatre, et toujours pour jouer un Metal plutôt Electro à la base, qui tape abondamment dans plusieurs autres styles voisins pour varier son propos. Si l'imposant guitariste se fait une tête de semi-elfe noir à la Mortiis, la musique est évidemment dansante quelque part entre un Kovenant paillard, Ministry et Manson. Elle souffrait quand même d'un son insuffisamment propre. Lecks Inc. a pu bénéficier d'un temps de jeu très correct, le groupe a déjà un large répertoire derrière lui à faire valoir. Si quelques personnes bougeaient un peu, ce n'était pas facile d'emballer un public venu voir du pur Death Metal en étant maquillés et en défendant un style plus éclectique aux tempos bien différents, malgré une affiliation Metal claire et un goût évident pour la provocation. Répéter un peu plus permettrait aussi sans doute d'être plus carré, plus dur en concert, mais la production de ce soir n'y aidait pas.
Cela faisait un paquet d'années que je n'avais pas revu MERCYLESS, alors que je m'en souvenais bien. Le groupe de Max Otero nous a donné deux albums de plus entretemps, dont les extraits sont passés à l'aise au milieu des vieux classiques comme "Spiral of Flowers" ou "Burnt at the Stake". Les Alsaciens ont une bonne formule de Death traditionnel et sans concession, nullement construit sur le blast beat, et plutôt fait pour headbanger sur des riffs de qualité et se lâcher sur quelques petits soli. Les passages plus rapides ont déclenché les premiers pogos, assez violents à cause de la place laissée devant et de l'enthousiasme des aventuriers de la fosse obscure. En plus, la salle avait donné aux buveurs de vrais verres et non les gobelets habituels, ce qui était beaucoup plus dangereux dans ce contexte où le sol devenait glissant et semé de quelques éclats.
La passion du père Otero fait qu'il se livre autant quelle que soit l'affluence, haranguant les piteurs, vomissant ses paroles de son growl rauque et naturel, heureux de reconnaître des fans d'une tournée à l'autre. Le son était très bien à tous les postes. Bref, on ne s'est pas ennuyé à agiter la nuque, tout en gardant un coin de l'œil sur les pogoteurs pouvant nous surgir dessus à tout instant, on avait parfois mal pour eux. La traditionnelle reprise finale d'"Evil Dead" tranchait une fois encore de par son côté plus direct, son tempo rapide et uniforme, qui emballa ultimement la petite fosse. Mercyless est une valeur sûre du Death Metal français, qui tient son rang. Depuis trente-cinq ans, c'est l'un des meneurs de la scène Française. Si le set avait l'avantage d'une féroce unité de style, je regretterais néanmoins à jamais le reniement total de la période atmo-prog', qui tranchait certes beaucoup avec le style définitif du groupe mais était inspirée, surtout l'album "C.O.L.D.".
C'était émouvant pour moi de revoir AGRESSOR. Mon unique rencontre avec les Antibois remontait à la fin des années 90, l'un de mes premiers concerts de Metal extrême, quand Alex Colin-Tocquaine jouait aussi dans le groupe de Black Norvégien Bloodthorn et que le Death semblait promis à une disparition rapide. À cette époque, le nouveau batteur César Vesvre, qui a remplacé Kevin Paradis, devait être en maternelle… Mais avec lui, Agressor a une vigueur qui fait des ravages. À mon avis, Alex et sa bande tiennent bien mieux leur rang maintenant. Ils ont livré un set très brutal, en place. La production sonore, bien différente de celle de Mercyless, était moins grave, plus compacte mais très propre. Elle sert bien mieux les morceaux que ne l'avait fait le travail désuet et brouillon du père de Quorthon sur les versions originelles des albums du temps jadis. Le groupe ayant produit un seul album depuis la renaissance du Death Metal, la setlist était ultra vieille école. Il y a même eu un titre ancien jamais enregistré officiellement. Au reste, je n'étais pas capable d'identifier les morceaux les plus récents mais je crois qu'il y en a eu. La facette néo-médiévale qui faisait alors la personnalité d'Agressor passait complètement aux oubliettes.
En conséquence de ce flot de brutalité sous contrôle, la fosse toucha un point d'intensité encore au-dessus, d'autant qu'il y avait quelques masses dans le tas (dont l'illustrateur de la pochette originale de l'album "Towards Beyond" amicalement dénoncé par le père Alex). J'ai eu peur pour plusieurs crânes qui furent bien près d'atteindre à grande vitesse le sol ou le muret protégeant la table de mixage. Le pied de micro d'Alex en fit les frais sur un début de morceau, sans que cela n'amène à baisser le tempo. J'avais oublié que c'est un guitariste gaucher. Il serait plus que temps que le groupe se fasse un peu mieux connaître hors de nos frontières, car dans le créneau du Death bourrin il atteint à présent un niveau qui ferait rêver bien des débutants dont les labels nous abreuvent chaque mois. Adroitement, alors qu'il était finalement assez tard, le set s'acheva sur le génial classique "Barabbas" qui faisait redescendre la folie régnante tout en faisant enfin mémoire des tentations moyenâgeuses et néo-classiques qui rendait les Provençaux si originaux. Après une hésitation, devant la clameur des pogoteurs cabossés mais encore énergiques, Alex et son orchestre ressortirent la bonne vieille reprise de Terrorizer "After-World Obliteration" mise en boîte à une époque où la résurrection de l'autre groupe de Pete Sandoval était inconcevable. Moi-même, j'avais oublié toute fatigue au terme de cette excellente performance.
Redevenu fourbu au bout de quelques instants après ce final, je n'ai pas traîné très longtemps malgré la douceur plus estivale que printanière de la nuit. Ce concert m'avait finalement offert plus que ce que j'en attendais et m'a conforté dans l'envie de rattraper autant que possible le temps perdu.
Très cool de découvrir ce groupe ! La présentation est plus fluide mais il faudrait laisser la place à un extrait à mon avis et ça permettrait de mieux rythmer la vidéo.
19/03/2024, 08:17
Perplexe également.Dehydrated et Out of the Body (Out, pas Ovt sans déconner ! C'est quoi leur manie de remplacer les U par des V ?) sans Martin Van Drunen, j'ai même pas assez de curiosité pour écouter ce que ça peut donner.
19/03/2024, 07:52
J'avais aimé le premier Vltimas. Il fait partie de cette tonne d'albums que l'on oublie mais qu'on ressort de temps à autre pour se les repasser et se dire "ah ouais, c'est pas mal" avant de les remettre en place.J'ai écout&eacut(...)
19/03/2024, 07:43
Tant mieux pour ceux qui aiment moi ils me font chier avec cette fétichisation du metal old school.
18/03/2024, 17:37
J'aime bien le principe de réenregistrer des classiques pour voir ce que ca donne avec un son actuel. Le problème est double ici : réenregistrer des morceaux récents n'a que peu d'intérêt, et surtout en me basant sur le titre mis en é(...)
18/03/2024, 13:13
Oui, et non. Dans le sens que s'ils veulent vendre leur compile qui sent très fort le réchauffé, il vaut mieux qu'ils écoutent un minimum la base de fans qui seraient potentiellement intéressés par l'objet (et ils ne sont pas Maiden qui peu(...)
18/03/2024, 08:05
J ai adoré ce film qui m'a fait connaître ce groupe. Depuis je me repasse leurs tubes.
17/03/2024, 14:07
J’ai pris la version cd version digipack plutôt que le vinyle car il y avait 3 titres bonus .trop tôt pour donner un avis mais je ne m’ennuie pas, sans être transcendant mais on peut pas exigeant avec ce groupe et une telle carrière. Cela dit il fai(...)
16/03/2024, 11:55
Bon...Pour l'instant, je ne l'ai écouté qu'une seule fois...Mais dans l'ensemble, j'ai été quelque peu déçu.La faute à un côté Power bien trop présent tout au long de l'album.
13/03/2024, 07:24
groupe de petites gauchiasses qui crisent si on n'emploie pas le bon pronom. FOUR
13/03/2024, 06:17
Commande faite direct au label.Hâte d'écouter les nouvelles versions de The Song of Red Sonja ou The Thing in the Crypt.Meilleure nouvelle de la semaine,Merci pour la chronique en plus hyper favorable
11/03/2024, 15:32
Terrible.Déjà que le EP envoyait sévère dans la veine Wotan, early Blind Guardian ou Manowar, voici l'album !Achat obligatoire
11/03/2024, 14:55
toujours pas de Phobia à l'affiche.... j'y ai cru pour les 25 ans et tout ...
11/03/2024, 07:39