Si la présence de CARCASS était plutôt rare par chez nous fut un temps, il faut bien avouer que depuis la sortie de Surgical Steel en 2013, les gars de Liverpool se sont souvent rendus en France. Et c’est même la seconde fois que les Anglais viennent à Rennes, dans cette même salle du centre ville. Cependant, ce n’est pas Garmonbozia qui sponsorise cette soirée, mais Rage Tour. Ce soir, l'Étage reçoit donc la tournée ROTTEN SOUND / BRUJERIA / CARCASS : trois groupes pour un peu plus de 30€, ce qui montre encore une fois que le prix des concerts de Metal n’est toujours pas à la baisse. Un prix qui n'a pas découragé les "plus jeunes" pour autant, la moyenne d'âge n'étant pas à 40 piges comme c'est le cas habituellement.
Une tournée qui n’a rien d’original (il s’agit là de groupes que j’ai déjà vu énormément de fois) mais qui a le mérite d’avoir pas moins de sept dates en France. Et celle de Rennes fut l’une des dernières annoncées : qu’elle fut donc pas ma surprise lors de cette annonce, avec le plaisir de revoir la bande à Bill Steer. 

L’ouverture des portes est à 19h, et nous pouvons remarquer que dans la salle du dessous, le Liberté, un autre concert à lieu, celui de CLARA LUCIANI. Deux salles deux ambiances donc, mais deux publics qui se côtoient sur l'esplanade. C’est à 19h30 pile qu’ouvre les hostilités de notre côté, avec les Finlandais de ROTTEN SOUND. Il est encore tôt et nous ne sommes que mardi, pourtant l’affluence est plutôt correcte, et la salle va être bien remplie en fin de set. Le son est plutôt inégale, très compressé avec une grosse caisse très en avant et la HM-2 à burne. Ça donne un rendu pas déplaisant pour ma part et ça permet de gommer le côté très moderne du groupe. La salle est en format “petite capacité” comparé à son habitude, mais le public reste très timide voir peu réceptif. Le chanteur, abordant une casquette WARFUCK, félicitera le seul mec du public à bouger, c’est dire. En tout cas ça enchaîne, le set est sans trop de superflus, ça va droit au but, et ça reste même très efficace pour du Neo-Grind. Le quatuor accompli sa mission d’“open-act” même si j’aurais peut être préféré un plateau plus “risqué” avec un groupe de Death ou de Grind plus récent. Car en effet, ROTTEN SOUND, ça fait bien trente ans que ça existe. 

Setlist : Self / Power / Pacify / Equality / Koiranoksennus / Suburban Bliss / Renewables / Lazy Asses / Inhumane Treatment / Targets / Void / Insects / Ownership / Sharing / Nothingness / Slay /  Western Cancer / Sell Your Soul / Salvation / Trashmonger / Blind  

Place au groupe international qu’est BRUJERIA et qui tourne en hommage à Juan Brujo et Pinche Peach, tous deux décédés l’année dernière. Il faut dire qu’il est difficile de s’y retrouver dans les innombrables line-up qu’a pu avoir le groupe, mais ces deux là ont toujours fait partie de BRUJERIA, et Juan étant l’un des deux chanteurs principaux.
C’est donc à quatre qu’ils montent sur scène, avec un seul chanteur. Reste à savoir s' ils vont remplacer Juan ou arrêter le groupe juste après. Le set ouvre directement sur le classique “Brujerizmo” et son traditionnel sample. Là encore, même constat pour le son et également pour les lights qui sont très agressifs. Mais encore une fois, le côté très “fat” du son n'est pas pour me déplaire. Pour répondre d’emblée à la question, non c’est pas Jeff Walker à la basse et ni Embury. Sur scène, c’est dress-code foulard et casquette/t-shirt BRUJERIA avec une communication presque exclusivement en espagnol. 

Musicalement, c’est comme à son habitude, sorte de Groove Death Metal très 90, c’est très très cheap, mais le public est pour le coup plus réceptif, avec les premiers pits. Pas mal de communication pour rendre hommage aux disparus, ainsi que diverses introduction des morceaux dont seuls eux ont le secret… La fin du concert approche, le temps de sortir une machette, pour lancer “Matando Gueros” et finir sur la traditionnelle macarena. Ça à le mérite d'avoir mis l’ambiance et d’avoir chauffé la salle. 

Setlist : Brujerizmo / El desmadre / Hechando chingasos (Greñudos locos II) / Vayan sin miedo / La migra / Ángel de la frontera / Chingo de mecos / Christo de la roca / Desperado / Colas de rata / La ley de plomo / Revolución / Consejos narcos / Raza Odiada (Pito Wilson) / Matando güeros / Marijuana 

Le public s'agglutine, la salle est bien remplie, afin d'accueillir les Anglais de CARCASS. J’ai longtemps été très très fan du groupe, de sa première démo à son Surgical Steel, qui m’a permis d’enfin voir le groupe sur scène, et de les voir plus de dix fois je pense. Puis j’ai fini par lâcher l’affaire, j’ai à peine écouté le dernier album, j’ai arrêté d’aller les voir en concert, dû à la redondance des setlists, et je me concentre uniquement sur les deux premiers disques à présent. Pourtant ce soir, les voir à domicile m’enchante pas mal ! Le backdrop et les flags de chaque côté de la scène sont à l'effigie de dernier, qui date déjà de 2021. On a donc le droit à chaque côté de scène, à des couverts géants, c’est plutôt marrant. Les quatre entrent sur scène pour entamer directement “Buried Dreams” et le constat est sans appel : le son est bien plus digeste, et les lights sont bien moins cheap. Le concert est à la hauteur de la réputation des Anglais, c’est carré et maîtrisé à la perfection. La setlist couvre toute la carrière du groupe, avec ses traditionnels medleys, qui, à certains moment sont très frustrant (entendre juste l’intro de “Ruptured in Purulence”) et on à même le droit à quelques titres première période, notamment un “Exhume to Consume” avec Bill Steer au chant. 

Si je pouvais cependant ajouter un point noir, c’est l’utilisation inutile du vidéoprojecteur, qui diffuse des choses qu’on ne distingue pas sur le backdrop. Et ça, ça a toujours été, je comprendrais jamais. Par contre qu’est ce qu’il s’est passé avec tes cheveux Jeff ? En plus d'être moins bavard que d’habitude, Jeff est actuellement chauve. Il nous expliquera cependant qu’il a la voix prise en ce moment et qu’il s’en excuse. Très honnêtement je pense que personne n’avait remarqué. Le set, à l’image de celui de ROTTEN SOUND, passe d’une traite, sans fioriture (sauf si on veut parler des innombrables parties de virtuosité de Bill Steer pendant les morceaux) avec un public très réceptif (gros pit sur “Corporal Jigsore Quandary”).

Le groupe nous fait le coup du rappel, afin de terminer leur set d'un peu plus d'une heure, avec la poignée de classique restant. De quoi combler un public très réceptif et pour sûr, ce genre de concert, “à taille humaine” en a ravi plus d’un ce soir.

Merci Rage Tour pour avoir su nous occuper en ce début d’année.

Setlist : Buried Dreams / Kelly's Meat Emporium / Incarnated Solven Abuse / No Love Lost / Tomorrow Belongs to Nobody/Death Certificate / Dance of Ixtab (Psychopomp & Circumstance March No. 1 in B) / Black Star/Keep On Rotting in the Free World / Genital Grinder/Pyosisified (Rotten to the Gore) / Exhume to Consume / Corporal Jigsore Quandary / This Mortal Coil / Unfit for Human Concumption / Ruptured in Purulence/Heartwork