Voici un live-report plutôt inhabituel, puisque je ne vais pas vous parler de musique au sens strict du terme, mais d'une projection organisée à la Médiathèque de Rochefort le samedi 20/02 dernier. En gros...hier.
Tout est encore tout frais dans ma mémoire, au moment ou je couche ces quelques lignes sur écran. Organisée en partenariat avec Le Labo des Musiques Actuelles Rochefort Océan, une après-midi consacrée au fanzinat, avec pour animateur, plus qu'un expert, un gardien du temple. Guillaume Gwardeath, chargé de production et auteur qui a édité ses propres fanzines et contribué à de nombreux médias, directeur de La Fanzinothèque de Poitiers, biographe du groupe Burning Head s'est donc fendu d'un aller/retour Poitiers/Rochefort pour proposer une thématique complète sur l'art du fanzinat.
En mise en bouche, un atelier de création de fanzines, auquel votre serviteur n'a pas participé, qui pavait la voie à la projection de ce fameux documentaire "Fanzinat", réalisé à six mains par Laure Bessi, Guillaume Gwardeath et Jean-Philippe Putaud-Michalski.
Une trentaine de personnes présentes dans la salle, et une introduction assez ludique et drôle du monsieur loyal de la journée, qui résume son parcours, mais qui induit évidemment la thématique à venir : le fanzine, ses origines, ses acteurs, ses héros, ses nouveaux chevaliers et son importance sur les diverses scènes artistiques. Une fois la machine lancée et les images projetées, Guillaume laisse le documentaire faire son office, et nous plongeons alors dans un monde de passionnés, de tous âges, de tous milieux, et de toutes ambitions.
Evidemment, qui dit fanzine ne dit pas forcément musique. Le format a séduit les graphistes et dessinateurs, qui y ont vu un formidable support loin des convenances un peu rigides de la production officielle. Comme le soulignent les intervenants filmés, le fanzine était pour eux une porte ouverte sur la liberté totale, de ton, de fond, et d'argumentation. S'y mêlaient dystopies, Punk, sexe, horreur, combats sociétaux, musiques amplifiées ou non, mais surtout, une passion indéfectible envers l'underground et sa faune interlope. Car en effet, quel besoin de créer un fanzine si ce n'est pour faire connaître l'inconnu, les têtes d'affiche ayant déjà les honneurs de la presse spécialisée et nationale. Voire internationale.
C'est peu ou prou une vingtaine d'acteurs de la scène qui se succèdent face caméra, avec évidemment des incontournables, comme Christophe Lemaire, bien connu des lecteurs de Mad Movies et du circuit de l'horreur des années 80 et 90, mais aussi - et plus surprenant - Thomas VDB, humoriste très demandé qui fut l'instigateur du premier fan-club français de KORN, et de son magazine officiel.
Ancienne et nouvelle génération se répondent par interview interposée, mais leurs points communs sont plus nombreux que leurs différences. Que l'on laisse la parole à Delphine Bucher, autrice et illustratrice ou à Frank Frejnik, vétéran du fanzinat (Violence, Slow Death…) et du journalisme (Rock Sound, Punk Rawk…), le propos est similaire : la débrouille comme unique moyen de fabrication, et la passion comme moteur de diffusion. Car le point fort de Fanzinat est de ne pas appuyer sur la nostalgie du "c'était mieux avant", et de montrer que l'exercice a encore de très nombreux adeptes aujourd'hui (Marie Bourgoin, documentaliste à La Fanzinothèque de Poitiers souligne qu'elle en reçoit en moyenne plusieurs dizaines par mois).
Le montage est sobre, l'image parfois hésitante, mais les impératifs de production ont été tels que les auteurs n'ont pu proposer qu'un seul créneau à certains intervenants, d'autant que ces derniers devaient les accueillir chez eux. Mais contrairement à son sujet, l'image n'est pas primordiale pour Fanzinat. j'ai même pu regretter, qu'à l'image de son thème il ne soit pas produit en noir et blanc, pour respecter les limites des photocopieuses de l'époque. Mais comme le documentaire aborde toutes les disciplines - du Rap au Beaux-Arts, en passant par le DIY Punk et les supports plus soignés et quasiment professionnels - il fallait trouver un équilibre, et la couleur permet une moyenne assez raisonnable.
D'une durée confortable (un peu plus d'une heure et dix minutes), Fanzinat se dévore comme un fanzine ramené à la vie par un Frankenstein aux intentions louables. S'il est évident que Metalnews est l'enfant bâtard de cette génération papier, la mienne n'a pu oublier ces petits machins au contraste parfois douteux que l'on feuilletait avec un appétit vorace. Les interviews, les annonces de concerts, les ventes de démos, les chroniques, mais aussi le tape-trading (vidéo de notre cher David dispo ici : Tape-Trading (David Martin)) qui a pu compter sur l'apport des petites-annonces, tout y passait, et abordait des groupes que la presse nationale n'avait pas l'audace de mettre en avant.
Merci donc à la Médiathèque de Rochefort pour ce moment tout à fait charmant, merci à Guillaume Gwardeath pour son humour et ses connaissances encyclopédiques, merci au Clos pour ce partenariat, et merci à tous ceux qui un jour se sont dit : "Puisque personne n'en parle, je vais le faire moi-même".
Clair que ça donne envie ce truc !
Il y a un clin d'oeil à David Martin dans la chronique, on peut même aller jusqu'à "Enjoy The Violence" :-) les " vétérans" comprendront....
Merci beaucoup pour ce compte-rendu sur le vif. Je reviendrai avec plaisir à Rochefort !
Excellent report ! J'y étais. C'était purement génial. Dans le même style, tout aussi excellent, le Courts Of Chaos fut aussi un fantastique moment.
01/06/2025, 19:36
Incroyable un groupe qui s'attaque à faire une reprise de Dead Congrégation !!! Je me languis d'écouter ça . Faut pas se louper la ahah.
31/05/2025, 21:53
Ah ah ce message d'au revoir est magnifique"Je dois y aller maintenant… chercher un boulot et jouer à Roblox avec mon fils…"
31/05/2025, 09:12
@Gargan exact, oubli impardonnable...Mais que veux-tu, je suis une vieille baderne qui pense que DEEP PURPLE est de la musique de jeunes et que tout est pourri depuis la mort de Roy Orbison. Mais totalement d'accord pour "Whiter Shade of Pale", quel feeling....
30/05/2025, 09:39
Bah tu as oublié la reprise finale de dragon ball par Lisa, question de génération hehe. Je ne connaissais pas tant que ça Paul Gilbert (un peu Mr Big et Racer X, mais pas plus), super bonhomme et musicien incroyable. Enorme panard sur la reprise de Procol Harum.
29/05/2025, 22:28
J'avoue avoir délibérément censuré cette information de premier choix... ... ...
26/05/2025, 07:32
@LeMoustre : alors grand-père, t'as réussi à sorti des soins palliatifs?
24/05/2025, 07:15
Une plaque bien méritée ! Mes deux premiers albums de death metal, Blessed are the Sick de Morbid Angel et Tomb of the Mutilated de Cannibal Corpse, deux albums que j'adore toujours autant, après plus de 30 ans passés dans ma discothèque, y ont &eacut(...)
23/05/2025, 19:55
Je chiais encore dans des couches à la grande époque du Morrisound, et pourtant si je fais un top 10 de mes albums de chevet tous styles confondus, la moitié (au moins) aura été enregistré dans ce studio. Le genre de lieu qui a marqué notre sc&egra(...)
22/05/2025, 17:52