Ce troisième album de PARIS est une franche réussite, mais aussi une belle histoire. Une belle histoire à plusieurs niveaux, d’abord humaine, mais aussi artistique, puisque 50-50 scelle la collaboration entre deux français avec l’énorme indépendant mélodique allemand AOR Heaven, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Si d’aventure, vous ne connaissiez pas le groupe, sachez qu’il est né d’une belle amitié entre deux musiciens originaires du sud de Paris, qui depuis les bancs de l’école s’entendent comme larrons non en foire, mais en festival Metal. Fans des groupes mythiques d’origine, les DEF LEPPARD, SCORPIONS, IRON MAIDEN et autres, Frédéric Dechavanne et Sébastien Montet se découvrent des passions communes, dont celle pour un Hard-Rock mélodique très typé 80’s, et c’est donc en toute logique que quelques années après leur rencontre, ils décident de fonder un groupe ensemble, duo magique sachant s’entourer des meilleurs pour justement défier les meilleurs sur leur propre terrain. Et sans faire preuve de chauvinisme qui n’a pas lieu d’être, il est quand même très plaisant de tomber sur des français capables de jouer sur le terrain des suédois et des américains sans avoir recours à des astuces faciles ou des recettes éculées et empruntées.
Mais je le conçois, et l’avoue sans honte, le plaisir d’écouter une musique d’une telle qualité en sachant qu’elle est produite par des français est décuplé. Huit ans après Only One Life, et cinq après The World Outside, PARIS revient donc avec la même équipe pour produire le même résultat, et c’est sans forcer que le duo nous offre encore cinquante minutes de chansons étincelantes et portées par des refrains en or. 50-50 ne fait donc pas dans le moitié-moitié mais bien dans le carton plein, et même si l’album est rempli jusqu’à ras-bord, il se laisse digérer avec beaucoup de facilité, les claviers et harmonies agissant en enzymes particulièrement puissants et efficaces.
Autour de Frédéric (chant/claviers) et Sébastien (guitare/chant/claviers), nous retrouvons donc des accompagnateurs de luxe, avec Steve Newman (NEWMAN, production, mastering, choeurs), Dave Bartlett (basse, choeurs) et Rob McEwen (batterie), soit un solide backing-band et un producteur de luxe, qui aident nos deux musiciens à mettre en valeur leurs compositions de premier ordre. Il est impossible en écoutant ce troisième chapitre de ne pas penser à W.E.T, ECLIPSE, HARDLINE, mais aussi à JOURNEY ou TOTO (le plus agressif, s’entend), tout comme il était impossible de ne pas y penser en savourant l’album précédent. Car loin d’un AOR mélasse au romantisme factice et dégoulinant, 50-50 propose un Hard-Rock mélodique typiquement européen qui a pourtant retenu bien des leçons des maîtres du Billboard des années 82/83. Inutile donc de craindre une myriade de ballades pleureuses pour midinettes masculines en manque d’amour profond, ou des déhanchés de clavier à la Final Countdown, ici, on traite la mélodie comme le faisait JOSHUA ou le meilleur SURVOVOR, en laissant loin derrière les souvenirs gras de STARSHIP ou REO SPEEDWAGON.
On peut à la rigueur formuler quelques griefs envers la voix de Frédéric, qui manque parfois d’assurance ou de coffre, amis avec l’apport de chœurs dans la plus grande tradition américano-scandinave, le tout est méchamment consolidé, d’autant que l’ami Sébastien n’est pas en reste pour dégainer des riffs solides et des soli inspirés. Il a une fois de plus reçu le soutien d’un autre instrumentiste de talent, Robert Säll (WORK OF ART, WET), venu poser un solo comme la tradition de chaque album de PARIS l’exige. Le mid-tempo est donc incisif, l’up tempo hargneux et véloce, La guitare bien mise en avant, et les synthés intelligents, ce qui nous offre un équilibre parfait, présenté avec beaucoup d’humilité par « Breathe In/Breathe Out », morceau d’entame qui plaque des claviers stellaires sur un riff classique, mais velu. La voix part immédiatement dans la douceur, et les chœurs assurent un tapis de nuages vocaux, et en quelques secondes, PARIS séduit, comme un week-end en amoureux dans notre belle capitale en automne. Romantiques, Frédéric et Sébastien le sont, mais pas niais, ce qui nous évite les roucoulades. Pas question de céder à la mièvrerie, et le faux rythme brillamment imposé par Rob McEwen sur le puissant « Ashes To Ashes » appuie sur la pédale, sans que les deux auteurs ne se départissent de leur sens harmonique aigu.
Du coup, les tubes déroulent, comme sur un best-of west-coast des années 80 dopé à l’énergie du Hard-Rock européen de la même époque. Les deux compères se connaissent par cœur, et sont capables de composer des hymnes que les jeunes suédois pourraient leur envier, à l’image de « Superhero », classique de l’AOR comme on en signe une fois de temps en temps, ou de « Some Heart », trépidant comme du VAN HALEN, mais smooth comme du JOURNEY.
Euphorique, heureuse, entraînante, souriante, cette musique donne de l’énergie à revendre, et vous transforme en pile électrique s’enthousiasmant d’un petit rien. Décharge d’adrénaline, montée d’endorphine, 50-50 résume à merveille le parcours des deux potes qui prennent toujours autant de plaisir à composer et jouer ensemble. On pourrait presque toucher leur osmose du doigt, tant leurs compositions reflètent leur passion, et cette amitié nous permet de déguster de petits chefs d’œuvre comme « No Bridge Too Far », puisque même en fin de parcours, l’album ne donne aucun signe d’essoufflement. Tout au plus notons-nous un peu plus de sensibilité sur « Game Changer » et « Valentine’s Day », qui pourraient illustrer la scène finale d’une rom-com typique.
L’excellence donc, et bien de chez nous en plus. Alors qu’on pensait le style chasse gardée des Etats-Unis et de la Suède, PARIS prouve finalement que notre pays est capable de s’accaparer les trophées sans devoir ramer, et 50-50 vous offre le double de plaisir pour le même prix. Comme le dirait Louis Bertignac, « jolie petite histoire ». Sauf que celle-là a tout d’une grande.
Titres de l’album:
01. Breathe In/Breathe Out,
02. Ashes To Ashes
03. Crazy Over You
04. Touch Me (With Your Eyes)
05. Can’t Get You Out Of My Mind
06. Surrender
07. Some Heart
08. Superhero
09. Half Of Me
10. No Bridge Too Far
11. Game, Changer
12. Valentine’s Day
Très cool de découvrir ce groupe ! La présentation est plus fluide mais il faudrait laisser la place à un extrait à mon avis et ça permettrait de mieux rythmer la vidéo.
19/03/2024, 08:17
Perplexe également.Dehydrated et Out of the Body (Out, pas Ovt sans déconner ! C'est quoi leur manie de remplacer les U par des V ?) sans Martin Van Drunen, j'ai même pas assez de curiosité pour écouter ce que ça peut donner.
19/03/2024, 07:52
J'avais aimé le premier Vltimas. Il fait partie de cette tonne d'albums que l'on oublie mais qu'on ressort de temps à autre pour se les repasser et se dire "ah ouais, c'est pas mal" avant de les remettre en place.J'ai écout&eacut(...)
19/03/2024, 07:43
Tant mieux pour ceux qui aiment moi ils me font chier avec cette fétichisation du metal old school.
18/03/2024, 17:37
J'aime bien le principe de réenregistrer des classiques pour voir ce que ca donne avec un son actuel. Le problème est double ici : réenregistrer des morceaux récents n'a que peu d'intérêt, et surtout en me basant sur le titre mis en é(...)
18/03/2024, 13:13
Oui, et non. Dans le sens que s'ils veulent vendre leur compile qui sent très fort le réchauffé, il vaut mieux qu'ils écoutent un minimum la base de fans qui seraient potentiellement intéressés par l'objet (et ils ne sont pas Maiden qui peu(...)
18/03/2024, 08:05
J ai adoré ce film qui m'a fait connaître ce groupe. Depuis je me repasse leurs tubes.
17/03/2024, 14:07
J’ai pris la version cd version digipack plutôt que le vinyle car il y avait 3 titres bonus .trop tôt pour donner un avis mais je ne m’ennuie pas, sans être transcendant mais on peut pas exigeant avec ce groupe et une telle carrière. Cela dit il fai(...)
16/03/2024, 11:55
Bon...Pour l'instant, je ne l'ai écouté qu'une seule fois...Mais dans l'ensemble, j'ai été quelque peu déçu.La faute à un côté Power bien trop présent tout au long de l'album.
13/03/2024, 07:24
groupe de petites gauchiasses qui crisent si on n'emploie pas le bon pronom. FOUR
13/03/2024, 06:17
Commande faite direct au label.Hâte d'écouter les nouvelles versions de The Song of Red Sonja ou The Thing in the Crypt.Meilleure nouvelle de la semaine,Merci pour la chronique en plus hyper favorable
11/03/2024, 15:32
Terrible.Déjà que le EP envoyait sévère dans la veine Wotan, early Blind Guardian ou Manowar, voici l'album !Achat obligatoire
11/03/2024, 14:55
toujours pas de Phobia à l'affiche.... j'y ai cru pour les 25 ans et tout ...
11/03/2024, 07:39