Despicable

Carcass

30/10/2020

Nuclear Blast

COVID oblige, nous aurions dû avoir droit à un nouvel album de CARCASS cette année, qui finalement n’arrivera que l’année prochaine si tout va bien. En guise de petit cadeau avant les fêtes et pour s’excuser de cette interruption momentanée de longue-durée indépendante de leur volonté, les anglais nous offrent ce petit en-cas qui ne rassasiera pas les fans, mais qui leur permettra de calmer leur faim sans atteindre la satiété. Et il était temps serais-je tenté de dire, puisque le dernier témoignage de Jeff et sa bande remonte à la lointaine année 2013. A l’époque, nous étions heureux de retrouver nos médecins-légistes préférés avec Surgical Steel, avant de nous rendre compte que si l’album était bon, il ne proposait absolument rien de neuf. Sorte de survol des trois derniers albums du monstre - Necrotism/Heartwork/Swansong -  Surgical Steel était une reprise de contact sympathique en direct de la morgue, présentait un nouveau line-up, et avait le mérite de rompre avec dix-sept années de disette de cadavres plus très frais. Et sept ans après cet album, la méthode reste la même, le line-up a subi de nouveaux changements, et inutile d’attendre de CARCASS autre chose que ce que ce sixième LP nous avait développé, ce que Despicable confirme de ses quatre morceaux qui ne sont rien d’autre qu’une extension de qualité. Jeff Walker (basse/chant), Bill Steer (guitare), Daniel Wilding (batterie) accueillent donc pour ce retour en force le nouveau venu (depuis deux ans quand même) Tom Draper à la seconde guitare, et le trio de base post comeback se voit donc soutenu par un nouveau souffle qui permet à ces quatre morceaux de toucher le cœur de la cible qui n’est autre que le cœur des fans.

Dix-huit minutes de CARCASS, ça n’est pas grand-chose, mais c’est mieux que rien. D’autant plus que le groupe et sa maison de disques nous ont assuré que ces quatre titres ne figureront pas sur Torn Arteries, l’album à venir qui aurait dû sortit le 7 août dernier. Despicable est donc un collector qu’il faut à tout prix posséder si le nom du groupe signifie encore quelque chose pour vous. D’autant plus que les dites chansons valent largement la peine d’être appréciées, reprenant la méthode de Surgical Steel pour piocher dans les différentes approches du quatuor. On retrouve la sévérité et la violence de Necrotism, la puissance mélodique de Heartwork, mais cette fois-ci, les allusions au chant du cygne Swansong sont totalement remisées, le groupe ayant tenu à frapper fort. Rien de nouveau chez les macchabées, mais de solides titres qui rappellent le son inimitable des originaires de Liverpool, et je l’admets sans honte, j’ai pris mon pied en dévorant ces tranches de barbaque pas fraîches qui m’ont rappelé la passion que j’ai toujours développée pour les carpaccios du combo. Rendant encore une fois hommage au patrimoine horrifique, CARCASS nous sert en hors d’œuvre le solide « The Living Dead At The Manchester Morgue », clin d’œil au superbe film de Jorge Grau sorti en 1974, et accompagne sa référence d’un Death totalement Heavy qui convainc en un seul riff et une seule intervention de Jeff. Sa voix est toujours aussi efficace pour souligner la pertinence des riffs classiques, et on tombe immédiatement sous le charme de ce morceau aux ambiances variées, qui n’hésite pas à accélérer le tempo pour évoquer la fuite en avant du héros du film. Pas de soucis, c’est du CARCASS pur jus, du bon et du pain complet, livré avec son tapis de blasts et d’harmonies finaudes.

Oh, rien de particulier, mais de l’efficacité à tous les étages, et toujours cette façon de disséquer avec amour de son métier. « The Long And Winding Bier Road » et son jeu de mot pas particulièrement finaud n’offensera pas les amoureux des BEATLES, mais permet de maintenir le cap sur ce Death à tendance Heavy que les anglais maîtrisent si bien. Du classique, du bien fait, un peu formel dans le rendu, mais toujours appréciable. Le groupe joue soudé, la production est parfaite, et on enchaîne vite fait avec « Under The Scalpel Blade », plus court et concis, mais tout aussi vilain et teigneux. On sent que Despicable se veut fusion des deux albums les plus célébrés du quatuor, avec ses parties harmonieuses et ses crises de folie Grind maîtrisées, et l’impression qui se dégage de cet EP est aussi agréable que celle qui émanait de Surgical Steel, puisqu’il est inutile d’attendre du groupe autre chose que ce qu’il sait déjà faire à la perfection. Ne reste plus à « Slaughtered In Soho » qu’à refermer la porte de ce petit chapitre, ce que le morceau fait avec un peu de complaisance, et un riff un peu pataud heureusement sauvé par des chœurs d’outre-tombe. Pas la meilleure manière de terminer cette intervention, mais avec deux morceaux qui pourraient devenir des classiques, un qui passe la barre de justesse et un dernier dispensable, Despicable s’apprécie pour ce qu’il est, en espérant que Torn Arteries tienne plus de sa première partie que de sa seconde. Et en espérant surtout que cette putain de pandémie nous laisse bientôt tranquille, que nous puissions dévorer le septième LP de la bande en toute quiétude.   

                                          

Titres de l’album:

01. The Living Dead At The Manchester Morgue

02. The Long And Winding Bier Road

03. Under The Scalpel Blade

04. Slaughtered In Soho


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par mortne2001 le 20/11/2020 à 15:31
78 %    1055

Commentaires (2) | Ajouter un commentaire


RBD
membre enregistré
20/11/2020, 22:08:20

Je suis moins enthousiaste. C'est du Carcass dans le style adopté pour cette reformation, pas de discussion là-dessus, mais c'est moins bon que l'album et le précédent EP. Ce n'est pas grave vu le format, n'empêche que je ne m'attendais pas à essuyer un petit coup de mou d'inspiration avec eux.


grinder92
membre enregistré
23/11/2020, 09:42:16

Pour ceux que cela intéresse, un reportage sur Josh Foreman qui a créé la sculpture ayant servi pour la pochette : 


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