Mephobia is the fear of becoming so awesome that the human race can't handle it and everybody dies.
Au moins, les choses sont claires avec ce groupe venu d’Autriche. Pas de faux-semblant, pas d’humilité, leur intention est clairement de marcher sur le monde pour le détruire d’un rapide pas Thrash. Premier album pour ces viennois pas vraiment à la chantilly, album précédé d’une flopée de singles lâchés sur leur Bandcamp, histoire de mettre les choses au point. Les choses sont justement clarifiées immédiatement par cette sublime pochette évoquant le meilleur du graphisme Thrash/Death de ces dernières années, et qui dévoile en le sachant le contenu de ce premier-né. Assemblé en 2019, le quintet a donc patiemment attendu d’avoir élaboré un répertoire digne de ce nom pour pousser son premier hurlement, qui avouons-le, fait du bien aux tympans quand ça fait mal.
Se targuant d’un crossover global recoupant les données du Thrash, du Death et du groove Metal, MEPHOBIA développe de beaux arguments musclés, et s’appuie sur sa rythmique atomique pour imposer des riffs classiques et des structures ne l’étant pas moins. Niveau technique assez remarquable, mais humilité dans la composition, l’optique choisie étant celle de l’agression permanente via des titres courts et incisifs, qui mettent en avant une soif de destruction massive. Et dès le fill démoniaque introduisant « The Flesh Is Weak », les neurones partent en vrille, et on pense à un SLAYER revu et corrigé par LOUDBLAST, sous la direction artistique d’AT THE GATES. Un peu de tout donc, des allusions américaines aux citations européennes, pour un extrême raisonnable, mais quand même suffisamment corsé pour plaire aux amateurs de bourrin qui fait du bien.
Notons immédiatement le jeu incroyable de Rob au kit, qui se prend pour le nouveau Lombardo imité par Paul Bostaph, et qui de son impact apporte une dynamique incroyable à ces titres plutôt conventionnels. Le batteur laisse tout passer sans filtrer, du mid tempo appuyé aux blasts nucléaires, et se démarque en tant que poumon d’un groupe qui toutefois n’a pas les guitares dans leur flight-case. Chris Fawkes et Max Jochum en profitent donc pour empiler les riffs comme à la grande époque du duo Gary Holt/Rick Hunolt, avec ce petit plus de méchanceté qui a fait les grands guerriers du Thrash/Death. Thrash/Death, mais aussi Death/Thrash parfois, lorsque l’intensité monte d’un cran, et avec une succession de plans ininterrompue, le gang parvient facilement à retenir notre attention en lâchant des idées accrocheuses au bon moment (« Hater »).
Du classique donc, qui ne s’éternise pas, sauf en de rares occasions, comme celle du final « Karma », qui s’occupe du notre en aménageant des adieux plus poisseux et mélodiques, et en optant pour la solution évolutive qui sied à merveille aux musiciens. Mais inutile de tourner autour du pot, ça n’est pas la finesse qui fait la loi ici, mais bien les coups de rein, et le choc causé par l’épidermique « Collapse » a de quoi nous ramener au meilleur des baffes en levrette des nineties. Deux minutes et trente secondes de bousculade dans le pit, pour un cri primal à base de rage non diluée.
Des choses plus nuancées permettent de reprendre son souffle, comme ce très malin « Inhuman Design » très GRIP INC dans l’esprit, mais encore une fois strié d’accès de brutalité incroyables. On peut éventuellement trouver la voix un peu trop monocorde, les riffs similaires, mais il est impossible de nier que l’énergie qui se dégage de ce Reign of the Degenerates est à la hauteur de son titre. Travail de dégénérés certes, mais des dégénérés intelligents, qui savent agencer une conquête et élaborer un plan d’attaque suffisamment fin pour ne pas tomber à l’eau.
Quelques soli plus mélodiques que la moyenne, des breaks à foison, mais une cohérence redoutable, pour un massacre presque clinique dans les faits. Mais on aime, et mieux, on adore ces saillies Thrash formelles (« Prey »), immédiatement suivies d’un bref repos du guerrier (« Wrath Ravages » et ses arpèges acides, sa basse mélancolique, et son crescendo très futé). Si vous voulez en savoir plus, écoutez la galette en question, prenez-vous une grosse morfle sur « The Great Persecution », et numérotez vos abattis. Il risque toutefois de vous manquer quelques ratiches à la fin de la raclée, et certains de vos os risquent d’être en sale état. Joli défouloir que ce premier album, qui nous présente une créature pas encore assez énorme pour détruire le monde, mais suffisamment crédible et impressionnante pour faire trembler les premiers couards.
Titres de l’album:
01. The Flesh Is Weak
02. Hater
03. Collapse
04. Possession
05. Inhuman Design
06. Prey
07. Wrath Ravages
08. Fake World
09. The Great Persecution
10. Karma
J'avoue avoir délibérément censuré cette information de premier choix... ... ...
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