Encore un nouvel album pour cette livraison Frontiers de décembre 2022, et pas des moindres. Non que le groupe soit connu, reconnu et adoubé, mais simplement parce que ce nouveau venu à les armes adéquates pour faire trembler les amateurs de Hard mélodique et d’AOR fantastique. Et une fois n’est pas coutume dans le style, ce groupe ne vient ni de Suède, ni des Etats-Unis, ni d’Italie, mais bien du Brésil.
TARMAT s’est formé à la mi-2020 autour du quatuor Alexandre Daumerie (chant), Eduardo Marcolino (guitare), Gabriel Aquino (claviers), and José Marcus (basse), quatre amis de longue date ayant déjà joué dans différents groupes ensemble, et dont l’amitié remonte aux débuts des années 2000 pour certains. Autant dire que ces garçons-là se connaissent bien, et prennent du plaisir à jouer et composer ensemble. Notons pour l’amour de la précision que les parties de batterie ont été enregistrées par Rafael Marcolino, et nous pouvons maintenant nous intéresser à la musique proposée par le quatuor.
Autant ne pas tourner autour du pot, TARMAT propose avec Out of the Blue un album qui ne sort pas de nulle part, mais qui prône des valeurs AOR très prononcées, parfois assez éloignées des standards en vogue dans le milieu du Hard-Rock mélodique. C’est donc à un public amoureux des belles mélodies et des ambiances west-coast que cet album s’adresse, les plus hargneux s’en remettant sans aucun doute au reste de la palette Frontiers.
Bon et beau, mais léger comme une bulle de savon. Il est évident qu’un morceau aussi délicat et Pop que « More Than Less » ne plaira pas à tout le monde, mais séduira ceux qui se demandaient ce qu’une rencontre entre STEELY DAN et TOTO pourrait produire comme chef d’œuvre. Avec des claviers placés en avant, un chanteur au timbre doux et suave, une guitare qui soutient plus qu’elle ne s’affirme, TARMAT joue hors catégorie, et incarne le visage le plus innocent de la maison de disques italienne. Loin des productions standardisées par Del Vecchio, ou du Heavy classique que le label affectionne tant, Out of the Blue nous ramène directement dans les années 80, de son mélange entre Pop jazzy, Rock tranquille et AOR de première classe. On pense parfois à un compromis trouvé entre FOREIGNER et BOSTON (« Your Enemy »), mas heureusement pour les plus nerveux, le quatuor brésilien a aussi pensé à ceux qui ne crachent pas sur un brin de puissance dans un contexte de prudence, via « Backbone Feeling », superbe démonstration de Hard FM impeccable.
TARMAT ne joue pas les roublards, et affirme sa personnalité sensible dès les premières minutes de ce premier album. Ainsi, « Out Of The Blue » nous ramène de son intro aux heures les plus romantiques de l’Amérique des eighties, lorsque l’AOR était le genre le plus chéri par les radios et les classements divers. Cette plongée en apnée dans un passé loin d’être révolu répond donc à une volonté de nostalgie, mais loin de la facilité old-school, Out of the Blue se creuse les sillons pour proposer des chansons personnelles, que l’on peut sans problème comparer à nombre de standards de l’époque.
Soft, but chic. Voici une formule qui correspond tout à fait à ce répertoire ciselé et peaufiné à l’extrême. Aucune aspérité, aucune scorie, la perfection comme seule ambition, et une production douce et cajoleuse qui équilibre l’ensemble avec un panache indéniable. Et lorsque l’atmosphère se veut encore plus intime, le fantôme du MARILLION des années 90 laisse traîner ses chaines sur le sol du château (« Moving Backwards »).
Prenant parfois de faux-airs d’album solo de Joseph Williams, Out of the Blue nous fait voyager dans les couloirs d’une Pop-Rock musclée, empruntant parfois les accents d’un Néo-Prog humble mais efficace (« True Colors »). En gros, un répertoire homogène mais hétéroclite, entre délicatesse harmonique et pureté mélodique, avec toujours en point de mire cette envie de faire ressentir à l’auditeur la douceur d’une brise musicale rafraichissante et vivifiante.
Marchant toujours sur la corde séparant le Hard-Rock de l’AOR, TARMAT ose les équilibres parfaits, et livre avec « Dinner’s On The House » une superbe prestation, émouvante, poignante, et en réminiscence des crossover les plus soft des années West-coast. De fait, l’album passe très vite, et nous donne clairement envie d’appuyer sur la touche repeat de notre lecteur préféré. Pour avoir digéré le tout une bonne dizaine de fois, j’affirme que ce premier chapitre supporte très bien les écoutes répétées, sans se répéter, et sans se baser sur un argumentaire trop populiste. Je recommanderai toutefois aux plus métalliques de passer leur chemin, sous peine de subir une crise de neurasthénie avancée.
TARMAT est donc la première grosse surprise de cette tournée Frontiers qui sera sans doute la dernière d’une année fort chargée. On allume les bougies, on met un peu de parfum, et on pense à décorer le sapin. Un joli cadeau à offrir aux amoureux d’une belle musique, sans distinction de genre.
Titres de l’album :
01. Backbone Feeling
02. Out Of The Blue
03. Moving Backwards
04. Gibberish
05. Rosetta Stone
06. More Than Less
07. Your Enemy
08. True Colors
09. Dinner’s On The House
10. The Knight
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
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@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
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@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19
Tiens, le retour du papy boomer! Normal, quand du thrash de croulant, il sort de l'ehpad. Et si c'est pas signé, c'est que c'est nul à chier, pépé!
30/06/2025, 19:47
Si seulement Spiros pouvait arrêter d'haranguer le public toutes les 30 secondes avec ses "come on my friends", les lives de Septicflesh y gagneraient beaucoup.
30/06/2025, 11:36