Un groupe honnête. Voilà l’impression qui ressort de l’écoute de ce premier longue-durée des colombiens d’OSSUARY, qui avec A Morbid Lust for Death livrent leurs premières conceptions sur un Death Metal de tradition, sans chercher à expliquer le pourquoi du comment, ni à en révolutionner les codes. Admettons-le, nous n’avons pas toujours besoin d’expérimentation, et notre soif d’avant-garde et de culot peut largement être étanchée par le nombre de plus en plus impressionnant de combos repoussant les limites d’un style qu’on croyait figé à jamais. Tel n’est pas le cas ici, et on le sent dès la lecture de la bio sommaire du groupe sur sa page Facebook, d’une sincérité et d’une simplicité confondantes, mais rassurantes. Ainsi, les originaires de Marinilla ne se prennent pas pour les cadors qu’ils ne sont pas, et leurs buts sont humbles et nobles, et tout à fait atteignables.
« Nous aimons faire de la musique, et montrer aux gens ce que nous faisons, donnant toujours le meilleur de nous-même sur scène. Notre but est de continuer à créer et d’essayer d’innover dans notre propre style, ainsi que de faire connaître le nom d’OSSUARY, via tous les médias possibles. ».
Voilà donc une présentation tout ce qu’il y a de plus noble, qui correspond d’ailleurs parfaitement à la musique jouée. Celle-ci est simple, directe, bestiale, et se nourrit des références du Death des origines, tout en y apportant cette subtile touche locale légèrement plus bestiale que la moyenne, mais pas du tout incapable instrumentalement. Bien au contraire.
Les influences avouées sont évidentes, HYPOCRISY, CANNIBAL CORPSE, PUNGENT STENCH, AMON AMARTH, MORBID ANGEL, DEICIDE ou DEATH, et on les sent particulièrement actives et respectées sous un tapis de riffs morbides et sous les coups d’une rythmique qui ne chôme pas pour imposer sa cadence. Ce quatuor éminemment sympathique (Andres Giraldo – guitare/chant, Juan Esteban Sanchez – guitare, Julian Vega – batterie et Jean Pool – basse) développe de belles qualités putrides, et ne cherche pas midi à quatorze heures, se suffisant amplement de respirer les effluves des mètres étalons du style, sans chercher à provoquer la curiosité ou titiller l’interrogation. Néanmoins, et faisant suite à une bonne démo (El Día de mi Muerte, publiée l’année dernière), A Morbid Lust for Death a aussi la franchise de son titre, qui découvre les intentions d’un combo ne souhaitant pas forcément s’éloigner des sentiers battus pour se faire remarquer. Il n’en a pas besoin, puisque ses qualités intrinsèques se suffisent à elle-même, et ce subtil mélange de fragrances AUTOPSY, SUFFOCATION, SOLSTICE aboutit à un parfum assez fort, mais pas repoussant pour autant, qui rappelle d’ailleurs bien des maquettes publiées à compte d’auteur par des groupes depuis fort respectés. Cette patine amateur et cette production qui ne cherche pas la perfection sont les atouts majeurs de jeunes musiciens dont l’assemblage remonte à 2012, et qui depuis, se sont montrés très actifs sur leur scène nationale, plus connue il est vrai pour ses hordes BM et Hardcore. Pas de crossover ici, du Death pur, qui remonte la pendule à l’heure de 90/92, pour un bond dans le temps pas du tout déplaisant, même si le formalisme de l’entreprise pourra rebuter les plus exigeants en termes de développement culotté.
Une section rythmique très capable, une paire de guitaristes qui connaissent les tonalités les plus graves, et qui les entrecoupent de digressions en circonvolutions agréables, et une voix reconnaissable entre mille, celle d’un vocaliste Death qui sait comment grogner tout en restant intelligible. C’est du travail très bien fait, et les nombreux breaks d’un batteur inventif nous permettent de rester accrochés à des compositions qui ne jouent pas la durée, mais qui développent suffisamment d’idées pour s’imposer. L’ombre de BOLT THROWER plane parfois au-dessus des morceaux les plus gras, et c’est un vrai plaisir de retrouver des sensations éprouvées lors de l’émergence des scènes US et UK, en pensant à BENEDICTION, mais aussi au malandrin Chris Reifert et son obsession pour la lourdeur de ton. Et si les musiciens n’ont ni le physique, ni le look de l’emploi, cela ne les empêche nullement de se montrer à la hauteur de la modeste tâche dont ils ont accepté les responsabilités. Celles-ci dont mesurées, nous secouer avec des tremblements accélérés, pour mieux nous écraser d’un break plombé, tout en distillant des ambiances mortifères contrôlées. Et sous ce point de vue-là, la réussite est totale, et rien ne vient la gâcher. Quelques allusions d’ultraviolence à la CANNIBAL CORPSE pour rester dans la mouvance (« Universo Paralelo »), des prospections plus en longueur histoire d’explorer les bas-fonds de l’âme humaine (« Hipocresia »), quelques petits problèmes de mise en place au click pas forcément bien suivi (« Demencia », à la basse lourde comme un GODFLESH à l’oreille sourde), mais surtout, une épaisseur non négligeable qui rend hommage aux plus violents des méchants, au travers de quelques blasts en contretemps (« Memorias », ils n’ont pas la mémoire courte et se souviennent de la vague de Floride qui nous avait engloutis).
En somme, un premier album en carte postale de Colombie, qui nous donne des nouvelles de la scène extrême locale, semblant se porter comme un charme maléfique. Des atouts, un va-tout encore à jouer pour espérer se démarquer, mais de l’envie, de l’énergie, et un certain flair pour trousser des atmosphères, tel est le constat opéré après écoute attentive de ce A Morbid Lust for Death, qui fait mieux qu’introduire, et qui parvient à séduire. A réserver à tous les fans d’un Death old-school pas trop marqué par un trop grand respect, et surtout, à tous ceux qui prennent en affection des musiciens sincères, qui vivent leur passion. Et la sincérité, à notre époque n’étant pas bon marché, autant l’apprécier.
Titres de l'album:
La dernière du Madman ! Déjà vu en live debout et il chantait moins bien que la !
07/07/2025, 18:34
@LeMoustre :Effectivement... Point de vue totalement respectable que celui de ne pas vouloir payer un prix de dingue pour mirer un show proche du pathétique.Mais perso, face à des légendes comme celles-ci, je mets mon impartialité de côté et (...)
07/07/2025, 17:42
Ozzy sur sa chaise hé ben.Bon l'âge nous aura tous mais bon quand même c'est pas cool de voir ça.Moi ça m'aurait emmerdé.Autant un Anthrax, un Maiden ont toujours la peche après tant d'années (quitte &a(...)
07/07/2025, 13:18
j'ai eu l'occasion de les voir en première partie de Seum mi Juin. vraiment bien prenant !
07/07/2025, 12:48
Je m'attendais vraiment pas à ce qu'Ozzy tiennent 30 min sur chacun de ses shows...Bon, on peut pas dire que c'était "beau" à voir mais si j'avais eu la chance de gauler une place, j'aurai tout de même été bien con(...)
07/07/2025, 07:36
Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
06/07/2025, 21:25
Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01